Bilan des recrues 2022 : Fabian Ruiz, deux saisons en une…

Troisième recrue au milieu de terrain pour le Paris Saint Germain l’été dernier, Fabian Ruiz était le joueur le plus expérimenté à signer pour les Rouge & Bleu au mercato 2022. Un renfort de taille pour le milieu parisien qui n’a pas su s’intégrer et s’acclimater aux premiers jours. Pourtant la fin de saison est plus qu’encourageante pour la suite. Quel bilan tirer de la saison de l’Espagnol sous les couleurs du club de la capitale ?

Tout droit venu du Naples de Luciano Spalletti, Fabian Ruiz a été recruté dans l’optique d’apporter de l’expérience au milieu de terrain pour suppléer Marco Verratti, au contraire d’un Vitinha, recrue d’avenir. L’Espagnol de 27 ans, alors, arrivait dans la capitale, fort de ses quatre saisons en Série A, il s’était rapidement imposé dans le XI des titulaires des Gli Azzurri. Le transfert à atteint un montant de 27 million d’euros, une somme assez faible compte tenue de sa valeur de l’époque (55 million d’euros au 7 juin 2022 selon Transfermarkt.fr) et des propos que tenait le président napolitain, Aurelio de Laurentiis, en 2020 : « Je n’étudierais même pas une offre à moins de 100 millions d’euros« . C’est finalement à Paris que le natif de Los Palacios y Villafranca continue sa carrière, un « challenge vraiment excitant » pour lui. Finalement, son expérience parisienne se sera avérée être un vrai challenge, une marche bien haute en début de saison. Compliqué de s’adapter et de performer dans une équipe en reconstruction, le milieu de terrain est un chantier perpétuel au Paris Saint-Germain et Fabian Ruiz en a fait les frais en quelque sorte.

Twitter : @PSG_Inside

Une longue adaptation

Bien que titulaire au Napoli, le joueur arrivait au PSG avec un bagage de joueur inconstant, et assez souvent blessé aux adducteurs (8 matchs manqués en 2021). Le talent pur existe, mais pouvait-il s’intégrer facilement au Paris Saint-Germain, d’autant plus dans un schéma à deux milieux de terrain prévu de longue date. D’emblée en concurrence avec Vitinha, le joueur a eu beaucoup de mal à enchaîner en début de saison. De fait, il n’arrive au club que le 30 août 2022, manquant ainsi les 6 premières journées de championnat, son homologue portugais a ainsi pris ses marques et la place de titulaire. Sa première, sur une feuille de match dans la capitale, ce fût contre la Juventus en Ligue des Champions lors de la victoire 2-1 du PSG au Parc des Princes, mais le champion d’Europe espoirs 2019 avec l’Espagne n’a joué aucune minute. Si l’on fait un bon dans le temps et que nous atterrissons à la veille de la Coupe du Monde au Qatar, Fabian Ruiz c’est 7 titularisations pour 15 matchs (6 fois remplaçants et 2 absences pour blessure) et 579 minutes jouées (soit 43% des minutes possibles). Aucune contribution à un but, alors que le joueur a un profil porté vers l’attaque, c’est une première partie de saison ratée, durant laquelle le joueur formé au Betis Séville a été trop timide, pas assez impliqué, résultat d’une adaptation manquée.

Sa deuxième partie de saison, en revanche, est assez encourageante. Absent de la Coupe du Monde, le joueur a eu le temps de bien revenir et de préparer l’entame de 2023. Il démarrera davantage comme titulaire à partir de la rentrée (18/28 matchs), effectuera des matchs complets (9/18 titularisations, soit la moitié du temps), et sera davantage le Fabian Ruiz qu’on attendait. Cependant, les performances sur le terrain demeurent inconstantes. Les qualités fondamentales de Fabian Ruiz ne sont pas mises en valeur. Son apport offensif a été trop peu impactant cette saison : 3 buts et deux passes décisives au final, alors que le joueur a tiré 23 fois au but sur toute la saison, toutes compétitions confondues (soit 13% de conversion de frappes en buts). Peu de passes vers l’avant (25% de ses passes), peu d’actions menant à un tir (2,11 en moyenne par match, 11ème parisien dans ce classement) ni même d’actions menant à un but (0,34 en moyenne par match, 10ème parisien dans ce classement), même Hugo Ekitike et Carlos Soler font mieux dans ces registres…

Malgré tout, du positif à retenir

Même si la comparaison avec Ekitike et Soler a été faite, il faut rappeler que Fabian Ruiz n’est pas un avant-centre, ni même un milieu offensif. A son poste, il peut exceller, apporter une solution et son énergie au profit de l’équipe. On a vu comment il pouvait bien suppléer Kylian Mbappé à gauche, libérant de l’espace au numéro 7. Il représente également un atout supplémentaire dans la surface (comme pour son premier but contre Montpellier, ou de celui contre Ajaccio), même s’il préfère rester en dehors pour pouvoir frapper de loin (à l’image de son but contre Troyes). Ces derniers matchs avec Paris ont été plus que convaincants, il a bien réussi à enchainer les performances et impacter le jeu trois matchs d’affilés (but contre Troyes à la 34e journée, but contre Ajaccio à la 35e journée et passe décisive contre Auxerre à la 36e journée). Une belle lancée freinée par une nouvelle blessure à l’adducteur… C’est aussi vers la fin de saison que Fabian Ruiz a trouvé son rythme et son poste préférentiel, ni trop offensif, ni trop défensif, l’Espagnol se plait en tant que relayeur. Il court en moyenne plus de 10km par match, à un taux de réussite de passe de 90,5 % et touche en moyenne 87 ballons par match (deuxième derrière Verratti).

fabian ruiz stats
image : psg.fr

Un avenir à Paris ?

Maintenant que le bilan de sa saison est fait, quel avenir pour Fabian Ruiz au PSG ? Rien n’est encore sur en tout cas, Luis Campos pourrait s’en séparer, l’actuel milieu de terrain parisien montrant des lacunes. De plus, l’arrivée de Luis Enrique pourrait rebattre les cartes, lui qui ne l’a pas sélectionné avec la Roja depuis l’Euro 2021. Cependant le numéro 8 parisien se voit dans la capitale la saison prochaine, dans un entretien avec Relevo, l’Espagnol se disait « très content » à ParisL’intéressé rajoutait au cours de cet entretien : « Au début il m’a fallu un peu d’adaptation mais en ce moment je suis complètement adapté, j’ai très bien fini l’année et j’ai très envie de recommencer« . Son envie de continuer et de s’améliorer se sont ressentis sur ses interviews d’après matchs, et ses dernières rencontres avec le PSG. Le joueur est même en belle voie d’intégration à la vie parisienne, il apprend la langue assidument et s’entend bien avec ses coéquipiers espagnols, Juan Bernat et Carlos Soler. Encore faut-il que ces derniers restent à Paris la saison prochaine. Mais tout porte à croire qu’il pourrait rester, d’autant que la venue de Marco Asensio lui est très agréable dans un vestiaire déjà à l’accent espagnol.

Les notes de la rédaction de CS

Pour sa saison, Canal Supporters lui accorde la note de 4,5/10, au vue de son encourageante fin de saison et du potentiel pour la prochaine échéance.

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