#BP : « Dorénavant nous serons également détestés hors de nos frontières… » par Frananc
Sur Canal Supporters s’expriment les « Blogueurs Parisiens » (#BP), les CSiens, comme François alias Frananc. Il nous propose un deuxième billet.
Rouge et Bleu
Le
football, est un sport unique. Omniprésent et universel, il attise
toute sorte de réactions des plus chaleureuses aux plus
irrationnelles.
Parfois la haine s’invite même à
table de ses acteurs plus ou moins proches mais aussi du peuple
dans son sens le plus large.
Autant que je m’en souvienne, il
n’y a pas une occasion, un mariage, une soirée ou lors de
rencontres fortuites, au cours desquelles lorsque je
déclarais que j’étais supporter du Paris Saint Germain, un
intervenant prenait le soin de me dire tout le mal qu’il pensait de
mon club de cœur.
Lorsque le porteur de bonnes paroles
se trouvait être un supporter d’un club rival, le jeu des réponses
aux objections, argumentaires voire même du chambrage pouvait
encore avoir lieu selon le degré de tolérance et d’intelligence de
la dite personne. En revanche lorsque ces pics de haine émanent
d’individus clôturant leur démonstration par un « de toute
manière je n’aime pas le foot » l’attitude que je m’efforce
d’adopter est l’indifférence.
Le PSG a toujours été selon moi le mal
aimé du football français, que ce soit au niveau des médias et de
la masse. « No one like us, we don’t
care », fameux chant du club de Millwall aurait tout
aussi bien pu être notre devise. Me revient en mémoire la
finale de la coupe de France 2006 où hormis dans le virage dédié
aux parisiens, l’ensemble du Stade de France était rempli de
supporters adverses. Ajoutez à cela une campagne de presse
précédent le match prenant fait et cause pour l’équipe phocéenne,
il n’en fallait pas moins pour qu’un tract circule dès les travées
nous motivant à donner le meilleur de nous même au cours de cette
rencontre afin de leur montrer à tous de quel bois nous nous
chauffions.
Tout cela c’était le bon
vieux temps, une équipe bancale, des rivaux nationaux de valeur
égale ou supérieure et Paris qui ne garnissait son palmarès qu’à la
faveur de coupes de France glanées ça et là.
Depuis le rachat du club par notre actionnaire actuel, le PSG s’est forgé une image plus consensuelle à force de messages lisses et d’une stratégie marketing efficace.
Seulement, le club plafonnant en quart de finale
de Ligue des Champions, les dirigeants ont tout mis en œuvre pour
rêver plus grand. Ce ne sont pas les belles paroles qui font venir
les grands joueurs, ce sont les moyens financiers, cela a toujours
été le cas. Dans ce contexte, nous avons eu droit récemment aux
deux plus gros transferts jamais réalisés en faveur des rouge et
bleu.
Magnifique à plus d’un titre puisque
non seulement le rêve de décrocher enfin le Graal est de plus en
plus plausible mais aussi parce que ce bon vieux sentiment
de n’être aimé par personne d’autre que par nous même va re-poindre
le boût de son nez.
Dorénavant nous serons
également détestés hors de nos frontières. Je suis
convaincu que nous nous en contenterons, nous avons été formés à
bonne école. D’ailleurs la presse nationale a toujours été là pour
nous rappeler cet état de fait.
Et
puisqu’on ne peut évaluer notre propre puissance qu’à celle de nos
ennemis, je suis ravis que nos plus fielleux contestataires
défendent les intérêts des grands clubs historiques du
continent.
Nous n’en sommes qu’au
commencement, le point d’orgue de ce déferlement de haine
n’interviendra que lorsque nous soulèverons enfin la Coupe aux
grandes oreilles.
Frananc abonné 1133403