
À la veille de la réception de l’Olympique Lyonnais (dimanche à 20h45 sur DAZN), dans le cadre de la 15e journée de Ligue 1, l’entraîneur du PSG, Luis Enrique, a répondu aux questions des médias en conférence de presse.
Ce qu’il retient du match face à Salzbourg (PSG TV)
« Un match difficile car on était à l’extérieur et surtout en Champions League. Il y a beaucoup de positifs et ça a été un match complet du début à la fin. Un bon résultat pour nous. »
Comment prépare-t-il mentalement les grosses échéances ? (PSG TV)
« Ce qui compte dans la préparation, c’est l’intensité des entraînements, d’être motivants, motiver les joueurs pour garder cette constante mentale. »
Le match face à l’OL (PSG TV / conférence de presse)
« On connaît l’OL très bien. En plus d’être un rival du PSG, il a une histoire avec des titres et une trajectoire importante. C’est une équipe avec beaucoup de qualité en attaque, capable de bien gérer le ballon et un positionnement sur le terrain qui te met sous pression. Ce sera un match compliqué mais notre objectif sera d’être les meilleurs au Parc des Princes devant nos supporters. »
« Nous connaissons assez bien Lyon parce que nous avons eu l’opportunité de jouer contre eux la saison passée avec la finale de Coupe de France et un match de Ligue 1 avec le même entraîneur (Pierre Sage). C’est un adversaire qui est dans un moment très positif, bien classé autant en Europe qu’en Ligue 1, avec des joueurs de grande qualité. C’est une équipe compliquée. Ces complications génèrent chez nous beaucoup de motivation et d’envie d’être à la hauteur. Je pense que ça va être un très bon match. »
Hakimi arrive-t-il dans un moment de plénitude dans son jeu ?
« Non. Mon objectif est de sortir tous les joueurs de leur zone de confort, ceux qui jouent beaucoup et aussi ceux qui jouent peu. Le temps de jeu indique les joueurs en qui nous avons la plus grande confiance mais nous avons toujours envie que tous les joueurs donnent plus. Hakimi est bon et il peut jouer mieux c’est sûr, beaucoup mieux encore. Mon objectif est qu’on puisse voir le meilleur Hakimi, le meilleur Nuno, le meilleur Pacho, le meilleur Marquinhos… et ça marche comme cela pour tous les joueurs. Souvent, pour avoir la meilleure version de ces joueurs, il faut prendre des décisions qui peuvent être impopulaires. »
Sa relation avec Ousmane Dembélé, qui a peu joué ces derniers matches
« Moi, j’ai la même relation avec tous les joueurs. Je suis l’entraîneur, je ne suis pas leur père, leur frère ou leur ‘bro’, je ne suis rien qui ressemble à tout cela. Je suis l’entraîneur. Je dois prendre des décisions et je n’ai aucun problème à les prendre. Je prends celles que je considère les meilleures pour mon équipe. Ce qui signifie sortir tout le monde de la zone de confort, ceux qui jouent plus et ceux qui jouent moins. C’est mon objectif en tant qu’entraîneur et je l’ai fait ainsi depuis le début de ma carrière, ça me convient très bien et je ne vais pas le changer. »
Le nouveau rôle plus offensif de Nuno Mendes
« L’objectif que nous avons en tant que staff et entraîneur, c’est d’améliorer mon effectif et qu’on ait un meilleur rendement. Ça ne signifie pas que Nuno ne peut pas revenir dans le triangle de progression ou être l’un des joueurs de finition. Les joueurs doivent avoir la capacité d’aider l’équipe au moment qui est jugé le plus opportun par l’entraîneur. Au début de la saison, Nuno était plutôt dans une zone de continuité, il nous générait du jeu dans la deuxième partie (du terrain). Maintenant, il joue plus haut, c’est un joueur déterminant dans le dernier tiers du terrain grâce à ses tirs et sa vitesse. C’est une équipe et une équipe c’est comme un orchestre. Il ne peut pas y avoir six joueurs qui fassent toujours la même chose. Nous devons tous nous adapter et faire en sorte que ressorte de tout cela une mélodie coordonnée. En ce moment, il joue plus devant mais ça ne veut pas dire qu’il ne peut pas rejouer de nouveau à l’arrière. Tout cela varie en fonction de ce qui correspond le mieux à l’équipe. »
Rayan Cherki, le danger numéro un de l’OL ?
