
« Le PSG 2020-21, l’équipe au plus grand mérite de l’ère QSI » par Juampi
Une saison ardue, à embuches, rien ne saura donné au PSG. S’il s’en sort victorieux, il n’en sera que plus méritant. Dans un billet d’humeur, Juampi, membre éminent de la communauté CS, souhaite que tout soit pris en compte pour bien évaluer la saison Rouge & Bleu. Voici son texte.
Le PSG 2020-2021, l’équipe au plus grand mérite de l’ère QSI
A
première vue, le titre de ce billet peut paraître osé pour ne pas
dire ridicule à la vue du classement du PSG ou encore de son nombre
record de défaites (série en cours) en championnat sous pavillon
Qatari. Or, ce dernier est selon moi parfaitement adapté.
Ces quelques lignes n’ont nullement vocation à convaincre mais à
donner un angle d’approche de la saison en cours
différent de celui dépeint par les médias. En effet, de ce
côté-là rien de nouveau : un PSG qui n’a pas 15 points d’avance à
ce stade du championnat cela est juste honteux. Louanges et mérites
au trio Lillois, Monégasque et Lyonnais qui met à mal la domination
des riches et méchants Qataris. Ajoutez à cela une campagne de
qualification en C1 bancale et de piètres résultats dans les
confrontations directes avec ledit trio en championnat et
le commun des « footeux mortels » ne cherchera
pas plus loin que le bout de son nez : Le PSG cette année est
mauvais pour ne pas dire ridicule…
Oui mais voilà, sans verser dans la caricature inverse du supporter
aveugle, il convient ici d’expliquer pourquoi la saison du PSG est
remarquable.
Ainsi, le PSG a été le seul club en Europe à avoir enchaîné
deux finales nationales et un Final 8 après de longs mois
sans aucune préparation et encore moins de matchs officiels (la L1
étant l’un des seuls championnats majeurs n’étant pas allé à son
terme).
Final 8 que le club aura par ailleurs joué jusqu’au bout avec toute
la débauche physique et nerveuse qu’implique un tel évènement
jusque là inédit.
Sans préparation d’avant saison digne d’un club
professionnel, l’équipe de Tuchel sera ainsi contrainte d’embrayer
tout juste deux semaines après la première finale de C1 de
son histoire avec la reprise de la Ligue 1 à Lens suivi
dans la foulée (3 jours après) d’un classico. Sans rentrer
dans l’analyse de cette décision ubuesque de la LFP téléguidée par
les intérêts financiers de Mediapro, on se rappellera que
le PSG a dû faire face au même moment à une hécatombe de cas
positifs au coronavirus qui valu aux joueurs une pluie de reproches
aussi acerbes qu’injustes. (En effet, on verra par la suite que
beaucoup de clubs seront concernés, au même titre que la
population, par une explosion de cas).
Les deux défaites résultant de ces matchs étaient donc tout sauf
illogique pour quiconque d’objectif et ne versant pas dans les
excuses toutes trouvées du « oui mais un club comme le PSG
se doit de blablabla ». Pire, et on a tendance à
l’oublier, le fameux classico de la honte engendrera une multitude
de matchs de suspensions pour plusieurs joueurs d’un groupe déjà
décimé…
Le tempo de la saison a ainsi été donné : Le PSG est
condamné à jouer cette saison « à bout de
souffle ». Rajoutons y un calendrier
extrêmement chargé à cause de la pandémie. Rajoutons y
également les fenêtres de matchs internationaux
lors desquelles Didier Deschamps notamment se fait un principe de
sélectionner les joueurs du PSG même diminués pour ne pas passer
pour un sélectionneur condescendant avec Tuchel et le staff
parisien quitte à ne même pas avoir l’élégance de prévenir ces
derniers du test positif de Kylian Mbappe à Clairefontaine… Enfin,
parlons des blessures. Certains diront que ce
n’est pas une excuse vu l’effectif à notre disposition. Pour ma
part je ne suis pas d’accord. Le nombre, l’enchaînement et la durée
de ces dernières ont pénalisé fortement le club. Et je ne prends
même pas en compte les cas de covid « surprise » comme le
dernier exemple en date de Kean à Bordeaux.
A la lecture du classement, si être à deux points du leader
Lillois n’est pas un exploit de titan, cela est tout de même loin
d’être infamant. L’objectivité pousserait d’avantage à
accabler cet OL qui ne joue rien d’autre que la L1 avec un effectif
taillé pour la C1 et très largement épargné par les blessures
d’être derrière le PSG avec toutes les circonstances contraires
qu’on lui connait.
Alors certes, le PSG n’est pas exempt de tout
reproche. Le match aller à Monaco ou encore le match à
Lorient sont de graves fautes professionnelles. En outre,
la première place en phase de groupes de C1 face aux
actuels deuxièmes de Premier League et de la Bundesliga est loin
d’être anodine. La victoire en huitième de finale
aller face à Barcelone par un score de 4-1 l’est
encore moins n’en déplaise aux esprits chagrins bien plus prompts à
penser à une éventuelle remontada au retour qu’à saluer la
performance du club de la capitale.
Je commence à saturer des analyses des consultants pointant
du doigt le manque de cohérence ou le manque d’identité dans le jeu
du PSG. Que ce soit pour Tuchel hier ou Pochettino
aujourd’hui, il était quasiment impossible de faire mieux. Pourquoi
? Car il est très difficile de mieux jouer au football avec une
équipe amputée de ses joueurs majeurs, hors de forme et sans phases
d’entraînements suffisantes vu l’enchaînement des matchs.
Le signal du renvoi de Tuchel a ainsi été mal interprété ou
plutôt sciemment mal interprété. On ne pouvait rien
reprocher à ce dernier d’un point de vue « résultats » que ce soit
en L1 ou en C1. Son licenciement n’était que la conséquence d’une
« incompatibilité d’humeur » avec son directeur sportif.
Chacun est libre de penser que ce renvoi était justifié ou non. Par
contre, il est important encore une fois de ne pas se cacher
derrière l’excuse du sportif qui est ici malvenue pour incriminer
le coach allemand.
Comme après la pluie vient souvent le beau temps, j’enchaînerai sur
une note d’optimisme : l’équipe va retrouver (normalement)
toutes ses forces vives a l’approche du fameux money
time. Par ailleurs, ce PSG là nous a prouvé cette
saison qu’il savait relever les défis quand il était au pied du mur
: les affiches à United, à Barcelone, à Lille ou contre l’OM en
trophée des champions sont autant de preuves. Entre la
fameuse remontada et aujourd’hui, il y a un monde d’écart dans
l’approche des rendez vous capitaux n’en déplaise à la story
telling naissante d’un bis repetita qu’essaye d’entretenir notre
torchon national favori. La pression va ainsi petit à petit changer
de camp. Ce PSG ne peut que monter en puissance après tant
d’événements contraires.
Je terminerai donc par un souhait: que le titre de cet article
sonne fin juin comme la plus merveilleuse des prémonitions… car
c’est dans la difficulté qu’on savoure le mieux les
succès.
Juampi