Entre Areola et Trapp, retour sur une saison mouvementée dans les cages du PSG

L’été dernier, la direction du Paris Saint-Germain poussait Salvatore Sirigu vers la sortie, après une saison éreintante pour l’Italien, concurrencé bon gré mal gré par Kévin Trapp. Et ce, malgré les promesses de Laurent Blanc un an plus tôt.

Résultat, aussitôt arrivé sur le banc de touche francilien, Unai Emery s’empressait de rapatrier Alphonse Areola du championnat espagnol pour concurrencer le portier allemand. Remarqué par le Basque alors qu’il était en prêt à Villarreal, ce pur produit de la formation parisienne a très vite fait figure de favori pour devenir le titulaire dans les cages du Paris Saint-Germain. En tout cas durant quatre mois de championnat (de septembre à décembre 2016), durant lesquels il a également été proclamé titulaire pour les six rencontres de Ligue des champions, là où beaucoup pensaient qu’Emery assureraient la rotation.

Sauf que le jeune international français de 24 ans n’a pas vraiment eu les épaules pour relever le défi. Résultat, contre toute attente, c’est Kévin Trapp qui est revenu chausser les gants pour défendre l’arrière garde francilienne pour les cinq autres mois de la saison… Et les deux derniers matches de Ligue des champions.

Et comme pour compenser, alors que c’est bien Trapp qui avait entamé la saison en Coupe de France, c’est finalement Areola qui s’est chargé de défendre les siens pour les quatre autres matches de la compétition.

Bref, alors qu’Emery n’a jamais voulu trancher officiellement sur son gardien titulaire, la balance semble désormais bien pencher pour l’ancien joueur de Francfort. Une idée renforcée par les déclarations du coach basque, en janvier dernier : « Alphonse n’a pas débuté la saison comme titulaire mais il avait effectué une bonne préparation estivale. Après quand il a commencé à jouer, il a été bon. Ensuite il s’est blessé pendant trois semaines, et quand il est revenu, il n’a pas eu le même niveau performance d’avant sa blessure. J’ai discuté avec lui pour qu’il améliore certaines choses. Ainsi il a amélioré son jeu au pied mais j’estime qu’il doit encore progresser dans ses appuis sur la gauche pour bloquer les ballons. Je lui ai demandé de travailler pour ça. Je garde confiance en lui. »

Côté performances, si l’Allemand n’a pas commis d’erreurs grossières comme la saison passée (contre Bordeaux ou le Real, par exemple), il n’a pas non plus été implacable dans les grands rendez-vous. Son entame ratée face à Barcelone, qui coûte le premier but catalan, et les 5 autres qui ont suivi, n’ont d’ailleurs pas plaidé en sa faveur. En tout cas pas pour démontrer qu’il était de la trempe de ceux capables de sauver un match à eux tout seul. Alphonse Areola, de son côté, a perdu les faveurs de son coach au gré de ses sorties hasardeuses, comme face à Lille, où il s’est rendu coupable d’un but qui aurait pu coûter deux points précieux au PSG. Alors si l’Allemand semble avoir travaillé ses petites erreurs d’inattention, et qu’Areola a progressé dans le jeu au pied, aucun ne semble vraiment installé dans la cage parisienne.

Et si le flou autour de la concurrence les avait empêchés de progresser ? « Le poste de gardien a besoin d’une grosse confiance et je ne suis pas fan d’avoir deux numéros 1. J’aime les hiérarchies établies parce que ça peut fragiliser les choses. A Paris, le gardien qui joue est épié, scruté à la loupe. On rajoute encore de la pression », justifiait Christophe Lollichon en février dernier, dans les colonnes d’Eurosport.

Et voilà ce qui pose problème désormais au PSG : le club sera-t-il un jour capable de s’offrir un gardien du calibre des Neuer ou Buffon ? Car c’est aussi ce qui fait la différence entre les grandes équipes et les très grandes équipes, cette capacité à recruter des joueurs de renommée internationale dans tous les secteurs, y compris (et surtout) dans les cages. Car marquer une pluie de buts, c’est bien. Mais savoir ne pas en encaisser, c’est encore mieux.

Il faut le dire depuis Bernard Lama, le club francilien peine à trouver un portier aussi impérial sur sa ligne que dans les airs, aussi serein face aux adversaires et leader dans son équipe. Parce qu’il faut aussi un gardien qui est capable de supporter une pression folle, inéluctable au plus haut niveau et quand chaque décision peut influer sur une saison entière.

Pour le club francilien, la question du recrutement et d’une concurrence digne de ce nom fera en tout cas débat cet été. D’autant plus qu’Areola pourrait tenter de s’offrir du temps de jeu ailleurs si Emery ne lui offre aucune garantie, puisqu’à l’approche du Mondial 2018, le sélectionneur des Bleus a été clair avec lui : « Dans la réflexion, il fait partie des joueurs qui, pour la saison prochaine, devront jouer. Le plus important, c’est de jouer ! Après, il y a de la concurrence, mais à un poste aussi spécifique que celui de gardien, être numéro 2… Il devra avant tout faire un choix sportif. »

Et si les envies d’Emery de recruter un nouveau renfort auraient de quoi inquiéter Kévin Trapp, l’actuel titulaire assure qu’il n’en est rien : « Il y a beaucoup de rumeurs, j’ai vu. Moi, je me sens à l’aise ici. J’ai toujours dit, dans la période où je n’ai pas joué, que je n’ai jamais pensé à quitter le club. Cela n’a pas changé. C’est pour moi un très bon club, avec beaucoup de potentiel, pour devenir encore plus grand que maintenant. On a encore beaucoup de choses à atteindre, c’est l’objectif et ça vaut aussi pour moi. »

Mais quel profil Paris peut-il tenter d’attirer dans ses filets ?

Si la direction parisienne a envie de lorgner sur les plus grands gardiens du continent, elle devra rapidement freiner ses ardeurs. Car le grand portier est une denrée rare, et que les clubs font tout pour conserver. Neuer, Buffon, Courtois, Cech ou De Gea : aucun de ces joueurs ne devraient se pencher sur le projet parisien, les quatre premiers étant sagement installés à domicile, tandis que le dernier devrait filer au Real Madrid.

En revanche, un autre grand (mais jeune) gardien semble avoir le profil idéal : Jan Oblak. A 24 ans, le portier de l’Atlético de Madrid sort d’une nouvelle belle saison où il a démontré qu’il était solide dans les duels, impressionnant dans le jeu au pied, mais surtout très mature pour son jeune âge. Sous contrat jusqu’en 2021, le Slovène serait la bonne pioche du PSG… En tout cas si le club se penche sur son cas et si ce dernier manifeste des envies de départ.

Autre piste souvent évoquée dans les allées du Parc des Princes, celle menant à Hugo Lloris. Le capitaine de l’équipe de France, très populaire (et bon sur sa ligne) a souvent sauvé Tottenham ces dernières saisons, et connaît bien le championnat français pour avoir franchi les étapes à Nice et à Lyon. Reste que le Frenchy a récemment prolongé son contrat chez les Spurs, et que les Red Devils semblent également sur le coup en cas d’envie d’ailleurs.

Enfin, d’autres noms comme Keylor Navas (Real Madrid), Yann Sommer (Borussia Mönchengladbach), Sergio Rico (Séville) ou Samir Handanovic (Inter) pourraient finir dans les petits papiers d’Emery si les autres pistes se refroidissent.

Enfin, à ne pas oublier, le PSG devrait enregistrer dans ses rangs le retour de Salvatore Sirigu, puisque son prêt à Osasuna s’achève cet été.

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