#BP « A Paris, pas de patience, pas d’année de transition » par Olivier M.

Nous vous proposons depuis plusieurs mois d’être un « Blogueur Parisien » (lire ici), Olivier M. nous propose un premier billet.

[Celui-ci, comme tous les autres, de tous les blogueurs, n’engage que son auteur. Canal Supporters ne relaie pas, ne valide pas, ne censure pas, il propose un point de vue de supporter, son analyse, sa grille de lecture, vous disposez, analysez, jugez. Pour que vive le débat. Bonne lecture.]

Emery, The Special Three ?

Lancé par le « J’te garde et puis, après tout, non, tiens, j’te vire » le plus inutilement coûteux de l’histoire avec le licenciement de Laurent Blanc, le mercato du PSG de l’été se termine en eau de boudin par le fulgurant retour à l’envoyeur de David Luiz à Chelsea dans les ultimes heures. Entre temps on notera, pour l’anecdote, les recrutements de 4 « renforts », tellement indispensables qu’ils n’ont pour la plupart jamais joué jusque là. Et le dégraissage de joueurs annexes. Un peu plus de départs que d’arrivées. Une balance comptable à peu près équilibrée. Pas d’émotions. Pas de grands noms. Pas de stars. Ni dans un sens ni dans l’autre. Expliquant la gueule de bois du lendemain, voire pour certains la sinistrose. Alors qu’en vérité il s’en est passé du spectaculaire, du fondamental, du qui change tout. Mais ça s’est déroulé en amont, avant que la machine à rêver ne s’emballe. Et, finalement, pour le PSG cette année, si on devait résumer le mercato, ce serait : départ d’Ibra contre arrivée d’Emery. Chacun portant, incarnant, personnifiant, symbolisant, à lui seul, la fin d’une époque et le début d’une autre.

La décision prise, à tort ou à raison, de ne pas garder Zlatan, de ne pas le remplacer et de donner leur chance à certains de se révéler ou de se relancer enfin, il pouvait sembler nécessaire de changer d’entraîneur. Vous savez ce que je pense du choix d’Unaï Emery pour cela. Et de mes doutes sur ses capacité à passer d’un club de milieu/haut de tableau, Séville, à l’ambiance familiale, entouré d’un DS ami, avec un effectif de bons professionnels, à l’écoute, que vous pouvez former, faire progresser et adhérer à vos choix tactiques, au FC Hollywood sur Seine, avec son environnement spectateur plus que supporteur, son hyper exposition médiatique, ses stars du jeu, leurs talents, leurs égos, leurs certitudes, qu’il faut plus accompagner que diriger et harmoniser que contraindre par des schémas et des consignes. Aujourd’hui le porteur du projet n’est plus un joueur mais un entraîneur. On pardonne plus souvent au premier qu’au deuxième. Et à Paris pas de patience à attendre. Pas d’année de transition. Il devra, comme l’a rappelé son Président, faire mieux tout de suite : 1er de Poule et demie finale. Bonne chance à lui.

Sans vouloir lui porter la poisse, vous savez à qui il me fait penser, alors qu’après les premiers doutes nés de sa gestion délétère du test monégasque il doit impérativement redresser la barre lors des réceptions consécutives des Verts en Championnat et d’Arsenal en LDC ? A André Villas Boas. Mêmes non passé de joueurs. Mêmes débuts d’entraîneurs très jeunes. Mêmes profils d’intello du technico-tactique. Mêmes images médiatiques maîtrisées : élégants, charmeurs, très bons communicants. Mêmes ascensions au travers du coaching de clubs de leurs pays respectifs (Séville et Porto). Même « consécration européenne » avec la victoire en Ligue Europa. Même changement d’univers lorsqu’ils sont amenés à prendre les rennes de Top Teams. Baptisé le « Special Two », en référence à Mourinho, le « Special One », dont il fut l’assistant, AVB fut acheté 15 millions d’Euros par Chelsea. Mais explosa très vite en vol avant d’être remercié au bout de quelques mois, incapable de franchir le palier. Après une expérience aussi peu réussie à Tottenham, il a été à la tête du Zenit Saint-Petersbourg qu’il vient de quitter en fin de saison dernière. Alors, Emery, un futur « Special Three » ?

Ne voulant pas contrarier inutilement le Président Nasser, je voudrais tout de suite le rassurer pour le cas, bien improbable, où ce scénario catastrophe advenait. S’il peut prudemment tirer un trait sur la première place de la Poule, le PSG garderait toutes ses chances de gagner, dès cette année, la LDC. C’est en effet après le ratage de l’expérience AVB et son éviction, que Chelsea remporta la timbale à la surprise générale en 2012. Emmené par son obscur adjoint, Roberto Di Matteo, et surtout sa bande de vieux briscards autogestionnaires : Drogba, Lampard, Terry … dédaignés par le portugais. Vous vous imaginez, Président, descendre les Champs-Elysées avec la Coupe aux Grandes Oreilles brandie par le duo d’entraîneurs de dépannage Papus/Max et les laissés pour compte Matuidi, Thiago Motta, et bien sûr David Luiz, que vous serez allé nous rechercher à Chelsea au mercato d’hiver. Lui qui fit parti de la belle aventure des copains en Bleu de 2012. Vous n’y croyez pas ? Et pourtant ! Ici c’est Paris !

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