Edito Leipzig/PSG – Montrer que nous aussi nous apprenons

Tout peut arriver. Absolument tout. Le supporter du PSG en a été témoin. Il a vu son équipe avec statistiquement 100% de chances de se qualifier se faire éliminer à Barcelone, avec un arbitrage surréaliste. Il a vu son équipe avec les voyants au vert contre un Manchester United décomposé et en rien diabolique prendre la porte à la dernière minute sur un penalty improbable. Il en a vécu des désillusions le supporter du PSG, fournisseur officiel de rebondissements depuis 50 ans. Assez pour se forger une humilité et ranger toute forme d’arrogance au placard. Et puis, pour les récalcitrants à la modestie, l’année 2020 bringuebalée par la Covid-19 a bien fait entrer dans les têtes que tout peut arriver, et très vite. La vie, le monde est imprévisible. Comme les taureaux bourrés de caféine et de taurine qui nous chargent en ce mardi de demi-finale de Ligue des champions.

Nous exigeons des joueurs, du staff, de la direction du PSG qu’ils apprennent de leurs erreurs. Cela vaut pour les fans dans la victoire comme dans la défaite. La première des choses étant d’avancer avec humilité, quelles que soient les expectatives. Car c’est avec cette approche qu’on profite mieux des bonnes choses quand elles se proposent. Les déraillements des années précédentes nous ont bien fait comprendre qu’il ne fallait jamais arriver plein de morgue. Pourtant, aujourd’hui on a pu voir dans la presse certaines plumes prêtes à parler d’échec pour le PSG en cas de non qualification pour la finale de la Ligue des champions. Les mêmes qui nous servent que remporter pour Paris toutes les compétitions nationales est la moindre des choses. L’Olympique Lyonnais qui vient d’éliminer la Juventus et Manchester City en Champions League ne joue-t-il pas en France ?

Ce qui distingue le supporter du spectateur, c’est que le premier met du cœur là ou le second est un consommateur, sympathisant ou pas. C’est ce qui fait que l’attachement du supporter est inconditionnel, dans la victoire comme dans la défaite. Et c’est ainsi – je le crois – que nous devons appréhender la rencontre de ce soir. Nous aimerons le PSG quoi qu’il se passe, en aspirant au meilleur.

Certains se chargeront après la qualification ou l’élimination d’établir des causalités (« Post hoc, ergo propter hoc »). Certains diront si Paris passe que le tirage était bon, que les matches couperets à huis clos lui étaient favorables. Ceux-là parleront d’échec si le PSG se fait éliminer en demi-finale, là où on ne trouve ni le Real Madrid, ni Barcelone, ni Liverpool, ni Manchester City, ni la Juventus. En cela le 8-2 du Bayern aux dépens des Azulgrana est salutaire. Il va potentiellement ôter certains arguments aux mauvaises langues. Nous en reparlerons peut-être plus tard. Mais puisque les tirages difficiles qui ont coûté cher au PSG dans les huitièmes de finale passés n’étaient pas pris en considération, il serait injuste que cela devienne un élément d’évaluation de la campagne européenne des Parisiens. Tout ne peut pas être tout le temps à charge contre le PSG.

Ceci étant dit, ne nous voyons pas plus beaux que nous ne le sommes, nous pouvons sortir de la compétition ce soir. Et même piteusement. Rien n’est écrit ou acquis, tout peut arriver. De la même manière, ne rendons pas moins belles nos victoires si elles adviennent par le fait de commentaires acerbes, pas seulement sur les réseaux sociaux. Si le PSG va en finale de la Ligue des champions, il l’aura mérité. Point. Idem pour Leipzig, le Bayern ou Lyon. Mais tous, devant des écrans, nous lèverons les bras en forme de communion si le bonheur d’un ticket pour la finale nous est offert par les joueurs. Quoi qu’il advienne ce mardi et peut-être dimanche, nous apprenons et apprendrons encore. En souhaitant que ce soit avec le sourire. Simplement.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page