Le billet de Rufet : Real / PSG, une qualification à concrétiser
C’est votre rendez-vous hebdomadaire, le billet d’humeur CS. Exceptionnellement publié ce mercredi midi, jour de match pour le PSG, notre journaliste Mickaël Rufet vous propose son ressenti sur le match retour des huitièmes de finale de la Ligue des Champions face au Real Madrid.
Nous y sommes, ce mercredi 9 mars au soir, le PSG se rend en terre hostile pour défier le Real Madrid dans le but de se qualifier pour les quarts de finale de la Ligue des Champions. Après le succès 1-0 acquis lors du match aller, le tout pour les hommes de Mauricio Pochettino sera de défendre coûte que coûte ce court et fragile avantage. Fragile car la règle du but à l’extérieur ne prévaut plus cette saison, ce qui complique quelque peu la tâche de nos Parisiens. Cela change fondamentalement l’approche de cette rencontre puisque l’objectif principal n’est plus de marquer, mais de conserver ce 1-0.
En ce mercredi matin, au moment où je rédige ce billet, la boule bien nichée au creux de mon estomac a déjà une bonne taille et elle continuera à grossir jusqu’à l’instant fatidique. Tous les supporters rouge et bleu sont dans le même cas et savent ce que c’est de se réveiller une matinée de Ligue des Champions. Une pression intrinsèque à ce genre de match aller-retour, qui est d’autant plus importante que tout se joue ce mercredi soir. Dans un petit peu plus de dix heures, on sera en effet fixé : soit l’idylle européen se poursuit et l’exultation sera maîtresse, soit le PSG tombe et il faudra s’attendre à une fin d’exercice dénuée de la moindre parcelle d’excitation. Croire encore au rêve, ou sombrer définitivement en somme.
Après le match accompli à l’aller, ce serait bête de tout gâcher. Pourtant, on le sait, le club parisien aime particulièrement souffler le chaud et le froid en phase éliminatoire de la Ligue des Champions. Le but ce soir est de réitérer la prestation du 15 février dernier. Renouveler les velléités observées, prendre le jeu à son compte face à un adversaire qui voudra livrer une toute autre copie devant son public. Car il faudra bien s’attendre à un Real Madrid différent ce soir et ce, même si des absences telles que celle de Casemiro ou Ferland Mendy amoindrissent forcément les rangs merengue. De leur côté, nos Rouge et Bleu s’avancent avec un groupe quasiment au complet. Une prouesse qu’il faut mettre en exergue tant cela a pu porter préjudice à Paris dans un passé pas si lointain. Cette saison, la préparation concoctée par le fils de notre coach, Sebastiano Pochettino, porte clairement ses fruits. Seuls Ander Herrera et Sergio Ramos seront absents.
Fort d’un groupe très fourni, Mauricio Pochettino devrait, peu ou prou, aligner la même équipe qu’au match aller. Gianluigi Donnarumma tient la corde dans la cage. Le portier transalpin sera protégé, de droite à gauche, par Achraf Hakimi, Marquinhos, Presnel Kimpembe et Nuno Mendes. Le milieu, à trois têtes, sera composé de Marco Verratti et Danilo Pereira. Une incertitude demeure quant au troisième élément : s’il est totalement remis, Leandro Paredes devrait être titularisé. Sinon, c’est Idrissa Gueye qui foulera la pelouse du Bernabeu. Enfin devant, sans surprise, on aura le droit à la triplette Neymar Jr, Lionel Messi, Kylian Mbappé. Honnêtement, quand on voit ce XI, on ne peut s’empêcher de se dire qu’on doit aller plus loin. Du coup, comment aborder ce match retour ?
L’avantage avec le PSG, c’est qu’on est très vite fixé sur la physionomie d’un match, notamment en Ligue des Champions. Les dix premières minutes sont souvent révélatrices. Le tout sera de conserver un bloc suffisamment haut pour ne pas subir continuellement. La clé résidera au sein de l’entrejeu. Côté Real Madrid, le but sera forcément d’être bien plus haut qu’au Parc des Princes. Casemiro, suspendu, ne fait pas la meilleure de ses saisons sous la tunique ibère, mais il est un gage d’équilibre et d’impact. En son absence, Federico Valverde prendra place. Il sera épaulé par Luka Modric et certainement Toni Kroos. Ce dernier n’a repris le chemin de l’entraînement que ce mardi. Même si l’expérience est un gros point fort lors de ce genre d’échéance, l’ancien bavarois amoindri vaut peut-être mieux qu’un Eduardo Camavinga en mode mort de faim et qui a, d’ailleurs, déjà brillé face au PSG.
Forcément, l’arme numéro un se nomme Karim Benzema côté Real Madrid. Avec son jeu entre les lignes, sa faculté à jouer pour ses coéquipiers et son efficacité, il sera leur principale force. L’homme à annihiler. Sans un grand KB9, la Casa Blanca sera bien évidemment moins dangereuse, je n’invente rien. Côté PSG, il faudra être bien en place et particulièrement solide. Tout se jouera dans les transitions et l’efficacité devant. Vu les faiblesses en face, il serait intéressant de placer Kylian Mbappé sur le couloir droit de l’attaque. Même si ce n’est plus sa position préférentielle, je me dis que face à Marcelo, ou Nacho, ses percées incessantes pourraient bien faire du petit bois. On attend forcément Neymar et Lionel Messi pour faire la différence. Mais surtout, l’important sera d’être présent au milieu. La propension de Marco Verratti à conserver la sphère pour maintenir le bloc à une bonne hauteur et le jeu long de Leandro Paredes nous seront indispensables. En ce sens, prions tous les Dieux pour que l’international argentin soit dans un bon soir. Si on pouvait compter sur le Paredes en mode rampe de lancement observé l’an passé sur la pelouse du Camp Nou, cela nous enlèverait une sacrée épine du pied.
Désormais, place au match ! On sait qu’il y a une part de folie dans ce genre de soirée européenne. La règle principale reste d’être présent, d’être cohérent et de faire honneur à ces couleurs rouge et bleu. Le reste appartient à l’Histoire.
Et vous, comment abordez-vous cette confrontation ? N’hésitez pas à livrer votre propre analyse et à débattre de ce billet dans les commentaires avec bienveillance.