Leproux : « Il y a les Ultras et les Ultras-violents »
En ce deuxième jour de procès Lorence, Robin Leproux s’est fait attendre. Il fut l’un des derniers à se présenter à la barre.
L’audience débute par des déclarations spontanées. Sa première déclaration à la Cour fut d’affirmer qu’il est toujours profondément marqué par le décès de Yann Lorence. Il précise notamment « être là aujourd’hui pour sa famille ».
C’est seulement six mois avant ce 28 février 2010 que Leproux
prend les rênes du PSG. Il dit alors avoir le sentiment d’être
responsable d’une entreprise, d’un lieu et surtout d’un club,
avant d’ajouter : « J’ai dirigé le PSG pour le
foot et j’ai été confronté à la mort d’un
Homme ».
Leproux revient alors sur les rivalités qui depuis plus d’une quinzaine d’années régnaient entre Boulogne et Auteuil. La présence politique y était caricaturale mais d’après lui cette logique d’opposition est singulière au Paris Saint-Germain. La violence était devenue omniprésente et à Paris cette opposition était si forte qu’elle dépassait le cadre du stade s’installant dans le quotidien des supporters.
Pour Leproux c’était l’impasse, il déplore le fait que très souvent les festivals pyrotechniques provoqués par les fumigènes en tribunes ne permettaient plus au PSG de jouer à l’extérieur.
Depuis hier, les termes se mélangent devant la Cour : hooligan, Ultra, casual et supporter. Face à l’utilisation aléatoire de ces derniers, Leproux semble avoir voulu apporter une distinction et formule: « Il y a les Ultras et les Ultras-violents. Les Ultras sont des personnes passionnés qui vivent pour leur club. Il avaient une position géographique bien ancrée mais seul une centaine était violent ».
Suite aux événements du 28 février 2010, il affirme avoir voulu
« pacifier » le Parc. Pour ce dernier,
il semblait important de ne pas connaître ses voisins de
tribune.
Ce plan mis en place fut selon lui, en aucun cas une provocation
contre les Ultras ; le PSG allait être dissout, il affirme
avoir pris « ses
responsabilités ». Leproux évoque alors
avoir sollicité l’aide d’associations et de politiques de tous
bords, mais personne ne semblait avoir trouvé
« l’alternative ».
Malgré la dissolution de certains groupes de supporters au même
moment, il prétend avoir toujours dialogué avec chacun des
représentants des deux tribunes et ce sans aucune arrière pensée
politique. Il pensait que la possibilité d’acheter quatre
places côte à côte en accordant néanmoins une tribune de façon
aléatoire allait de nouveau inciter les Ultras à fréquenter le
Parc.
Il ajouta : « On ne vivait plus le match comme avant,
on a perdu la ferveur des Ultras
non-violents. »
Avant de clore l’audience pour la journée et en réponse aux questions de l’avocat général Leproux mentionnera qu’il y a bel et bien un avant et un après 28 février 2010 pour le Paris Saint-Germain, ainsi que pour ses supporters.