[L’édito de Daniel] Nasser est il toujours l’homme providentiel ?

Midi, c’est Juampi. Vous avez apprécié les billets de Daniel. Il vous propose ce mois-ci un édito du lundi au vendredi, à la mi-journée.

Dès les premiers instants de l’ère QSI au PSG, Nasser al-Khelaifi a très vite démontré qu’il était à la hauteur de ses nouvelles fonctions. Personnage charismatique, d’une correction et d’une élégance certaine, cet ancien sportif de haut niveau s’est très vite attiré la sympathie des supporters mais aussi d’autres présidents de L1 comme Loulou Nicollin. S’entourant des bonnes personnes  que ce soit dans le domaine sportif avec Leonardo ou financier avec Jean-Claude Blanc, le Qatari a démontré qu’il voulait faire bien et surtout vite pour amener son PSG au sommet. Cette notion de rapidité fut encore plus évidente lors du limogeage au bout de 6 mois de présidence d’Antoine Kombouare pourtant premier du championnat mais éliminé en Europa League au profit de Carlo Ancellotti, grand nom du football et habitué aux succès européens. 

Puis vint le temps des grands joueurs qui se succédèrent les uns après les autres au PSG. Ibrahimovic, Thiago Silva ou encore Edinson Cavani tout autant de stars démontrant à la planète football qu’il fallait dorénavant compter sur le PSG de QSI. Comment aussi ne pas citer les célèbres punchline de Nasser déclarant à qui voulait l’entendre qu’il n’hésiterait pas à faire sauter les clauses libératoires des joueurs du Barça si le club catalan n’arrêtait pas immédiatement de lorgner sur les joueurs parisiens ? Un véritable plaisir d’avoir à notre tête un président avec une telle poigne.

Mais l’histoire était trop belle et la « jalousie » des autres vint noircir ce beau tableau. Cela commença avec les accrochages de Leonardo et du capitaine Thiago Silva avec les arbitres. Le football français pris globalement fait et cause en faveur du corps arbitral de manière totalement aberrante. Un désaveu que Nasser pris plus à cœur qu’il n’y parait car plus que tout, ce qu’a toujours voulu notre président, c’est d’être aimé en France et ne pas ternir une image voulue lisse et posée. S’en suivi après une campagne de lynchage médiatique  la démission de Leonardo toujours pas remplacé à ce jour. Ancelotti lui emboîtant le pas quelques semaines plus tard attiré par les sirènes et le prestige du Réal de Madrid. Arrivèrent ensuite les sanctions du Fair-Play Financier qui, même si Nasser se voulait rassurant, freinèrent fortement les ambitions de notre club, dépourvu dorénavant de la cohérence de son directeur sportif en terme de recrutement et ne pouvant plus dépenser sa richesse comme bon lui semble. 

Laurent Blanc débarqua ensuite. Et ce choix quasiment incompréhensible pour les supporters à l’époque parait un peu plus clair aujourd’hui. Nasser en s’attachant les services du « Président » s’assura la bienveillance de la presse et des « spécialistes » sportifs français friands des aventures de ses anciens héros de France 98. Laurent Blanc remporta trois titres sa première année, puis quatre la deuxième mais échoua inlassablement en quart de C1. Malgré le courroux de nombreux supporteurs NAK n’a jamais remis en cause l’entraîneur malgré ses échecs répétés dans une compétition pourtant érigée comme priorité absolue par le club. Ce même Nasser qui n’hésita pas à mettre fin brutalement au bail de Kombouaré sur le banc du PSG dans l’incompréhension générale offrit même une prolongation de contrat à son entraîneur. Ce Nasser qui à la moindre occasion faisait comprendre à ses supporters qu’il fallait rêver plus grand en termes de trophées et de joueurs, n’hésite plus aujourd’hui à déclarer que la stratégie de développement du club va changer après le départ de Zlatan et que finalement, la victoire en C1 serait plus longue que prévue. Une posture loin du personnage proactif de ses débuts, une posture d’une personne subissant les conséquences des événements sans jamais donner l’impression de les avoir anticipés. Une posture d’une personne se brûlant les ailes à vouloir être sur tous les fronts et à agir dans des fonctions qu’il ne maîtrise pas (recrutement). Pire encore, à force de chercher constamment à soigner l’image de son club qui indirectement reflète celle de son propriétaire, Nasser à lancé le signal d’un club qui ne répond plus aux attaques. Que ce soit sur le « champion du Qatar » ou sur « un PSG qui fausse le championnat » contre Monaco dixit Aulas, chaque fois le silence fut la réponse choisie par al-Khelaifi face à son détracteur. Lui qui pourtant nous faisait si souvent rêver avec ses prises de positions claires et ses réponses chocs.

Au final, le Nasser d’aujourd’hui paraît assez éloigné de celui des débuts. A l’image de son équipe, il semble avoir atteint ses limites. Peut-être est-il temps pour lui de passer la main à quelqu’un de plus frais ou de plus compétent en matière de football… ou peut être que ce relatif silence ne serait que le calme avant la tempête annonçant un énorme coup d’al-Khelaifi ? Seul le proche avenir nous le dira…Wait and see.

Daniel Julian

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