[Le billet d’humeur de Juampi] « Un match, différentes lectures »
Les habitués de Canal Supporters connaissent les chroniques de Juampi. Il revient chaque samedi midi pour aborder un thème lié au PSG. Troisième sujet : « Un match, différentes lectures ».
Un match, différentes lectures
Le tant attendu huitième de finale aller de C1 du PSG a donc
débouché mardi aux alentours de 23 heures sur une défaite 2-1.
Dès les premières minutes du match, on sentait que la
soirée allait être difficile tant la différence d’envie et
de détermination entre les deux camps était flagrante. Le coup de
sifflet final a quant à lui ouvert les procès de l’entraîneur, du
staff médical, de Leonardo ou encore des joueurs. En bref,
un « ter » repetita de toutes les séquences post
éliminations au stade des huitièmes de ces trois dernières
années.
D’ores et déjà on peut être sûr que les trois semaines qui
nous séparent du match retour vont être très compliquées à
gérer d’un point de vue émotionnel entre railleries des
adversaires, leçons de morale de journalistes et polémiques en tous
genres faisant écho aux déclarations des joueurs ou dirigeants.
Devoir encore une fois subir cette décharge d’ondes négatives
renforce un peu plus ma colère de supporter un peu
trop passionné aux yeux de mes proches… au point semble-t-il d’en
devenir ridicule. Difficile il est clair pour ceux qui ne
sont pas passionnés de comprendre ce sentiment de déprime qui nous
gagne quand, au même moment les joueurs, principaux
acteurs de nos résultats, fêtent en grande pompe
leurs anniversaires. Personnellement, j’ai ainsi très mal
vécu ces images de débauche et de légèreté de joueurs
faisant fi de leur contre-performance et de ses conséquences sur
nous autres…
De déceptions en colères, ma réflexion ne cesse d’évoluer d’heures
en heures. Est-ce légitime d’en vouloir autant à nos
joueurs et à notre coach ? N’ont ils finalement pas le
droit de fêter dans un cadre privé, comme au final tous les jeunes
de leur âge, leurs anniversaires ? La réponse à cette question qui
aurait été un « oui » catégorique à la fin du match tant
au moment où je rédige ces lignes vers un « oui
mais… ».
Dans un premier temps, force est de constater que si la
première bataille a été perdue, la guerre, elle, ne l’est
certainement pas. Le but de Neymar change tout et, dans le
brouillard d’après-match, j’ai été tenté de me demander s’il
n’était pas plus pertinent de se réjouir de n’avoir pris que deux
buts que de se morfondre pour la défaite tant l’addition aurait pu
être plus salée. Cependant, il est irréfutable que le
niveau d’investissement de certains joueurs de notre équipe pour
une telle affiche n’a clairement pas été satisfaisant. De
même, les choix tactiques de Tuchel, son mutisme quasi absolu
durant le match et, plus globalement, la gestion des états de forme
des joueurs sont autant de facteurs que l’ont peut reprocher aux
uns et aux autres. Il est très facile pour moi de
critiquer et essayer de faire des constats lucides sur les
raisons de notre échec confortablement installé sur ma chaise.
Aussi, j’ai l’honnêteté de reconnaître que j’étais de ceux qui
pensait que mettre Neymar au frais pour ne pas risquer qu’il se
blesse avant ce match était la bonne solution. Je me rends compte
que j’ai eu tort et qu‘au final le
football ça se respecte et qu’on ne peut faire l’impasse à
ce niveau sur des concepts élémentaires comme la forme d’un
joueur.
La qualification ne sera certes pas aisée mais loin d’être
impossible. Partant de ce constat, il faudra malgré tout être
extrêmement prudent. En effet, j’ai lu à droite ou à gauche qu’il
ne fallait pas verser dans la sinistrose à outrance et que par
exemple Liverpool était en ballottage plus
défavorable que nous suite à son match aller. Si comptablement
cette comparaison peut tenir la route, c’est une grossière erreur
que de comparer les certitudes des Anglais à
l’approche des matches retours aux nôtres avec d’un côté le tenant
du titre qui reste sur deux finales de C1 et une d’Europa League
sur les quatre dernières années tout en étant invaincus en
Championnat cette saison pendant que nous restons nous sur trois
éliminations plus historiques les unes que les autres en 8eme de C1
sur la même période. Aussi, les motifs d’espoirs doivent
reposer sur des éléments plus concrets comme notamment avoir un
groupe dans une meilleure condition physique. On peut
aussi espérer que l’équipe soit alignée dans une configuration plus
en adéquation avec ce qu’a proposé Tuchel ces derniers mois c’est à
dire le 4-4-2. Par ailleurs, et il est de bon ton de le rappeler,
il n’a échappé à personne que le BVB était jusqu’à présent invaincu
à domicile en C1. A l’extérieur par contre, cette machine
est loin d’être aussi bien huilée et souffre cruellement
défensivement. Charge à Neymar et Mbappe d’en
profiter.
Les jours seront longs jusqu’au 11 mars. Si la qualification n’est
pas perdue, elle sera difficile à aller chercher avec les mêmes
ingrédients et les mêmes choix que lors du match aller.
Lors des fameux anniversaires de jeudi soir Navas a
crié « c’est comme ça qu’on gagne une
LDC ». Soit, prenons fait et cause de ses
paroles. Comptons sur le professionnalisme de nos joueurs
et le sursaut d’orgueil de ces derniers. Comme la si bien
dit, une fois n’est pas coutume, Raymond Domenech : « le PSG
vit en ce moment tout le folklore d’après ses éliminations récentes
sauf que, cette fois ci, tout reste encore possible ». Notre
colère est saine, notre prudence sur une qualification encore plus
légitime vu notre passé récent. Faisons le dos rond
jusqu’au 11 mars, nous aurons tout le temps d’exploser de joie… ou
de colère à la fin de cette double confrontation.
Juampi / Twitter : @Juampi_HWJ