#BP « Cet acharnement sur Trapp est ridicule »

Nous vous proposons depuis plusieurs semaines d’être un « Blogueur Parisien » (lire ici), Daniel alias Juanpi nous propose un nouveau billet.

L’OM-PSG tant attendu à enfin rendu son verdict: une 9 ème victoire de rang du PSG sur son rival marseillais ce qui représente une série record lors de classicos.

Mais bizarrement, un goût amer vient entacher ce lendemain de victoire dont tous les supporters parisiens auraient dû ce délecter. En effet, comme au match aller, il ressort de ce match la sensation que l’OM aurait mérité mieux qu’une défaite pour ne pas dire la victoire. Enfin quant on dit « on », on parle surtout ici des supporters marseillais et des consultants louant une opposition d’un niveau jamais encore proposé par un club de L1 au PSG cette saison.

En y regardant cependant de plus près peut-on encore parler de simple injustice pour évoquer la, voir les défaites de l’OM face au PSG ? En prenant comme point de départ l’ère Bielsa, qui coïncide avec le début de ce fameux sentiment « d’injustice sportive », peut on encore donner un quelconque crédit à cette théorie ?

La réponse est sans équivoque NON ! 4 victoires de rang aussi bien à domicile qu’à l’extérieur cela ne peut pas être le fruit du hasard. Par ailleurs, le contexte dans lequel se jouent ces matchs donnent au contraire bien plus de crédit aux joueurs parisiens qu’à leurs homologues marseillais: Tandis que les bleu et rouge abordent ce match coincé dans une longue série de matchs à enjeux et avec en tête le huitième de LDC contre Chelsea (avec tout ce que cela implique), les Marseillais eux jouent cette partie comme une finale européenne, comme une échéance capitale qui les sauveraient des résultats catastrophiques qu’ils offrent à leurs supporters. De plus, on peut dire que les Sudistes jouent ces matchs sans aucune pression, s’ils perdent c’est normal vu la différence de budget entre les deux équipes. Par contre une victoire les propulse automatiquement au rang de héros, des gentils petit Gaulois qui terrassent le gros méchant Romain Qatari dans l’arène du Vélodrome dont l' »ambiance »et la « beauté » inégalées ont été vendu et sur vendu par la chaîne cryptée.

Malgré tous ses paramètres, les Parisiens, sans faire un grand match et c’est peu de le dire, ont assuré l’essentiel. Parlons donc plus en détail de la partie d’hier et de ses enseignements:

Tout d’abord, un re-visionnage à froid et à tête reposée du match permet de dresser un constat: Le PSG n’a quasiment pas été inquiété et malgré les statistiques dithyrambiques pour les Marseillais que Canal+ nous présentait hier, le PSG a eu les meilleures occasions et aurait pu, voir dû tuer le match plus rapidement. La domination du milieu marseillais ou pour être plus exact de Diarra n’a eu que pour effet de bloquer un temps nos velléités offensives. A quasiment aucun moment cette conquête du milieu par les Marseillais ne s’est soldé par une avalanche d’occasions…

Pour revenir sur le but marseillais, je trouve que le début d’acharnement sur Trapp pour sa possible responsabilité sur le but de Cabella est ridicule. Si cette frappe n’avait pas été déviée par David Luiz elle n’aurait surement même pas été cadrée. L’Allemand n’a quasiment plus le droit d’encaisser un but aux yeux de certains et heureusement pour lui qu’il n’a pas fait la même erreur que Mandanda sur le deuxième but Parisien… L’erreur qui a été jetée aux oubliettes pour l’un aurait fait les choux gras de la presse pour l’autre…

Hier, contrairement au fameux ressenti, on peut dire que l’équipe parisienne fut au niveau en défense avec un O’Monstro aux petits ognons ( vous noterez le clin d’œil à la fameuse réforme de l’orthographe) mais aussi en attaque qui, sans être transcendante fit le job avec un but de plus que l’adversaire. Par contre, là où le bat blesse, c’est lorsque l’on s’attarde sur la prestation du milieu parisien. Objectivement La paire Diarra/Isla a tout bonnement mangé notre milieu à trois. Le constat qui m’a frappé hier, ainsi que pendant le match de Sainté, est que sans il Gufetto, le milieu à 3 du PSG devient vraiment quelconque. Thiago Motta n’arrivait pas à ressortir les balles, Matuidi étant aux abonnés absents et Rabiot faisant l’un des pires matchs qu’il m’est été donné de voir de lui sous la tunique parisienne. Le titi a vraiment été malmené dans l’impact tandis que le jeu de passes courtes pour se dépêtrer du pressing adverse que lui proposait Motta était trop difficile à maîtriser pour lui. Quant à Matuidi, ses limites techniques face à un milieu plus coriace sont apparues encore une fois au grand jour (cf mon billet sur le milieu à 3 du PSG) et ses qualités de joueur box to box n’ont servi à rien dans un match où il s’est contenté souvent courir derrière la balle…

Le constat qui ressort de ce match en prévision de Chelsea est que Verratti est quasiment primordiale pour notre milieu. Blanc à juste titre a appuyé sur le fait que Motta avec Verratti ou sans ce n’est définitivement pas la même chose. Gageons que la première mi-temps à Saint Etienne et que le match à Marseille va donné des leçons au Cévenol sur la composition de son milieu si primordiale dans le football moderne. Un grand club comme le PSG ne peut pas et ne doit pas être si dépendant d’un seul joueur. Plus exactement, il est anormal que notre niveau de jeu varie si fortement avec ou sans l’italien. La blessure de Verratti ne doit pas prendre en otage le sort de notre printemps européen. Des prises de conscience doivent avoir lieu chez le staff et des joueurs peut-être peu utilisés (Pastore ?) doivent pouvoir prétendre à être plus que des place de jokers.

Je finirai ce billet une fois n’est pas coutume par un hommage à un joueur marseillais: Lassana Diarra. Sans lui, son équipe jouerait la saison prochaine surement un derby contre Marseille Consolat en Ligue 2….

Il a clairement rayonné sur le milieu de terrain permettant à son équipe de donner l’illusion d’une grosse domination sur le PSG dans le jeu. Ne serait-il pas une bonne pioche pour l’année prochaine ? A vous d’en juger…

Daniel alias Juanpi

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