Le PSG et la régression constante de son milieu de terrain sous l’ère QSI !

Depuis l’arrivée des Qataris à la tête du Paris Saint-Germain, le club de la capitale a dès le départ accueilli des joueurs de classe mondiale. Entre 2011 et 2012, des noms comme Javier Pastore, Thiago Motta, Thiago Silva, Zlatan Ibrahimovic, Alex, Maxwell, Ezequiel Lavezzi débarquent dans la capitale pour dessiner les premiers traits de la nouvelle histoire parisienne. L’ambition initiale, remporter la Ligue des Champions en essayant de constituer l’équipe la plus compétitive possible.

Motta-Verratti-Matuidi : Le luxe

Mais des défaillances ont existé au niveau du recrutement et tout particulièrement au milieu de terrain. Leonardo avait eu un sacré flair pour Marco Verratti, qui jouait en D2 italienne à Pescara à l’époque. Il avait aussi recruté Thiago Motta, titulaire indiscutable à l’Inter Milan mais qui avait besoin de vivre une nouvelle aventure. Sans faire de bruits, Blaise Matuidi, autrefois stéphanois, allait tranquillement se faire une place à côté des deux italiens au milieu de terrain. C’est surtout avec Laurent Blanc que ce trio prend forme. Saison après saison, et malgré les éliminations en Ligue des Champions, les trois joueurs vont rester en place. Chacun avec sa patte : Motta le métronome, Verratti en accompagnateur du premier cité et fantasque avec le ballon et Matuidi en récupérateur acharné et en joueur box-to-box. Au final, le Paris Saint-Germain ne se remettra jamais du départ de Matuidi (2017) et de Motta (2018). Si le club de la capitale a un vrai savoir-faire pour attirer les plus grand joueurs de la planète (Messi, Neymar, Mbappé, Thiago Silva, Zlatan Ibrahimovic, Angel Di Maria, Keylor Navas … ), le milieu de terrain n’a jamais eu le même traitement.

Des échecs de recrutement sous l’ère QSI

Nous vous mettons au défi de trouver un seul milieu de terrain de classe internationale qui a porté le maillot du PSG depuis Thiago Motta, excepté Marco Verratti qui n’était qu’un jeune joueur au moment de son recrutement. Le PSG a-t-il des difficultés à convaincre des milieux de la trempe de Kimmich ? Ou fait-il les mauvais choix mercato après mercato ? La seconde hypothèse est la plus probable. La direction parisienne a souvent montré son efficacité dans les négociations et sait comment séduire les joueurs des autres championnats. Au final, beaucoup de milieux de terrain se sont cassés les dents en débarquant à Paris. On peut citer Yohan Cabaye, très bon joueur à Newcastle en Premier League mais qui n’a jamais réellement pu montrer le même visage avec le PSG. Sans oublier Benjamin Stambouli ou encore Grzegorz Krychowiak. Adrien Rabiot, formé au PSG, et très satisfaisant sur le terrain mais les supporters parisiens connaissent la suite. Pour ce qui est de Leandro Paredes, il a affiché des performances brillantes, notamment lors du Final 8 de la Ligue des Champions mais n’a finalement pas pu maintenir ce niveau tous les ans. Ander Herrera était aussi un bon élément mais pas un joueur sur qui on pouvait compter au plus haut niveau. Georginio Wijnaldum n’a jamais retrouvé le niveau qu’il avait avec Liverpool. Idrissa Gueye a rapidement impressionné lors de ses premiers matchs et la rencontre face au Real Madrid en C1 qui nous vient logiquement à l’esprit. Après une longue période dans le dur il avait retrouvé son niveau avant de retourner à Everton. Il fait néanmoins partie des regrets des supporters parisiens quand on voit le milieu de terrain actuel, tout comme – un cas moins récent – Giovanni Lo Celso, transféré alors qu’il montait en puissance au fil des matches.

