Ses débuts au PSG, son intégration en France, ses souvenirs… Verratti se confie

Au PSG depuis l’été 2012, Marco Verratti a récemment prolongé son contrat jusqu’en 2026 avec les Rouge & Bleu. Dans un entretien à France Football, l’Italien revient sur ses premiers pas au PSG et son ressenti sur la Ligue 1.

Avec 400 matches sous le maillot parisien, Marco Verratti fait partie des légendes du club. L’Italien de 30 ans est un titulaire indiscutable depuis ses premières années chez les Rouge & Bleu et va poursuivre l’aventure pour quelques années supplémentaires. Après plus de 10 ans au club, l’international italien a accordé un entretien au magazine France Football. Dans cette interview, il revient notamment sur son intégration en France, son style de jeu, son ressenti sur la Ligue 1 et ses meilleurs et pires souvenirs avec le PSG. Extraits choisis.

Sa présentation au PSG avec Zlatan Ibrahimovic

« C’est normal, j’arrive l’année où le PSG recrute des grandes stars. Moi, j’étais un petit jeune qui venait de Pescara. Je n’ai jamais joué au football pour devenir un personnage ou pour l’argent, mais juste pour le plaisir. La meilleure façon de montrer qui j’étais, c’était sur le terrain, pas autre chose. Donc, ce n’était pas très grave. Mais on avait bien rigolé avec Zlatan. J’étais présenté le même jour que lui. Ils lui avaient dit : ‘On laisse passer Marco, comme ça les gens ont le temps d’arriver.’ Zlatan me dit encore souvent qu’il avait dû attendre trente minutes et me laisser parler avant de commencer sa présentation. C’est aussi grâce à ces joueurs-là que je me suis vite senti bien à Paris. »

Compliqué de s’intégrer en France ?

« Mon frère a tout quitté en Italie pour m’accompagner. Je n’avais pas le permis, je n’arrivais même pas à me faire un plat de pâtes. Il a été très important. Il y a aussi Lavezzi, Ibra, Maxwell… Ils m’ont tout de suite considéré comme leur petit frère. Ils m’emmenaient à l’entraînement, je passais des après-midi chez eux, des soirées, on mangeait au restau tous ensemble. J’avais juste essayé d’installer une grosse parabole sur ma terrasse pour suivre les matches de Pescara. En quatre heures de temps, ils me l’ont fait enlever. J’ai vite changé d’appartement pour une maison où je pouvais l’installer. (Sourire.). »

La chose qui le surprend le plus en France

« C’est une chose que je détestais au début, mais que j’aime vraiment bien maintenant. C’est que les gens sont froids. Quand tu te fais un ami à Paris, c’est un vrai ami. En Italie, on a beaucoup d’amis. (Sourire.) Je ne vais presque jamais à Milan. Mais, à chaque fois que je vais là-bas, je rencontre plein de gens qui me disent : ‘Oh, mon ami ! » « Ça va, mon ami ?’ On dirait qu’on est tous amis mais, à la fin, si t’as besoin de quelqu’un, il n’y a plus grand monde. En France, j’ai trois, quatre vrais amis. Et, s’il se passe la moindre chose, à n’importe quelle heure de la nuit, je sais que je peux les appeler et qu’ils seront là pour moi. Pas parce que je suis Marco Verratti et que je joue au foot. »

Un coup de foudre pour le football français ?

« Ç’a été très dur de quitter ma famille, mes amis. Aujourd’hui, je vois le football comme un métier mais, à l’époque, je le voyais comme un plaisir. Pendant longtemps, je ne voulais pas quitter tout ce que j’avais pour jouer au foot. Ce n’était pas mon rêve de devenir professionnel. Je voulais juste m’amuser sur un terrain. Et c’est pour ça que je suis resté aussi longtemps à Pescara (2005-2012). J’ai reçu beaucoup d’offres quand j’étais petit, mais c’était très facile pour moi de dire non. Je ne voulais pas ‘jeter’ toute ma vie et toute mon adolescence pour le foot. Quand j’ai décidé de signer à Paris, je savais que c’était un projet nouveau. Je voulais faire partie de ça. Dix ans après, je ne regrette pas du tout, même si les débuts étaient difficiles. »

Ce que la France et la Ligue 1 ont apporté à son jeu

« La Ligue 1 m’a permis de découvrir un Championnat différent qui m’a fait sortir de ma zone de confort. Chaque pays a ses spécificités. La L1 est très physique. Je ne suis pas très grand, pas très costaud. Face à toutes ces équipes, il faut tenir et être fort. Ce Championnat m’a beaucoup aidé à grandir sur ce point. Une double culture qui aide dans son style de jeu ? Ma tactique italienne m’aide forcément, j’ai grandi et évolué avec. En Italie, nous avons une culture du football très précise et le mélange franco-italien dans mon jeu m’a aidé à m’améliorer en tant que joueur. J’ai aussi la chance d’avoir été entraîné par de grands coaches français et étrangers avec chacun sa vision et son style de jeu. Ils sont tous différents les uns des autres, et c’est aussi grâce à ça que j’ai pu acquérir différentes compétences. »

Est-ce que la France a parfois été sévère avec lui ?

« (Il réfléchit.) Il y a des personnes qui peuvent m’aimer, d’autres qui peuvent ne pas aimer mon style de jeu. Ça, c’est respectable et normal. Moi aussi, il y a des joueurs que j’aime et d’autres que je n’aime pas. La seule chose que je sais, c’est qu’à chaque fois que j’entre sur un terrain je donne mon maximum, je donne ma vie. Le foot m’a beaucoup donné et c’est pour ça que je le respecte autant et que je lui donne toujours tout. Il y a beaucoup de joueurs qui sont plus forts que moi, d’autres qui sont moins forts que moi, c’est le football. J’ai fait de jolies années ici. J’ai le respect de mes coéquipiers, de tous les coaches qui sont passés ici (Ancelotti, Blanc, Emery, Tuchel, Pochettino, Galtier) et qui m’ont vu tous les jours. »

La Ligue 1 souvent critiqué et méprisé à l’étranger

« Dans les compétitions européennes, le PSG va souvent loin. On a joué une finale de Ligue des champions récemment (2020, face au Bayern, 0-1). Lyon aussi a joué une demi-finale en battant la Juve (1-0, 1-2), Manchester City (3-1), deux grosses équipes. Moi, je me trouve très bien en Ligue 1. Je vois beaucoup de bons joueurs. La Ligue 1 n’est pas pire que la Serie A ou les autres Championnats. »

Son meilleur et pire souvenir au PSG

« Le meilleur souvenir ? Le premier Championnat qu’on a gagné ici (2012-2013), c’est quelque chose qui restera particulier pour moi. C’est le premier que j’ai gagné (sept autres ont suivi en L1, en 2014, 2015, 2016, 2018, 2019, 2020 et 2022. Au total, il a gagné 29 trophées avec le PSG). Ce titre manquait beaucoup à Paris (après 1986, 1994) et j’ai vu à quel point les supporters l’ont fêté. Je n’avais jamais connu ça. C’est l’un de mes plus beaux souvenirs. Et en dehors du foot j’ai beaucoup de bons souvenirs. Je me suis marié en France (à l’été 2021), mes enfants sont nés ici. Le pire ? Les pires souvenirs concernent le football. On a perdu des matches qui m’ont rendu très mal. Contre Barcelone, le 6-1 (le 8 mars 2017), ou contre Manchester United à la maison (le 6 mars 2019, défaite 3-1) Après ces matches, j’ai à chaque fois vécu deux semaines très dures. »

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