#BP « Neym’art » par Stan
Sur Canal Supporters s’expriment des « Blogueurs Parisiens » (#BP), les CSiens, comme Stan alias Zlastan.
Neym’art
Le génie, c’est de savoir cultiver ses défauts,
affirmait le très grand pianiste chilien Claudio Arrau.
Neymar est un génie à la dimension de Paris, à la
dimension du Parc.
Il a un talent non pas Ligue 1 Conforama mais de la Ville des
Lumières. Ces débuts au Parc par exemple sont inoubliables. Je n’ai
jamais vu ce stade aussi plein, bouillonnant, jaune Brésil au mois
d’août en dehors du mythique PSG – Steaua Bucarest.
Il fait d’un match de Ligue 1 une oeuvre d’art et heureusement: le
déficit de suspense sportif pourrait être fatal à l’intérêt d’une
rencontre. Il n’en est rien. Gestes, Arabesques, coup de
rein, foulard ou sombrero, espiègleries, sourires, rictus
– il invente, crée, enchante, déchante mais quand il touche le
ballon, notre état change: excitation et impatience: que
va-t-il se passer cette fois?
Il a sa part d’ombre le bonhomme au point que même
des passionnés du PSG l’envoient au Real (no Tebas, no te vas!).
Que lui reproche-t’on? Une part d’exagération dans les
contacts mise en lumière lors de la Coupe du monde, un
manque de respect vis-vis d’adversaires, ne pas se mettre au
service du collectif principalement.
Sincèrement je m’en accommode et en redemande.
Il prend un nombre invraisemblable de coups au
point qu’on a presque mal pour lui, qu’on déteste ces bourrins qui
touchent à notre artiste. Ce n’est qu’une forme de
prolongation inconsciente de la relation asymétrique Paris
– Province. Il chambre, c’est marrant. Le Parisien
n’est-il pas perçu (à tort évidemment) comme arrogant? C’est
curieux qu’un pays qui se choisit Jupiter comme président critique
le leadership technique de la star, néanmoins meilleur passeur du
championnat (en manquant un tiers des matches). On aime les
personnages forts, transgressifs et incarnant une exception à la
française. Notre numéro 10 est de cette
trempe.
On peut débattre sur l’efficacité, faire parler les chiffres:
nombre de passes, de dribbles réussis, de fautes subies, de buts,
de « passedés » etc. Je préfère m’en remettre à Tuchel
pour faire en sorte que le soliste fasse briller l’équipe.
C’est tellement évident qu’on a plus de chance de gagner la
Champions League avec que sans lui.
A l’heure du naming, le Parc a déjà ses princes avec les
M’Bappé, Verratti et les autres. A-t-il un roi ? Neymar est
le premier des princes – Merci l’Emir – pas un roi, pas
au-dessus de la fameuse institution.
La plus belle oeuvre est à venir : la coupe au grands
oreilles, des rubans rouges et bleus et Neymar avec KM7 à
ses côtés. Du grand art, Neym’art.
Concluons par un dicton chinois à l’heure de la conquête du marché
asiatique: plus une eau est pure, moins elle a de
poissons.
Hé, ne change pas Ney et vivement la rentrée!
Zlastan