#BP « Ma droite est enfoncée, ma gauche cède… » par Yvan, alias Vivabali
Nous vous proposons depuis plusieurs mois d’être un « Blogueur Parisien » (lire ici), Yvan, alias Vivabali nous propose un nouveau billet.
« Ma droite est enfoncée, ma gauche cède, tout va bien, j’attaque ! »
Ces propos du général Foch, bougonnant derrière sa rude moustache, datent du … 6 septembre 1914. La bataille de la Marne faisait rage.
Un « chef » contemporain s’inspire apparemment
(maladroitement ?) du Général Foch.
Sur le plan sportif, son club aligne des
performances en très net recul depuis 2009.
Sur le plan financier, sa holding affiche une
situation très délicate.
Moralité, il attaque ! De plus en plus violemment, à croire
que son agressivité est proportionnelle à ses difficultés.
Oui, sur le plan sportif, et c’est quand même le plus
important, le constat est sans appel :
1- 1 seule compétition gagnée en 8 ans (!), la CdF 2012. Moins bien
que OM (4), Bordeaux (3), Lille (2), Guingamp (2). Montpellier,
champion en 2011 fait mieux et ASSE (1 CdL en 2013)
« aussi bien » ….
2- 2015-206. 62 pts en 36 matchs (hors PSG). 10 défaites et 8 nuls
(1 match sur 2) contre des clubs aux moyens nettement inférieurs.
Pas de quoi être fier …
3- En championnat, le club du « chef » affiche 71 pts en
2009, puis 62, 64, 64, 67, 61, 75 et enfin 65 pts en 2016. Vraiment
pas terrible … Une moyenne de 66 points sur les 8 dernières
années !
4- Régulièrement situé autour de la 10ème place UEFA entre 2006 et
2012, le club du « chef » a chuté à la … 33ème place en
2016. Une dégringolade brutale, rarissime. « Ma droite
est enfoncée » …
5- Éliminé en compétitions européennes par Nicosie (2011), Real
Sociedad (2012), Tottenham (2013), sorti par Astra Giurgiu (170ème
UEFA) en 2014 puis par La Gantoise en 2015, ce n’est pas la
bataille de la Marne pour le « chef » mais la retraite de
Russie…
6- Le « chef » a eu son heure de gloire entre 2002 et
2008. 7 titres consécutifs. Historique. Record à battre.
Mais, surtout, mille fois merci au Général Juninho qui a tout fait,
absolument tout pendant cette période.
Oui, depuis plusieurs années, ce « chef »
accumule les échecs, les résultats médiocres, les recrutements
ratés (la liste des joueurs achetés est édifiante) et des
choix de coachs discutables …
Oui, sa « droite » est enfoncée et il fait tout
pour détourner l’attention.
Pour l’aider, il y a quelques « spécialistes »
incompétents et/ou complices qui multiplient les écrans de fumée et
le couvrent régulièrement de louanges. Médiocres chasseurs de
primes ou porte-flingues de série B ?…
Ce « chef », avant de s’engager sur un champ de
bataille à haut risque, fut un homme d’affaires
« avisé ». Il a fait grandir OL et il a investi dans la
construction d’OL Land (avec une « aide »
publique importante et très controversée).
Mais la situation financière du groupe présente, elle aussi,
quelques signes de faiblesse.
Le modèle financier de « OL Groupe » n’est pas
encore pérenne.
Un bref rappel des faits essentiels :
1- L’action OLG, introduite en 2007 au cours de 24 €, est quasiment
au plus bas. Autour de 2.90 € aujourd’hui.
Il y a des investisseurs qui font la gueule …
2- Son endettement (OL Land notamment) est jugé excessif par de
nombreux observateurs. D’où deux augmentations de capital : 53
M€ en Juin 2015 puis, 1 an après (déjà), 100 M€ en Août 2016. 20%
du capital appartiennent dorénavant à un fonds d’investissement
chinois. On peut s’interroger sur la suite.
Verrons-nous d’autres modifications au sein du capital d’OL
Groupe ? Un changement de majorité ?… Tout est possible
lorsqu’on sait que le « chef » semble placer l’aspect
financier en priorité absolue, le foot n’étant qu’un moyen.
3- Le « naming » du stade, annoncé plusieurs fois comme
étant imminent, est toujours dans l’attente d’un investisseur.
Français ou étranger ?
4- Enfin et surtout, chaque année, le club est obligé de vendre un
ou plusieurs joueurs pour équilibrer son budget, ceci le plus
discrètement possible … Entre parenthèses, un budget très
opaque.
