La PSG Academy : un projet ambitieux qui se perfectionne

Créée en 2005, la Paris Saint-Germain Academy est une école de football destinée aux filles et garçons âgés de 5 à 16 ans. Chaque année, la Paris Saint-Germain Academy accueille de plus en plus d’enfants en France et à travers le monde au sein de ses nombreuses écoles de football. Si l’évidente affiliation avec le PSG attire, l’apprentissage se veut également de plus en plus professionnel année après année. Pour comprendre l’engouement autour de cette école, que beaucoup connaissent mais simplement de nom, nous sommes partis à la rencontre de l’un des éducateurs mais également de différents parents d’élèves. Afin que la lumière soit faite sur la PSG Academy.

« Il faut trouver une émulsion »

Frédéric Vecat est coach au sein de l’école depuis 2015. Un travail réalisé trois fois par semaine, mais au final de tous les instants. Avant toute chose, il nous a aidé à mieux comprendre le principe de la PSG Academy : « Il n’y a aucune distinction de niveau. Il faut s’occuper à 200% de l’enfant qui joue au football pour la première fois autant que celui qui a déjà une technique avancée. Au sein de la même catégorie d’âge, il faut trouver une émulsion. Dans chaque catégorie il y a de tous les niveaux. Certains n’ont aucune base, d’autres beaucoup plus. Le but pour tout coach est de trouver un intérêt dans chaque enfant, on est entraîneur mais aussi éducateur. On ne leur apprend pas seulement ce qu’il faut faire du ballon ou comment se placer, on leur apprend aussi comment se comporter sur un terrain de football. Il y a un aspect, un apprentissage, qui se veut émotionnel, sportif, mental. Le but c’est qu’ils prennent du plaisir à chaque instant, qu’ils ne se sentent pas en deçà juste parce qu’ils ont des difficultés. On les remotive, on leur donne confiance, et pas seulement sur un aspect footballistique mais aussi en tant qu’individu. »

Le principe de la PSG Academy désormais expliqué, le but est désormais de mieux comprendre la mise en place des divers entraînements. Le mercredi après-midi et/ou le samedi matin, les bambins débarquent en bandes éparses dans les divers locaux de la PSG Academy et y sont pris en mains par des éducateurs bien préparés : « Les enfants arrivent au compte-goutte. De suite, l’enfant salue l’entraîneur. On met ensuit en place une séance de jongles libres durant laquelle ils apprennent à toucher le ballon (pied droit, pied gauche et tête). Il y a une explication pour chacun afin qu’ils fassent de bonnes jongles. Ensuite, on travaille la conduite de balle et, enfin, on leur explique a chaque séance les thèmes (jeu vers l’avant, sur les côtés etc). Ensuite, on débute l’atelier motricité avec une montée en puissance puis jeu de ballon. Conduite de balle et contrôle-passe, ce qui est le plus important à mes yeux. C’est comme être écrivain, tu dois d’abord savoir écrire. Ensuite, on a donc des exercices en fonction du thème et enfin on conclut par trente minutes de match avec certaines conditions (5 touches de balles avant le but, terrain divisé en trois zones, etc), puis un jeu libre. En toute fin d’entraînement, on débriefe la séance. C’est le retour au calme. Il y a un souhait de responsabilisation des enfants puisqu’à chaque atelier les enfants mettent la main à la pâte en ramenant le matériel puis ils boivent un peu. A chaque séance je nomme deux capitaines, souvent les plus timides, parfois les plus perturbateurs, c’est pour les responsabiliser. Nous, en tant que coach, en début et en fin de séance on va saluer les parents, on échange avec eux. Nous ne devons pas essayer de cacher aux parents les difficultés de leur enfant. Leur dire leurs défauts mais surtout insister sur les qualités et les progrès faits (feedback positif). »

