#BP « Lettre ouverte au bon Président Nasser » par Olivier M.
Nous vous proposons depuis plusieurs mois d’être un « Blogueur Parisien » (lire ici), Olivier nous propose un nouveau billet.
LETTRE OUVERTE AU BON PRÉSIDENT NASSER
Monsieur le Président, cher Nasser,
Je vous ai tant aimé, mais
aujourd’hui je ne vous comprends plus.
Imaginez le rêve éveillé, pour un
vieux supporter comme moi, de voir, par la grâce de votre arrivée,
mon club de toujours enfin doté des moyens de notre ambition
devenue la votre : rejoindre les institutions européennes et
faire de Paris une capitale du foot comme les autres, où on gagne
la Champion’s League … comme les autres.
Et dire que vous aviez pris le
problème par le bon bout à votre arrivée : les
meilleurs, tous les meilleurs, à chaque échelon de
l’organigramme. Jusqu’au plus grand jardinier du monde que
vous êtes allé débaucher au pays du gazon !
Alors pourquoi êtes-vous
en train de casser la dynamique qui se mettait en
place ? Donner sans cesse l’impression
d’improviser ? Vous laisser aller à vous immiscer dans le
domaine du sport qui n’est pas le vôtre ? Ne pas
savoir retenir Ancelotti comme remplacer Leonardo. Valser
depuis de choix par défaut en choix par défaut, comme
autant de paris à Paris. Nous laisser orphelin
d’Ibra sans lui trouver un successeur. Faire un
mercato si incohérent qu’à l’heure d’aujourd’hui, hormis
Jesé et Ben Arfa, égaré par défaut en pointe, aucun de vos
« renforts » n’est encore apparu sur le terrain !
Mettre en place une communication qui ne communique
pas, au point qu’on ne sait même plus où vous en êtes, ni
ce que vous voulez faire de ce nouveau cycle que vous nous
avez vendu!
Et bien, parce qu’apparemment il n’y
a personne aujourd’hui autour de vous pour oser vous dire les
choses, permettez que moi, qui ne suis rien, qui ne vous dois rien,
qui n’attends rien pour lui mais tout pour son club, le
fasse.
– Retournez à votre place ! Et puisque vous êtes Président : présidez ! C’est-à-dire prenez les avis des spécialistes que vous appointez pour ça et arbitrez.
– Entrez dans l’arène
médiatique. Vous avez acheté une entreprise de spectacle
sportif qui vend des résultats mais aussi une image. Alors ne la
laissez pas attaquée. Et remettez à leur place les Aulas,
les Bastia… tous ces pousses mégots qui la ramèneraient
nettement moins si vous le faisiez. « Qui ne dit mot
consent ». Alors communiquez ! Rester « au
dessus de la mêlée » et mépriser, c’est contre productif.
Savoir se faire respecter, c’est mieux.
– Acceptez votre ignorance du
sportif. Ne vous prenez pas au jeu comme tant de vos prédécesseurs
avant vous. Gardez le décoratif Kluivert, qui
certes ne vous fait pas d’ombre, comme ambassadeur, mais
recrutez un Directeur Sportif, un vrai. Qui pourra
réellement épauler votre jeune coach. Et lui donner les joueurs
dont il a besoin pour aller plus loin.
– Et puis, vite, car ça urge, car le 31 c’est demain : ouvrez les yeux ! Et croyez ce que vous voyez. Bon, OK, il vous a coûté 60 briques El Matador. Et vous vous obstinez à vous persuader qu’il les vaut ? Après 3 ans d’incapacité à exister réellement à côté du « Grand » ? Après sa dernière Copa America ? Après dimanche, à domicile, contre un promu ?
Qu’il soit « bon » ou « mauvais » n’est pas le débat. Comme n’est pas le débat le fait qu’il soit attachant, courageux, actif, travailleur. Comme n’est pas non plus le débat le fait qu’il sache se créer des occasions. Le débat c’est qu’il n’arrive pas à les concrétiser et qu’on en est réduit à prier, sans en être sur, qu’il finira bien par le faire !!! Marquer, c’est comme le sexe. Les préliminaires, c’est sympa, mais le but c’est quand même de la mettre au fond ! Cavani est devenu le roi de l’ASP (Attouchement Sans Pénétration) !
Le débat c’est, enfin et surtout, qu’un seul buteur axial, pour de tels objectifs, c’est insuffisant. Pourquoi, en 2013, tandis que Zlatan avait démontré son efficacité la saison précédente et que vous lui aviez sagement adjoint Cavani, refusez-vous d’en faire de même cette année ? Alors que le « Grand » est parti et qu’on ne peut, objectivement, que s’interroger sur la capacité de l’uruguayen à assumer déjà sa succession ? Mais, c’est vrai, pour le mercato 2013, Leonardo était encore aux manettes !
Ce risque, un « vrai » Président ne peut pas, ne doit pas, le prendre. Vous avez encore 8 jours pour corriger le tir.
Mais êtes vous un « vrai » Président ?
Olivier M.