Sacchi : « Le club vient avant l’équipe, et l’équipe vient avant chaque individualité »
Depuis l’élimination du PSG en 8es de finale de
la Ligue des champions face au Real
Madrid (3-1, 1-2), beaucoup d’observateurs analysent et
pointent les manquements du club de la capitale. En voici une qui
mérite de l’attention. Elle nous vient d’Arrigo
Sacchi, considéré comme l’un des meilleurs entraîneurs de
l’histoire du football lorsqu’il était à la tête de l’AC Milan
(1987-91). Dans une entretien accordé à l’Équipe,
l‘Italien revient sur l’attitude des joueurs parisiens
durant cette rencontre et particulièrement celle de Marco
Verratti.
« J’ai trouvé que c’était très décevant dans
l’attitude. J’en attendais beaucoup plus dans l’agressivité, dans
l’intensité. Je ne sais pas ce qui s’est passé dans leur
tête. Ce que je peux dire, c’est que j’ai toujours
considéré Emery comme un très bon entraîneur. La question
est : est-ce qu’ils (les
joueurs) le suivent ? Je ne
sais pas. Un entraîneur doit avoir une idée claire du jeu qu’il
veut mettre en place. Parce que le jeu aide l’équipe. C’est comme
le scénario d’un film. Quand le scénario est mauvais, de grands
acteurs ne suffisent pas à faire un bon film. Donc un
entraîneur doit être suivi par son équipe.
[…] Marco Verratti, je l’ai vu en
sélections de jeunes pendant des années. Je l’ai vu grandir depuis
les moins de 17 ans jusqu’aux Espoirs, et quand je vois son
attitude de l’autre soir... Non, à certains niveaux, on ne
peut pas se comporter de telle façon. Et s’il le fait,
c’est qu’il y a un problème. Je pense que tous doivent se poser la
bonne question au club. Il faut bien comprendre que le club est la
partie la plus importante du chantier. Parce que tout part du club,
de son histoire, de sa vision, de ses règles et de son leadership.
Le club vient avant l’équipe, et l’équipe vient avant
chaque individualité. La sensation que j’ai, c’est que cette
hiérarchie de valeurs-là est inversée au PSG. »
Dans cette interview, l’ancien coach évoque également le rôle de
l’entraîneur pour se faire respecter mais un vestiaire.
« Oui, d’accord, mais il faut un club derrière pour
l’aider. Sinon, tu deviens un homme seul, et c’est fini.
L’entraîneur est le responsable du domaine sportif, et
c’est un homme du club. (Il insiste.) C’est
l’homme du club. Quand il dit quelque chose, tout le club
le dit avec lui. »