Les divers entraînements ont un but précis, un objectif ciblé, le match du dimanche appelé La Ligue. Véritable championnat inter-académies, toutes les écoles limitrophes s’affrontent afin de désigner en fin de saison l’équipe championne. « Le but est de mettre en pratique les enseignements de la semaine et des mois écoulés, nous explique Frédéric Vecat. L’aspect de compétition est important s’ils veulent en faire leur métier. Dans la victoire et la défaite, il faut trouver des enseignements et un bon état d’esprit. Je leur donne souvent l’exemple de Barça / PSG qui est l’exemple type du manque de concentration. Notre rôle, c’est de trouver les mots car les enfants ne savent pas perdre en général. On leur apprend à perdre de la bonne façon afin de pouvoir rebondir. »

PSG Academy

« Il faut avoir des mots simples mais qui captent l’attention »

Être coach à la PSG Academy ne nécessite pas de diplôme particulier. C’est un plus d’en avoir mais le plus important est qu’il faut impérativement connaître les enfants, savoir leur parler et savoir gérer des groupes ainsi qu’avoir une culture footballistique prononcée. Tous peuvent devenir coach à la PSG Academy. Certains postulent directement auprès de l’école, d’autres sont des employés polyvalents d’Urban Soccer qui propose les locaux au Paris Saint-Germain. Si l’expérience peut donc amener quelques questions, le professionnalisme reste toutefois majoritairement présent. Souvent, des étudiants STAPS ou des futurs entraîneurs font leurs gammes au sein de ces académies. Nous avions rencontré il y a peu Tony Dos Santos Alves, passé coach à la PSG Academy avant de finir champion du Brésil avec les U16 de Fluminense. Selon Frédéric Vecat, les valeurs priment : « Le coach doit être très pédagogue. Il faut de la patience, de l’entrain et de la bonne humeur. Savoir garder le sourire puisque ce dernier est communicatif et qu’ainsi les gamins fassent tout pour que je sois content d’eux. Il faut avoir des mots simples mais qui captent l’attention, ne pas faire de longues phrases. Savoir motiver un enfant est important, il faut toujours leur donner un objectif, ne pas leur donner l’impression de stagner. Donner une impression d’évolution constante. »

La relation avec l’élève est donc primordiale, pour cela il ne faut donc pas mettre les enfants de côté, s’occuper de tous avec le même degré d’investissement et ce, qu’importe le niveau. Comme le précise Frédéric Vecat, il faudrait même s’investir encore plus auprès des plus faibles. Le tout dans un cadre qui favorise l’éclosion du joueur : « Il y a une notion de plaisir qui me semble primordiale, un enfant qui ne prend pas de plaisir c’est un échec. Il faut faire le maximum pour éviter cela. Mon but c’est de remobiliser un enfant et lui redonner confiance afin de le voir progresser. »

Vis-a-vis de l’élève, le coach de la PSG Academy représente plusieurs choses, notamment un lien direct entre eux et le PSG. « On apporte du rêve. Pour 95% des enfants à la Défense, ils sont supporters du PSG. Ils connaissent tous les joueurs. Meunier et Kimpembe sont passés il y a quelques mois et les petits les voyaient comme des rock stars. Cette PSG Academy apporte du rêve aux enfants mais aussi aux parents. Il y a un côté prestigieux de dire que son fils ou sa fille joue à la PSG Academy. » Mais, avant le Paris Saint-Germain, cette école a surtout pour but de former des joueurs de football : « Il y a un réel apport sportif. Le foot se pratique ici sur petit terrain donc il y a une proximité physique et relationnelle évidente. C’est un plus car il n’y a que cinq joueurs sur le terrain, ce qui me donne l’impression de souder les liens. C’est du jeu dans les petits espaces, qui va vite. Cet ensemble apporte de la technique dès le plus jeune âge ».

