Le billet de Rufet : Danilo, le chainon manquant

C’est votre rendez-vous hebdomadaire, le billet d’humeur CS. Désormais, chaque mardi midi, notre journaliste Mickaël Rufet vous propose son analyse sur un sujet gravitant autour du PSG. Ce jour, petit tour d’horizon du milieu de terrain Rouge & Bleu.

C’est une constante depuis que le PSG a vu partir Thiago Motta, le milieu de terrain parisien reste, la majorité du temps, un point faible. Le seul qui apporte satisfaction reste Marco Verratti, le petit italien surnageant littéralement au sein de l’entrejeu…. et même celui-ci ne fait pas l’unanimité entre suspensions récurrentes et blessures nombreuses. Dès lors, le but pour les coaches parisiens qui se sont succédés est de dénicher les coéquipiers adéquats afin d’entourer du mieux possible le natif de Pescara. 

Cette saison, cela avait plutôt bien commencé avec des joueurs qui ont pris leurs responsabilités, notamment d’un point de vue offensif. Ander Herrera et Idrissa Gueye ont très vite été dans le bain avec des copies rendues extrêmement intéressantes. Le problème étant qu’ils ont très vite baissé le pied, laissant ouvert le dossier complexe de ce secteur au club. Pourtant, lors du dernier mercato estival, le PSG pensait avoir flairé le bon coup en recrutant, libre de tout contrat, un certain Georginio Wijnaldum. Oui mais voilà, le capitaine batave n’est plus que l’ombre de lui-même depuis qu’il porte la tunique parisienne. Avec sa dernière saison du côté de Liverpool, on pouvait déjà noter un déclin chez l’ancien joueur du PSV Eindhoven. Malheureusement pour Mauricio Pochettino, cette baisse de qualité s’est très largement confirmée en terre francilienne. 

C’est limpide, depuis son arrivée à Paris, Georginio Wijnaldum affiche un niveau très moyen. Rarement dans les bons coups, on a surtout l’impression qu’il passe son temps à se cacher. Nouvel exemple de cet état de fait lors de la dernière rencontre du club de la capitale en Ligue 1. Face à Saint-Etienne, le milieu de terrain a touché le total famélique de 38 ballons. Aujourd’hui, il est difficile de le voir relever la tête, son seul vrai fait d’arme étant son doublé sur la pelouse du RB Leipzig en phase de poule de la Ligue des Champions

Avec un Ander Herrera qui a totalement disparu de la circulation et un Idrissa Gueye qui revient tout juste de sa Coupe d’Afrique des Nations glanée avec le Sénégal et qui n’a pas vraiment rassuré depuis son retour, la question est de savoir qui aligner définitivement aux côtés de Marco Verratti et de Leandro Paredes pour le reste de la saison. Et à cette petite question, la réponse pourrait paraitre bien surprenante pour celui qui prendrait l’exercice du PSG en cours de marche : Danilo Pereira. Car oui, il faut bien le reconnaitre, l’international portugais, qui ne part pas vraiment avec un bagage footballistique à son avantage, est l’un des rares à ne pas décevoir dans l’entrejeu. 

Si balle aux pieds, la tâche peut s’avérer quelque peu complexe pour lui, l’ancien capitaine du FC Porto a plusieurs atouts dans sa manche pour garder sa place de titulaire dans le XI concocté par Mauricio Pochettino. Déjà, en rôle de pur sentinelle, Danilo Pereira a le gros avantage de pouvoir coulisser très facilement au sein de l’arrière-garde parisienne en phase offensive. Cela permet notamment une plus grande latitude à Nuno Mendes et Achraf Hakimi de faire valoir leur qualité en attaque. Comblant les brèches, récupérant un nombre de ballon ahurissant (15 face à Saint-Etienne par exemple, un record cette saison), puissant physiquement, il permet également à des joueurs bien plus à l’aise avec la sphère de pouvoir être délesté de certaines tâches. 

Autre aspect important qui n’est que trop peu souligné, Danilo est un monstre dans le jeu aérien, ce qui reste encore aujourd’hui une grosse faiblesse du PSG. Hormis Marquinhos, impressionnant dans ce domaine, Paris ne peut pas vraiment se targuer d’être dominant à ce niveau. Et pour cause, physiquement parlant, le PSG ne possède que très peu d’élément culminant à une taille au-dessus de la moyenne, loin s’en faut. De plus, un joueur tel que Presnel Kimpembe ne sort pas vraiment du lot de par son jeu de tête. Le titi parisien est, en effet, extrêmement limité dans le domaine aérien, que ce soit offensivement ou défensivement. De son côté, Danilo surnage dans cette catégorie, lui qui se place comme le deuxième meilleur buteur du club en championnat avec cinq réalisations, rien que ça. Il possède une faculté à gagner ses duels de la tête et à attirer les balles qui restent assez unique au sein de notre effectif, et c’est une arme non-négligeable, le PSG ayant un déficit certain sur coup de pied arrêté et ce, depuis de nombreuses années. À l’heure actuelle, Danilo se place donc comme le joueur qui devrait accompagner Marco Verratti et Leandro Paredes lors du sprint final qui commence avec le déplacement sur la pelouse du stade Bernabeu face au Real Madrid le 9 mars prochain.

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