« Le danger de l’Olympique Lyonnais, c’est s’ils sont capables d’avoir ou non le ballon. Avec le ballon, ils ont un très haut niveau parce qu’ils ont des profils individuels de joueurs très élevés. »
Comment explique-t-il le côté moins décisif de Barcola ?
« Bradley a déjà été décisif pendant tous les matches. Vous les jugez décisifs quand ils font une passe ou un but, mais le foot est un sport bien plus complexe. Un joueur peut être déterminant sans délivrer de passe décisive ou marquer. Ce qui est important c’est que le onze que nous mettrons sur le terrain demain soit une équipe qui attaque et défend. L’objectif, c’est que l’équipe parvienne à gagner le match. Après, celui qui gagne le prix du meilleur joueur, ce n’est pas important pour nous. Ce que je disais à Bradley et les autres joueurs en début de saison : dans l’équipe, qui marque, ça ne nous intéresse pas du tout. »
Le processus du récupération avec l’enchaînement des matches
« Dans tout ce qui concerne la partie médicale, je ne suis pas la bonne personne pour parler de cela. Nous sommes dans une très bonne situation parce que nous avons tous les joueurs qui sont revenus. Mais en fonction de la récupération et de la période d’inactivité, ce n’est pas pareil. Par exemple pour Mayulu qui a été blessé trois semaines et d’autres joueurs comme Lucas Hernandez qui a eu une très longue récupération des croisés pendant six mois. Il y a des joueurs qui ont eu des périodes d’inactivité plus longues, donc bien sûr on regarde les entraînements, on vérifie le niveau de récupération physique en fonction de ce que l’on voit. Nous donnons de la confiance aux joueurs pour qu’ils puissent participer. Chaque processus individuel est différent et on ne peut pas généraliser. »
Son regard sur le classement du PSG en Ligue des champions (25e), est-ce mérité ?
« À qui ça importe que ce soit mérité ou pas ? Ça n’est important pour personne. C’est notre classement, c’est la réalité. Nous l’acceptons et nous pensons maintenant à comment retourner la situation. Est-ce que c’est juste ou injuste, ça n’importe à personne. »
Le match face à Botafogo en Coupe du monde des clubs
« Nous avons un calendrier intense en jouant tous les trois-quatre jours. Pour l’instant, le Mondial des Clubs est en été. On arrivera tous bien même si on sera un peu fatigué mentalement. On parlera plus tard de Botafogo, Seattle et l’Atlético de Madrid. Pour moi, c’est tellement loin. Oui, cette compétition m’excite mais c’est loin. J’ai vu des choses de Botafogo parce que ça me plaît mais ce n’était pas encore un besoin professionnel. »
L’évolution du jeu parisien avec des corners directs, un jeu plus rapide et de transition
« Si on fait toujours les mêmes choses, que fait l’adversaire ? Il va s’adapter. Si on fait les corners à deux parce que ça donne un résultat mais que tout le monde sait que l’on fait comme ça, ils vont s’adapter. Donc, il faut changer les choses continuellement. C’est ça être entraîneur de foot. Il faut changer continuellement pour que l’adversaire pense que tu vas faire une chose mais que finalement tu fasses autre chose. Ça génère de la prévisibilité pour tes joueurs et de l’imprévisibilité pour l’adversaire. C’est ce que nous essayons de faire. Par rapport à cette saison, statistiquement c’est ma meilleure saison en tant qu’entraîneur, même si vous critiquez et même parfois des mensonges inventés. Si on s’en tient aux chiffres avec les occasions générée et le peu d’occasions subies. Et pourtant, j’ai eu des saisons avec des grands succès mais moi je vois que les choses positives et peu importe la négativité qui nous entoure et les critiques. »
