[L’édito d’Antoine] Le PSG face à la prédiction auto-réalisatrice

Midi, c’était Juampi. Antoine Ballet prend la relève. Il vous propose ce mois-ci un édito chaque jour, à la mi-journée.

Il fut un temps ou une série de deux résultats négatifs était une occurrence banale au PSG. Où il fallait bien plus qu’une défaite et un nul pour entendre parler de crise. Ce temps est désormais révolu. Après le passage à vide de la semaine dernière, rien ne va plus au PSG.

Tensions entre dirigeants, entraîneur « sur la sellette », et même tensions entre joueurs, comme l’affirme L’Équipe aujourd’hui. Ah, c’était contre Arsenal ? A la mi-temps ? Donc à chaud ? Pardon. Tout est bon pour faire régner un climat orageux autour du club parisien. Mais bon, on a connu pire.

Toujours est-il que le PSG joue gros ce soir face à Nice. Oui, désormais on joue gros au mois de décembre. Le titre se joue maintenant, le sprint final est engagé. En cas de défaite, le PSG ne sera pas champion cette saison, il ne restera que 63 points à distribuer, un écart de 7 points avec le leader serait abyssal.

Mais pour ce PSG, et ça ne date pas d’hier, tout est amplifié. Il faut tout, tout de suite. La saison dernière, le PSG s’était installé en haut du classement dès la 3e journée, pourquoi pas cette année ? C’est un échec. Mais il faut avoir à l’esprit que la phase retour est depuis 4 saisons le moment où les parisiens sont les meilleurs, avec 45 points récoltés à chaque fois sur les 57 possibles. Monaco, auteur d’un début de saison canon, a pour habitude de flancher quelque peu après la trêve. La saison dernière, ils étaient la 2e meilleure équipe de la phase aller. La 5e sur la phase retour. Nice est un autre cas, on ne peut pas comparer l’équipe de la saison dernière à celle de cette saison tant elle a changé. Mais quoi qu’il arrive, la seconde partie de saison risque de montrer un autre visage. Pour l’instant le club azuréen est épargné par les blessures (même si Balotelli a été quelques matchs absents, et que le Gym se présentera sans Eysseric ce soir). Le championnat n’est pas un sprint mais bien une course de fond. Et notre prof d’EPS nous a tous dit que si on commençait trop vite sans avoir l’expérience de la gestion des efforts, on risquait de finir cramé à mi-parcours…

Le PSG risque de se retrouver ce soir dans un phénomène bien connu des économistes : la prédiction auto-réalisatrice. Tout le monde annonce depuis mardi dernier que le match de ce soir peut faire basculer les Parisiens dans la crise. Ils vont donc jouer avec une pression maximale sur les épaules. Ce qui risque de les faire déjouer, et donc de se retrouver effectivement dans la situation difficile prédite. « On vous l’avait dit ».

Mais cette pression peut aussi avoir l’effet totalement inverse. Celui de totalement libérer les joueurs. « De toute façon, on s’est fait traîner dans la boue comme pas possible depuis mardi, ça ne pourra pas être pire ». Et jouer sans avoir rien a perdre. Un bon sursaut d’orgueil. Pour leur montrer – et nous montrer – qu’il serait très prématuré de les avoir enterrés.

Reste a savoir à quel PSG on aura le droit ce soir. Le PSG crispé qu’on a vu en deuxième période face à Lyon ? Le PSG à côté de ses pompes qu’on a eu la semaine dernière ? Ou au contraire un PSG rageur, qui à défaut de réciter parfaitement sa partition joue avec ses tripes ? Réponse ce soir à 20h45 au Parc des Princes. La seule certitude, c’est que les Niçois seront tout sauf sereins au moment d’entrer dans l’arène. C’est bien connu, il faut toujours craindre une bête blessée.

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