Après PSG / Toulouse, zoom sur les performances de Serge Aurier

Après la rencontre face au TFC, qui devait aider à jauger la concurrence actuelle au poste de latéral droit, Serge Aurier n’a pas vraiment su balayer les critiques.

Meunier ou Aurier, Aurier ou Meunier ? Voilà une question que bien des observateurs ont dû se poser à la place d’Unai Emery, pour le gros choc face au FC Barcelone. Le coach basque, lui, a choisi de lancer l’international belge plutôt que l’Ivoirien, profitant de la réception de l’une des meilleures équipes au monde pour mettre sur le devant de la scène sa recrue estivale.
Ou en tout cas, lancer officiellement le feu des hostilités au poste de latéral droit, puisque Meunier a été – à l’image de tout le collectif – brillant. Face à un Neymar souvent insurmontable, l’ancien joueur de Bruges a fait taire tous les doutes, démontrant par son intelligence de jeu, sa technique et sa générosité incroyable, qu’il avait les épaules pour être l’homme de la situation (et même plus, puisqu’il s’est montré aussi solide défensivement que dangereux offensivement). Bref, le pari était relevé haut la main.

Alors pour le retour à la réalité (entendons, la Ligue 1) face à Toulouse ce dimanche soir, le défi allait être doublement compliqué pour Serge Aurier : faire oublier ses récentes apparitions pas franchement reluisantes (notamment contre Lille et Dijon), et challenger un Meunier tout feu tout flamme. Sauf que face à son ancienne équipe, le n°19 n’a pas été laborieux, mais il n’a pas non plus ébloui de par sa solidité, lui qui avait pourtant l’habitude d’épater par sa présence physique.

D’ailleurs, une statistique effarante témoigne du manque de réalisme évident d’Aurier face aux Toulousains : sur 5 centres tentés, il n’en a réussi aucun (sans surprise, puisque contre Lille déjà, il n’en avait réussi qu’un seul sur 15 tentatives). Pire, il a perdu pas moins de 15 ballons durant la rencontre.

Après, il faut aussi prendre en considération la disposition tactique des deux équipes du Barça et de Toulouse, les deux adversaires des arrières droits. Car si Meunier a eu énormément d’espaces pour repiquer dans l’axe face au Barça et trouver tantôt Di Maria, tantôt Cavani, Aurier a fait face à un bloc toulousains beaucoup plus difficile à contourner, d’autant que ni Lucas ni Draxler ne parvenaient à rejoindre leurs ailes, peinant à étirer le bloc parisien et donc à faire le relais avec leurs latéraux.

Source stats : PSG.fr

Mais c’est bien au-délà d’un simple match que vient cette sensation d’un Aurier désormais dépassé : non pas qu’il soit devenu un mauvais joueur – Aurier présente toujours des statistiques honorables et que beaucoup d’arrière-droit rêveraient de pouvoir approcher – mais son absence d’influence sur le jeu parisien se fait cruellement ressentir quand on la compare à celle de son concurrent direct. Meunier est impactant quand Aurier peine à créer du danger, est altruiste quand Aurier déborde rarement de son couloir, et anticipe intelligemment le duel quand Aurier s’y confronte à retard.

Ce n’est donc pas tant Aurier qui est moins bon (quoi que, quand on connaît son plein potentiel, on sait qu’il peut être un monstre sur le terrain), mais surtout Meunier qui sait saisir les opportunités d’être meilleur. Il faut dire qu’il y a un vide abyssal entre la douce concurrence proposée la saison passée par Van der Wiel, et celle désormais tenace imposée par le Belge. Pour preuve, avec Aurier, le PSG n’a gagné que 50% de ses rencontres (7 sur 14 matches), contre 73% avec Meunier (11 sur 15).

Alors, s’il est loin, le temps où Aurier se privait des plus belles rencontres européennes de la saison par ses interventions médiatiques et polémiques, le joueur de 24 ans a les cartes en main pour les futures échéances du PSG. Il s’agira pour lui de suivre l’exemple de coéquipiers comme Trapp, Di Maria ou Kimpembe, galvanisés par la concurrence à leurs postes, ou continuer sur cette lancée et risquer de laisser un Belge exploser à sa place.

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