Halilhodzic : « Tu me donnes le budget du PSG de maintenant, c’est finale de Ligue des champions ou même victoire, sûr et certain »
Il est dans L’Equipe, Le Parisien, Le Figaro, Presse Océan… l’actuel entraîneur du FC Nantes, ancien attaquant (1986-87) et ancien coach (2003-2005) du PSG, Vahid Halilhodzic (66 ans), est omniprésent dans la presse du jour. Voici une sélection des propos du Bosnien opposé ce soir à Thomas Tuchel, au Parc des Princes.
Son expérience au PSG
On est venus avec Francis Graille. On a essayé de
reconstruire quelque chose de nouveau. La première saison s’est
passée merveilleusement bien. La deuxième, avec la Ligue des
champions, quelques nouveaux joueurs… Dans les
coulisses, il se passait beaucoup de choses que j’ai un peu
négligées au départ. Il y avait
pas mal de monde qui voulait qu’on
– Francis Graille et moi – se casse
la gueule, beaucoup de lobbying… Qui a
influencé ? C’est politique, très haut
niveau. Toujours est-il que Paris, c’est Paris.
Je voulais créer quelque chose. Depuis Paris, je suis resté à
l’étranger. C’est à cause de cela. Pourquoi ?
Il y a tant de bêtises qui ont été écrites sur
moi… J’ai porté plainte contre un journaliste, je
ne sais pas si on peut parler de journaliste dans ce cas,
d’ailleurs, parce qu’il avait dit que j’avais transformé le Camp
des Loges en camp de
concentration. Pour quelqu’un comme moi, qui a
vécu la guerre, qui a vu les camps de concentration, le nettoyage
ethnique, les massacres… J’ai
interdit d’accréditation deux journalistes au Camp des
Loges, c’est ça qui a déclenché
les choses. Il y avait surtout
un journal qui préparait quelque
chose chaque jour… La plupart des gens essaient
de manipuler à travers les journaux. La propagande.
C’est facile de créer une atmosphère
négative. Il y a eu une campagne de presse pour
déstabiliser le club, pour se débarrasser de Vahid. Et le
propriétaire, Canal Plus, ne supportait pas qu’on ait une image
négative. Les plus hauts responsables politiques s’en sont
mêlés. À Paris, il faut être bien entouré, contrôler pas
mal de choses. Je n’ai jamais vu un supporter qui m’a insulté. On
avait peu de moyens. Tu me donnes le budget de
maintenant, c’est finale de Ligue des champions ou même victoire,
sûr et certain. Que fait-il pour réussir au PSG
? Il ne suffit pas d’être un bon joueur pour
réussir au PSG. Paris peut vous tourner la tête
très facilement. Tu as tout qui peut t’éloigner du
travail. J’ai vu comment certains ont changé du
jour au lendemain, c’est
incroyable. Sarkozy ?
Chaque matin, je l’avais au
téléphone. De temps en temps, il me disait
comment jouer. Je ne l’ai pas beaucoup écouté.
Premier retour ce soir au Parc des Princes
Le Parc des Princes, c’est magique. Mais très dangereux aussi. Comme joueur ou entraîneur. Là-bas, il faut être costaud. C’est un endroit magique, il y a quelque chose, une présence. Quand tu es dedans… J’aurai sûrement un pincement au cœur. Je suis un peu entré dans l’histoire comme entraîneur. On a gagné la Coupe (de France), on a joué la Ligue des champions. J’ai des regrets parce que je n’ai pas pu exprimer mon talent comme entraîneur jusqu’au bout, faire quelque chose comme je l’ai fait partout où je suis passé.
La Champions League
Il est temps que le PSG gagne la Ligue des champions. Il ne faut pas attendre plus. C’est maintenant. Demain, ce sera peut-être trop tard. En C1, toutes tes faiblesses ressortent. La Ligue des champions, c’est plus fort que la Coupe du monde.