« Depuis le début de la saison, il y a beaucoup de journalistes qui disaient que nous n’avions pas le meilleur effectif de France, mais petit à petit les choses prennent leur place et moi, je suis très content de cette saison. Avec bien sûr les difficultés que nous avons dans une compétition comme la Ligue des champions, mais je suis très content parce que c’est un processus de croissance qui dépend de la capacité à surmonter les problèmes. Pour moi, nous vivons une situation qui est positive parce que nous ne dépendons d’aucun joueur en particulier. Nous dépendons de l’équipe. Je vois que le niveau des entraînements monte progressivement, le niveau des joueurs qui y participent est meilleur chaque jour. C’est le meilleur chemin que je connais vers la conquête de choses positives. Je ne sais pas combien de temps on va mettre pour conquérir les choses, ça ne m’inquiète pas car j’ai confiance dans le processus. On va s’améliorer continuellement. »
Peut-on voir un changement de système avec le retour de Lucas Hernandez ?
« C’est possible, oui clairement. Le cas de Lucas Hernandez est atypique. Normalement, quand un joueur a été six-sept mois en dehors de l’équipe et qu’il revient, je n’ai pas vu un cas de figure comme lui qui en une semaine a un niveau physique parfois supérieur à certains joueurs qui vont pourtant très bien. Bien sûr, il y a un handicap car on ne peut pas lui donner 90 minutes. On doit petit à petit le faire rentrer dans la compétition. À Salzbourg, c’était un moment parfait avec le résultat et les conditions du match. Lucas a très envie d’être compétitif et de jouer. Il a une attitude physique très bonne et quand tu vois ça c’est merveilleux. Bien sûr, il pourrait jouer avec Nuno et Hakimi. Les bons joueurs peuvent toujours jouer ensemble. »
Des recrutements en janvier pour augmenter le niveau de l’équipe ?
« Non, c’est une autre phrase que je vous répète souvent. Nous sommes préparer pour toutes les opportunités du mercato mais c’est difficile d’améliorer cet effectif. Nous n’allons pas faire venir des joueurs pour attendre des choses invraisemblables. Le mercato de janvier est difficile, c’est toujours comme ça. Mais je répète que j’ai une confiance maximale envers les joueurs que j’ai déjà. On va essayer de tirer encore le meilleur profit d’eux. Faire en sorte que ceux qui jouent peu puissent entrer dans la rotation et gagner du temps de jeu. Mais je n’ai aucune certitude sur ce qu’il va se passer à l’avenir. Ce que je vois au présent me plaît vraiment beaucoup. »
Ce qui est le plus important à ses yeux, la victoire ou la manière ?
« Il y a toujours de la critique. Mais une fois qu’on anaylse le match, je suis sûr que contre l’Atlético de Madrid ou le PSV on a fait un très grand match. Bien sûr avec des points à améliorer sur l’efficacité ou des situations ponctuelles. Mais c’est comme ça qu’après avoir analysé le match en profondeur, je maintiens qu’on a bien joué. Mais je sais qu’on est au plus haut niveau, et que la manière importe peu si tu ne gagnes pas. Mais pour moi, oui, c’est très important la manière de jouer. Cette façon de jouer est très liée au fait de répéter ensuite un bon match. Car même si tu ne gagnes pas mais que tu fais les efforts, tout ça va se répéter. Donc oui la manière est vitale. La manière dont tu gagnes ou perds est vitale. Si tu contrôle la manière, les situations pourront se répéter, sinon tu as moins de contrôle. »