#BP « Le projet de QSI est à l’âge adolescent » par Fonsdy
Nous vous proposons depuis plusieurs mois d’être un « Blogueur Parisien » (lire ici), Fonsdy nous propose un premier billet.
[Celui-ci, comme tous les autres, de tous les blogueurs, n’engage que son auteur. Canal Supporters ne relaie pas, ne valide pas, ne censure pas, il propose un point de vue de supporter, son analyse, sa grille de lecture, vous disposez, analysez, jugez. Pour que vive le débat. Bonne lecture.]
Entre incertitudes et espérances
Un changement de cap à moitié assumé
Je
soutiens que le souci de cette nouvelle version du PSG ce ne sont
pas en soit les arrivées. Ce sont tous des joueurs au profil
intéressant par rapport à l’effectif dont dispose le PSG même si
aucun n’est une star ou un joueur totalement confirmé au plus haut
niveau. Mon problème avec cette intersaison du PSG c’est
que ce recrutement (conjuguée aux départs) n’est pas du tout
cohérent par rapport à la communication/politique du
club.
Depuis la confirmation de Blanc (ne
parlons pas des choses qui fâchent comme de la prolongation de
l’entraîneur le plus titré de notre histoire à l’aube du match qui
définirait notre saison, nous sommes lu en haute instance) le soir
d’une finale de Coupe de la Ligue gagnée (alors que certains
d’entre nous n’étaient toujours pas remis du Knock Out de l’Etihad
Stadium), tout donne l’impression de la gestion à
vue.
Le timing des décisions faites par
tout nouveau tout beau triumvirat NKL est pour le
moins étrange. J’étais et je suis toujours pour un départ d’Ibra
mais pourquoi, dans un club qui essaie de contrôler au maximum sa
communication, c’est le joueur qui annonce son départ
? La transition Blanc – Emery a également été mal
effectuée. Nasser al-Khelaifi a mis toutes les
limites sur le dos de Blanc dont il devait négocier le départ par
la suite (tu m’étonnes que le gars derrière il veuille obtenir le
meilleur deal pour s’acheter des touillettes en masse).
L’arrivée de Ben Arfa est un autre exemple de timing
trouble, pendant 1 mois le joueur crie son amour pour le
PSG et le Parc, pendant 1 mois le club fait la sourde oreille avant
de le rattraper par le col alors que notre principal pourvoyeur
cette année l’attend avec impatience. Un dernier exemple,
le départ de Luiz dans un secteur maintenant en
sous-effectif alors qu’on bloque Matuidi dans un secteur
ultra-concurrentiel. David Luiz n’est peut-être pas
l’homme idoine dans la philosophie de notre coach mais ça reste un
joueur de qualité (ce qu’est également Matuidi, je vous vois venir
VOUS-LA) qui en plus pouvait apporter l’impact qui nous manquait
par moment au milieu.
Il y a tant d’incertitudes
dans la gestion du club, l’intronisation de
Kluivert sans que son rôle au club soit clairement
défini en est un autre. Dans un environnement ultra-concurrentiel
comme la Ligue des Champions de tels tâtonnements et incertitudes
ont un prix, un club de la stature du PSG se doit dans la mesure du
possible d’être minutieux, d’avoir le soucis du détail.
Nous ne demandons que
cohérence sportive et communication maîtrisée (pas
mutisme). Une saison de “transition” en Ligue des
Champions ne me dérange pas si on me l’annonce et on me
l’explique.
Emery, seul nouveau capitaine à bord
Même
si la gestion est importante, au final ce qui compte on le sait
tous c’est le terrain. Et dans ce secteur, le PSG passe
d’un triumvirat Blanc-Gasset-Ibrahimovic au seul Unaï
Emery. Le coach espagnol tout juste auréolé d’une dernière
Ligue Europa arrive donc un effectif moins bon
qualitativement que celui à la disposition de son
prédécesseur. Dans un effectif délaissé de cadres (Zlatan,
David Luiz, Pocho, lui cadre des festivités et oui ça compte
aussi), Emery souhaite mettre en place une concurrence totale, une
telle gestion et un changement radical de philosophie auraient-ils
pu être possible avec un Zlatan par exemple ? On en saura jamais
rien. Mais sans être totalement complet, l’effectif semble disposer
d’assez de qualité pour faire émerger de nouveaux leaders de
terrains et de vestiaires (dans le cas où des cadres actuels comme
Motta ou Matuidi seraient relégués au second plan). Personnellement
si l’émergence d’un axe Aréola – Silva/Marquinhos –
Verratti – Pastore – Cavani l’équipe aura une base solide de
travail.
Cette qualité qui émerge de
l’effectif ne fera pas oublier les débats éternels qui régissent
les suiveurs et supporters du club (choisissez votre poison : la
fiabilité de Cavani, celle des cerveaux d’Aurier/Kurzawa,
l’interrogation Lucas/BenArfa, l’identité du garde du corps de
Verratti au milieu…) mais le caractère et l’ambition à la fois de
notre coach et notre groupe peuvent nous offrir à défaut de nous
faire rêver des perspectives d’avenir excitantes.
Quels objectifs pour ce PSG new-look ?
En
vue de l’effectif et du besoin de temps pour que l’équipe se
réinvente sous la baguette d’Emery, je pense que l’objectif ne
devrait pas être une demi-finale de Ligue des Champions comme l’a
annoncé notre président. Selon moi il y a 6 équipes qui
semblent déjà supérieures au PSG (Bayern, Barça, Real,
Juve, City, Atletico) donc en soit sortir un de ces gros en 1/8ème
ou les pousser dans leurs derniers retranchements en quart serait
déjà une progression pour le projet QSI.
Dans toute la frénésie de ces 5
premières année, on oublie parfois que le PSG est un club jeune à
l’échelle européenne. Le projet de QSI est à l’âge
adolescent. Il découvre les joies de la libido. Avec tout
le respect que j’ai pour Blanc, à 16 ans vous préfériez vous
branler sur le La Redoute rubrique sous-vêtement (rêver avec la
possession stérile de Blanc et Ibra) ou caresser les douces formes
de votre béguin de l’époque (chasser son rêve avec agressivité et
conviction) ?
A tous les plus pessimistes, selon vous le PSG est passé de la lumière à l’ombre, peut-être que vous avez raison mais la flamme parisienne qui éclaire cette zone d’ombre ne s’éteindra jamais et c’est au fond le plus important.