[L’édito de Daniel] « De la nécessité d’un équilibre entre projet de jeu et pragmatisme »

Midi, c’est Juampi. Vous avez apprécié les billets de Daniel. Il vous propose désormais un édito du lundi au vendredi, à la mi-journée.

La saison 2015/2016 est sur le point de toucher à sa fin et comme l’année dernière le PSG frôle le grand chelem sur la scène nationale. Fait d’autant plus remarquable que sa domination sur ses adversaires est devenue écrasante répondant de la meilleure des manières aux critiques qui accusaient le club de la capitale de « gagner petit » jusqu’à l’année dernière.

Mais, et il y a toujours un « mais », coach Blanc voit ses appréciations de fin d’année se nuancer dès que le spectre de la Ligue des champions est évoqué. En effet, si les Parisiens sont constant dans l’excellence de leurs résultats en France, le caractère constant des éliminations en quart de C1 s’apparente lui de plus en plus à un échec cuisant entraînant irrémédiablement des interrogations et des critiques sur les qualités du coach qui parfois peuvent être, accordons lui, disproportionnées…

Malgré tout, les faits sont là et dans l’interview suivant son prix de meilleur entraîneur de Ligue 1 Lolo Blanc le reconnaissait: il faut faire le travail obligatoire d’analyse des carences de l’équipe et du staff pour enfin franchir le cap des quarts de C1.

Ce PSG de Blanc, qui plus que tout met l’accent sur sa philosophie de jeu basée sur la possession et le fait d’imposer son jeu à l’adversaire quel qu’il soit, brille depuis maintenant 3 ans en phase de groupe le plaçant légitimement parmi les favoris de la compétition à la fin de l’hiver. Or, une constante se dégage, dès lors que le PSG affronte en phase finale un « cador », il n’arrive plus à imposer cette fameuse philosophie que ce soit à cause de l’absence de joueurs cadres ou tout simplement à cause d’un adversaire qui maîtrise mieux son sujet.

Dès lors, il conviendrait de se demander si justement cette idée même d’essayer d’imposer sa philosophie de jeu sans se soucier de l’adversaire n’est pas un concept utopiste voir contre-productif ? A l’image de ce que fait un Diego Simeone avec son Atletico, ne faudrait-il pas parfois aussi faire preuve d’un pragmatisme chirurgicale en n’essayant plus d’imposer sa façon de jouer aux cadors européens mais plutôt en les faisant déjouer ?

Le PSG de Ligue 1 à complètement perdu l’habitude de subir ou tout simplement de défendre. Les rares matchs comme au Parc OL où le PSG fut confronté en championnat à une intensité proche de la C1, son match fut très mauvais un peu à l’image des confrontations contre City.
Savoir défendre, savoir subir ne sont pas des facultés que les équipes peuvent acquérir naturellement. Elles doivent se travailler, se préparer quite à effectuer des changements plus fréquents de joueurs et de tactiques en plein match.
Dans le même ordre d’idée, le jeu sans ballon de nos joueurs, nos pressing, nos temps de récupération qui étaient des points forts en année 1 de Blanc se sont clairement affaiblis en même temps que notre possession du ballon a augmenté.

L’arbitrage entre philosophie de jeu et pragmatisme, voilà une belle piste de réflexion et surtout de travail.

Daniel Julian

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