Emery : « Depuis que je suis entraîneur, c’est moi qui me met le plus de pression »

Unai Emery a accordé un long entretien à The Guardian dans lequel il livre sa vision du métier d’entraîneur, son évolution, le PSG mais également sur la rencontre à venir face à Arsenal.

La pression du métier d’entraîneur

« Depuis que je suis entraîneur, c’est moi qui me met le plus de pression. Pour devenir un bon coach vous avez besoin de beaucoup gagner. Être manager signifie vivre avec l’attention des médias, entre louanges et critiques. Je dois vivre avec, c’est intense et ça demande beaucoup d’exigence. »

Les raisons de l’intérêt du PSG

« Le PSG m’a engagé pour mon CV, pour ce que j’ai accompli en Europa League, comment j’ai grandi en tant que manager et comment j’ai fait grandir mes joueurs. Je suis essentiellement ici grâce à mon bilan de victoires. Le club a cela également mais il veut grandir en Europe et éventuellement aspirer à la Ligue des Champions. L’ambition aide à cela, à plus gagner qu’avant. Chacun sait qu’un CV sans accroc est suspect. »

Son livre « Mentalité de vainqueur : la méthode Emery », paru en 2012.

« Je l’ai écrit quand j’étais à Valence. Nous jouions la Ligue des Champions et nous avons terminé troisièmes de Liga mais je n’avais rien gagné d’important avant d’écrire ce livre. Ce fut risqué et presque courageux d’écrire un livre sur la victoire alors que je devais encore gagner mon premier trophée. Mais pour moi, celui qui possède une mentalité de vainqueur n’est pas forcément celui qui gagne à la fin, mais celui qui veut gagner le plus possible. »

Sa venue au PSG

« L’une des raisons qui a fait que je voulait rejoindre le PSG est qu’ils avaient déjà une idée bien définie sur leur façon de jouer, sur ce qui les conforte. J’ai dirigé des équipes qui avaient beaucoup de possession, d’autres moins, qui défendaient beaucoup sans le ballon et d’autres qui ne défendaient pratiquement qu’avec le ballon. C’est la beauté de la chose. Je dois constamment trouver de nouvelles variations tactiques dans chaque équipe. »

Le match face à Arsenal

« Ce sera différent puisqu’ils joueront à domicile mais l’intensité sera la même. C’est un match avec de grands acteurs, des grands joueurs de football, c’est la beauté de la chose. Nous avons joué un bon match aller et nous aurions pu gagner. Il y a beaucoup de choses que nous changerons d’ici-là, principalement parce que nous sommes une meilleure équipe maintenant. Mais je ne vous dirais pas en quoi. »

Emery, ses assistants et leur façon de travailler

« J’ai trois assistants qui travaillent avec moi, ils sont mes yeux. Je regarde habituellement trois ou quatre fois le même match, il y a beaucoup de choses que vous ne voyez pas quand vous êtes sur le bord de la pelouse. Les autres regardent le match plusieurs fois et ensuite nous l’analysons ensemble. Cela fait environ 12 fois. »

La pression sur les épaules des joueurs

« Les joueurs de foot ont une énorme responsabilité et la pression qui va avec. Ils vivent de leur confiance en eux et leur estime d’eux-même. C’est un univers avec beaucoup d’exigence et de pression sur chacun des joueurs donc il faut leur donner beaucoup de cariño (un mot espagnol signifiant attention) mais ça vient en travaillant dur. C’est un travail psychologique. Il doit régner une forte mentalité individuelle et collective. »

Sa méthode auprès des joueurs

 « La confiance est un travail de tous les jours. Vous devez préparer vos joueurs et les mettre dans les meilleures conditions : physiquement, techniquement, tactiquement et mentalement. Tirer le meilleur d’eux-mêmes. Parfois ça marche bien, parfois non, Cavani peut marquer un jour et un autre non. La meilleure recette est d’être cohérent. Il faut imposer ses idées.. Quand on loue ton travail, garde la même ligne de conduite, quand on te critique, garde la même ligne de conduite. C’est mon meilleur conseil. »

Travailler au jour le jour ou penser aux matches décisifs de fin de saison ?

« Quand je regarde en arrière et que je voit nos victoires en Europa League, le vrai plaisir et le succès furent la voie pour nous y mener. Bâtir une équipe, surpasser les moments difficiles, voir l’équipe se comporter de mieux en mieux étape par étape: c’est ça la beauté. Pas la finalité. C’est le travail au jour le jour qui rend heureux. Le jour où finalement tu remporte le trophée, tu profites, bien sur, mais c’est une joie éphémère. La vraie beauté est le chemin qui vous y mène. »

Traduction par Canal Supporters

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