 

« C’est un projet ambitieux du PSG qatari de créer ces écoles de foot. »

Mais la question que beaucoup se posent, en particulier les parents, concerne l’exacte relation avec le PSG. Certains, nombreux, estiment que ce n’est qu’un nom accolé pour attirer une clientèle. Mais le suivi est réel. Si certains joueurs de l’effectif professionnel sont déjà passés rencontrer ces jeunes apprentis footballeurs (Marquinhos, Kimpembe et Meunier s’il ne s’agit d’évoquer que le centre de la Défense), des membres du club viennent, regardent et analysent les progrès. Pour le prouver, deux noms : Alec Georgen et Lorenzo Callegari, eux-mêmes passés par la PSG Academy et qui ont paraphé leurs premiers contrats professionnels le 1er juillet 2015. Mais pour espérer jouir de cet honneur, il faut tout de même noter cette problématique : l’élève doit être très nettement au-dessus du lot. « Je pense qu’il y a réellement un suivi. C’est un projet ambitieux du PSG qatari de créer ces écoles de foot. Cela apporte une certaine valeur internationale. Certains talents ont signé (Georgen et Callegari, ndlr), même si cela reste très rare. Il ne faut pas se voiler la face, pour éclore il faut vraiment être au-dessus. J’ai récemment fait une détection et, cette dernière  réalisée, seul un joueur a été pris sur 120. Toutes les semaines on reçoit les séances envoyées par le club. Une fois par an, il y a un ou deux joueurs du PSG qui viennent à Nanterre (Urban Soccer La Défense, ndlr). Le ratio reste un peu maigre, les parents aimeraient les voir plus, mais on sait que leur programme est très chargé. Les parents s’attendent à voir un lien étroit avec le PSG. »

Afin que ce dossier soit complet, il nous semblait nécessaire d’aller à la rencontre des parents afin de récolter leur point de vue. La mère d’un des élèves a accepté de nous donner son avis en répondant à nos questions. En tout premier lieu, ce qui semble important est de savoir pourquoi avoir choisi la PSG Academy plutôt qu’une école de football ordinaire. Selon elle, l’apprentissage prodigué semblait plus propice aux enfants débutants : « Pour que mon fils apprenne à jouer au football j’aurai pu l’inscrire à l’ESN (ES Nanterre Football, ndlr) mais ils étaient trop nombreux par séance et je craignais qu’il soit perdu car il ne connaît rien au foot. A la PSG Academy j’aime bien le fait que les enfants soient en petits groupes. Je pensais également que la qualité des cours serait plus élevée grâce au nom PSG mais également à cause du prix élevé (entre 369 et 389 euros l’année goûter compris).

Le jeune enfant a évolué, à l’heure actuelle, durant deux saisons au sein de cette PSG Academy. Et si le décor et la proximité avec la salle de sport (Forest Hill, ndlr) sont des avantages aux yeux de sa mère, certains points sont relevés par cette dernière : « Oui je suis satisfaite mais pas totalement car c’est la deuxième année que mon fils pratique au sein de la PSG Academy mais la progression est trop lente. Ce qui me plait le plus c’est l’indoor et le lieu à côté de ma salle de sport donc c’est pratique. »

Que faut-il donc améliorer afin que la PSG Academy réponde à toutes les attentes? Le suivi est réel selon Frédéric Vecat, mais la maman interrogée attend toutefois un suivi plus individualisé : « Les améliorations à apporter, je dirai le suivi individuel et pousser mon fils qui a du mal pour que la progression soit visible ». Et une présence du PSG plus importante, pour que le rêve perdure dans les yeux de son enfant : « Je ne sens pas du tout la présence du PSG au sein de l’académie, excepté l’email qui annonce un tirage au sort pour rencontrer un joueur. C’est décevant qu’il n’y ai pas plus de visite de groupe d’entraînement ou d’événements spéciaux pour les enfants »

La PSG Academy, une école encore méconnue du grand public. Si elle reste récente, et donc logiquement à améliorer, elle reste un lien entre l’apprentissage et le club de la capitale, principal fournisseur de rêve pour ses jeunes pousses du football. Et si l’idée semble être la bonne, quelques améliorations sont encore à effectuer. Pour que tous, du plus jeune au plus expérimenté, ils puissent eux-aussi rêver plus grand.

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