Le milieu parisien face aux autres cette saison

Une des particularités que l’on peut relever cette saison, c’est le manque de participation offensive des milieux cette saison. Ce n’est pas pour rien si l’on a souvent reproché le manque de lien entre le milieu et l’attaque. Le deuxième match contre l’OM (26 février) est presque la seule rencontre où on a vu une alchimie dans ce domaine. Rappelons les statistiques offensives des joueurs parisiens régulièrement titulaires au milieu de terrain cette saison, toutes compétitions confondues : Marco Verratti (0 but et 1 passe décisive en 30 matches), Vitinha (0 but et 2 passes décisives en 38 matches), Fabian Ruiz (1 but et 2 passes décisives en 29 matches), Renato Sanches (2 buts et 0 passe décisive en 21 matches) et Danilo Pereira (2 buts et 1 passe décisive en 35 matches).

À titre de comparaison, d’autres milieux de terrain en Europe égalent ou dépassent à eux-seuls les statistiques des trois milieux parisiens : Seko Fofana (6 buts et 5 passes décisives en 30 matches), Nicolo Barella (6 buts et 8 passes décisives en 35 matches), Leon Goretzka (6 buts et 6 passes décisives en 29 matches), Joshua Kimmich (5 buts et 8 passes décisives en 35 matches), Toni Kroos (2 buts et 5 passes décisives en 37 matches), Granit Xhaka (6 buts et 5 passes décisives en 38 matches) ou encore Adrien Rabiot (9 buts et 4 passes décisives en 33 matches). Les exemples sont nombreux et prouvent le manque de projection vers l’avant, l’absence de participation offensive et de lien avec les attaquants du côté parisien. Par ailleurs, jusqu’au mois de janvier 2023 le nombre de tirs tentés par match (0,9 par Paris) est largement en dessous des standards des équipes comme le Real Madrid (1,5), Manchester City (1,9) ou Naples (1,9). Si Christophe Galtier s’était défendu d’une recherche d’un équilibre et d’une participation active dans la couverture des espaces pour couvrir les assauts des attaquants, ce phénomène peut aussi s’expliquer par le manque d’investissement défensif des offensifs.

Verratti toujours mal accompagné

Globalement ce sont soit des milieux de terrain qui possèdent un bon niveau mais qui ne sont pas mis dans les bonnes dispositions au PSG ou soit des milieux de terrain tout simplement pas au niveau du club. Et malgré ces années de recherche pour accompagner Marco Verratti dans l’entrejeu, le club de la capitale souffre encore de ce déficit de qualité. Contre toute attente, Danilo Pereira est une des rares satisfactions mais ironie du sort, c’est en défense qu’il a montré son meilleur visage. Les recrutements de l’été dernier ont envoyé une once d’espoir aux supporters parisiens mais les noms ne sont pas glamour : Fabian Ruiz, Carlos Soler, Renato Sanches. Personne ne l’apprend, ces trois joueurs ont affiché des piètres prestations sous la tunique parisienne. Le Portugais lui a eu un autre problème, il a souvent été blessé et n’a joué que 652 minutes cette saison.

Motta et Verratti avaient une affinité technique sur le terrain et dépassaient aisément les 100 ballons touchés par match. Depuis le départ de Thiago Motta, Marco Verratti a récupéré le rôle de leader au milieu mais n’a jamais su retrouver une affinité similaire. Verratti touche toujours autant de ballons (99.2 par match) mais Vitinha (62.4 par match) et Fabian Ruiz (70.3 par match) n’ont pas le même poids que Motta dans ce domaine. Par ailleurs, le nombre de ballons touchés par Messi (81 par match) et Neymar (80.6) indiquent qu’ils descendent beaucoup pour faire le jeu, signe du manque d’influence des milieux dans la créativité. Alors si Luis Campos planche pour solidifier sa défense et tente de trouver des solutions en attaque, il faudrait qu’il ait la même énergie pour le milieu de terrain. Face à un trio composé de Goretzka, Kimmich, Müller, le PSG n’a rien pu faire avec Vitinha, Verratti et Ruiz. Le constat est sans appel, le club de la capitale doit revoir sa copie et rêver plus grand dans l’entrejeu et ce dès cet été.

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