Oui, sa « gauche » cède (pas seulement des
actions) et le « chef » fait tout
pour détourner l’attention.
Donc, affaibli sur sa gauche et sur sa droite, à
l’instar du Général Foch, il attaque …
Le hic est que ses « agressions » contredisent
aujourd’hui ce qu’il a maintes fois déclaré dans un passé récent.
Quelques exemples :
« L’élitisme a des valeurs qui feront progresser la
masse » – Décembre 2002.
« Désormais, le mot d’ordre va être plus d’élite » – Mai
2003.
« On pénalise les meilleurs par jalousie ou pour provoquer des
difficultés au leader » – Mars 2005.
« On ne fait pas de politique de solidarité si on veut des
clubs en ¼ de finale de LdC » – Mars 2008.
Encore plus savoureux :
« OL n’est pas un club de foot mais un holding de
divertissement » – Février 2007.
Il attaque mais … il n’est plus « il capo dei capi » et beaucoup, en silence, doivent s’en réjouir. La plupart des clubs ne visent qu’une place d’honneur et se désintéressent de ce type de guéguerres … Les présidents pensent que la seule locomotive est le PSG et savent pertinemment que, sans les Qataris, la Ligue 1 plongerait très vite.
Il attaque mais… les Qataris affichent une puissance et des moyens nettement supérieurs. « OL, combien de divisions ? ». Le « chef » est parfaitement conscient du rapport de forces. Bien entendu, son objectif n’est pas de « terrasser » son ennemi préféré (il sait que c’est impossible) mais tout simplement de détourner l’attention …
Il attaque mais … il ne peut pas empêcher des investisseurs
étrangers de s’intéresser, entre autres, à Bordeaux (image de
marque mondiale) ou à OM (palmarès, notoriété, nombre de supporters
en France et dans le monde).
Ce n’est pas lui l’obstacle à des investissements étrangers, ce
sont nos dirigeants, incompétents et nombrilistes. Sans oublier nos
hommes politiques qui se contre-fichent du football.
Il attaque le PSG mais… ignore ou fait semblant d’ignorer l’OM.
L’histoire se répète dans le foot et l’OM redeviendra
probablement, tôt ou tard, notre rival, le seul rival que la France
et l’Europe plébiscitent.
Le « chef » le sait mieux que quiconque. Imaginez comment
il vit cette situation… lui qui lutte pour un leadership régional
que ASSE ose lui contester.
OL ne sera jamais OM. Lyon ne sera jamais Paris et le
« chef » ne boxe pas dans la même catégorie que les
Qataris.
Dur, dur …
Affaibli par ses résultats sportifs médiocres (son flanc droit) et sa situation financière difficile (son flanc gauche), il pratique le bluff donc l’attaque mais il ne trompe plus grand monde.
Laissons le « vieux chef » et parlons plutôt du «
Président d’OL Land » … car c’est lui dont il
s’agit.
Il a opté pour une stratégie risquée. L’avenir nous dira si elle
est payante.
En attendant, depuis quelques années, il semble dévaler à toute
vitesse la montagne qu’il avait gravi lentement mais sûrement.
Comme un boxeur dont on dit en fin de carrière qu’il est
« over the hill ».
Son club est en train de devenir le plus détesté de France,
beau cadeau qu’il nous fait. Il crée un trouble de plus en
plus palpable chez ses supporters, chez ses collègues et même dans
les médias ! Je ne parle pas de nos voisins européens, étonnés et
moqueurs.
Longtemps, j’ai cru qu’il maîtrisait ses faits et gestes. Je ne
le crois plus. Il semble devenu un conducteur fou
maîtrisant de moins en moins son véhicule. Trop vieux ? Trop
agressif ? Trop aigri ? Trop jaloux ? Chacun
choisira.
J’assiste au spectacle d’un vieux clown triste dont les
gesticulations deviennent de plus en plus ridicules.
Un vieux clown triste en train d’abimer l’œuvre qu’il a
créé.
Une question. Avant lui, le club n’était rien ou presque … Après
lui ?
La bataille de la Marne aura bientôt 102 ans. Une « victoire parisienne » qui m’a inspiré ce billet « décalé » sur le « Président d’OL Land », un homme qui ne laisse personne indifférent …
Merci d’avoir consacré quelques minutes à la lecture de ce
billet.
J’espère qu’il vous aura intéressé et mieux fait sourire.
Yvan alias Vivabali (clin d’œil à l’Asie).