Anciens – Danilo Pereira s’exprime sur son départ forcé du PSG

Après quatre saisons au PSG, l’ancien parisien, Danilo Pereira, est revenu sur son départ forcé du club cet été, lui qui n’entrait plus dans les plans du coach.

Arrivé au PSG en 2020, Danilo Pereira aura passé quatre saisons dans la capitale française. Loué pour son professionnalisme et son sérieux, l’international portugais a été forcé à quitter le club parisien cet été, lui qui n’entrait plus dans les plans de Luis Enrique. Cependant, le PSG n’a pas facilité son départ et le défenseur de 33 ans a finalement pris la direction d’Al-Ittihad (Arabie saoudite) malgré l’intérêt de plusieurs clubs en Europe. Dans un entretien au quotidien Le Parisien, l’ancien du FC Porto est revenu sur son aventure au PSG, son départ forcé cet été et le management de Luis Enrique. Extraits choisis.

Pourquoi avoir choisi l’Arabie saoudite plutôt que l’Europe ?

« J’avais d’autres opportunités. Mais elles n’ont pas été possibles car Paris a refusé beaucoup d’offres. Il y a eu des échanges avec le FC Porto, l’Atlético de Madrid. J’ai eu des touches en Italie, en Allemagne. Mais ces transferts ont été bloqués pour des raisons financières. Le club demandait beaucoup d’argent. Finalement, j’ai reçu cette proposition d’Al-Ittihad et je crois que c’était le bon choix. Les choses devaient se dérouler de la sorte. Je suis heureux d’être ici et du chemin qu’il me reste à parcourir. C’est un club compétitif qui m’offre encore l’opportunité d’être performant. »

Son départ du PSG

« Dès la fin de la saison 2023-2024, j’ai eu la sensation qu’il se passait quelque chose de bizarre… Luis Campos est ensuite venu me voir pour m’annoncer que je n’entrais plus dans les plans. C’était le choix du coach, avec lequel je n’ai pas échangé. »

Un départ qui est devenu inéluctable ?

« Je n’ai pas voulu continuer dans un club où l’on ne compte pas sur moi. Quand on m’a dit : tu ne comptes pas, tu dois chercher un autre club, c’était OK. C’est une situation qui existe dans tous les clubs. En revanche, ç’a été dur pendant qu’on négociait avec d’autres équipes. Le problème était là. On ne m’a pas du tout facilité mon départ. C’est ça qui m’a fait du mal, car j’ai vraiment de l’affection pour Paris. Je voulais poursuivre ma carrière là-bas. »

A-t-il de l’amertume ?

« Oui, ça n’a pas été facile car je ne m’attendais pas à ce que le club m’écarte du groupe. Ça, c’était la sensation la plus douloureuse. Je pense que je n’ai pas mérité ce traitement. Ç’a été très dur. J’étais touché car je ne comprends pas pourquoi le club s’est comporté comme ça. Je n’ai fait de mal à personne, je voulais seulement m’entraîner normalement pendant que je cherchais la meilleure solution. »

A-t-il la sensation d’avoir été reconnu à sa juste valeur au PSG ?

« Par les supporters, oui. En interne, je ne pense pas du tout. Je suis heureux du boulot que j’ai fait au PSG. Je suis heureux de la reconnaissance que les Parisiens m’ont donnée. Mais en interne, de manière globale, on a sous-estimé ce travail. Les gens au club n’ont pas donné une grosse valeur à ce que j’ai réalisé. Parfois, dire quelques mots, des paroles, c’est important. »

A-t-il un regret de son aventure au PSG ?

« J’ai adoré mes années au PSG. Je veux seulement garder les bons moments. C’est un club qu’on ne peut pas oublier. Je vais le garder dans mon cœur pour toujours. Je suis Parisien à vie. Je suis resté moi-même. J’ai toujours pensé faire le nécessaire. Mon seul regret… Je pense que j’aurais dû être plus égoïste. Je suis toujours tourné vers le collectif. C’est ma personnalité. Mais ça fait du bien d’être égoïste parfois. Sauf que je ne pouvais pas faire différemment… Le PSG est un club différent, dans une ville différente. Les choses sont en train de changer maintenant. Il n’y a pas de grosses stars, on a une équipe plus jeune… »

Vous dites « on » en parlant du PSG

« Parce que je suis Parisien. C’est mon équipe (il rigole) ! Si on lui donne du temps pour être plus solide, on va voir un PSG très costaud (…) Ce sont de jeunes joueurs. Ils ont encore du chemin à faire avant de devenir encore meilleurs. On doit être tous unis et penser au futur, même quand les choses ne vont pas bien. »

Comment définit-il le management de Luis Enrique ?

« C’est un très bon coach. Il a des idées très claires. Parfois, on peut avoir l’impression qu’il n’écoute pas les gens. Il est dans son truc car il croit vraiment en son travail ! Il aime conserver le ballon, fatiguer l’adversaire. C’est un coach qui peut amener beaucoup d’expérience. Mais il faut du temps, et à Paris, on en manque un peu. Les gens sont pressés. À Paris, on a tendance à douter un peu. Et il ne faut pas douter. Un projet ne dure pas six mois ou un an. Il faut avoir une vision sur le long terme. »

Est-il le bon coach pour mener ce projet ?

« Oui, c’est la bonne personne. Il a un caractère très très fort et Paris a besoin de gens qui se font écouter. Luis Enrique a des idées pour faire progresser un projet qui dure dans le temps. C’est important qu’il ait le soutien du club et des supporters même si on n’aime pas le caractère. »

Un profil ne collait pas aux idées du coach ?

« Je n’étais pas le type de joueur qu’il aime bien. Mais je le comprends. On ne peut pas convenir à tous les coachs. »

Un mot pour les supporters parisiens

« Je voudrais les remercier pour leur soutien. J’ai voulu dire au revoir à beaucoup de gens et pas seulement aux supporters avec qui j’ai eu une relation spéciale. Le président m’a appelé pour me dire qu’il aimerait que je vienne au Parc les saluer. Il reste proche des joueurs, il m’envoie souvent des messages pour savoir comment ça se passe. Je l’ai remercié mais c’était trop tard. Je dois penser à autre chose. »

Quitter la version mobile