#BP « Aulas a toujours un coup d’avance » par Olivier alias Blacklegolas

Nous vous proposons depuis plusieurs mois d’être un « Blogueur Parisien » (lire ici), Olivier alias Blacklegolas nous propose un nouveau billet.

Aulas a toujours un coup d’avance

Je me suis senti l’envie d’apporter mon opinion sur les déclarations du président Aulas avec une lecture plus business que footballistique.

Pour tous ceux qui ont réagi au quart de tour à propos des déclarations de M. Aulas, je voudrais tout d’abord vous rappeler que M. Aulas ne fait jamais rien au hasard et sa présence non discontinue sur la scène footballistique ainsi que dans le monde de l’entreprise (PDG de CEGID) depuis 30 ans environ, nous rappelle que ce monsieur est un grand dirigeant car il dure dans un métier ou beaucoup sont éjectés dès lors qu’une nouvelle vague apparaît.

Je vous propose alors dans ce billet ma lecture de ces dernières déclarations.

Pour revenir sur le contrat avec QTA, car il s’agit bien de cela dont M. Aulas parle lorsqu’il parle de subventions d’État n’ayez aucune crainte. Ce contrat a été annoncé publiquement, présenté au différentes instances nationales et internationales (UEFA notamment et son très cher fair-play financier si cher à M. Aulas, mais également à l’Union Européenne), et l’entrée en vigueur de celui-ci depuis 2012 avec un effet rétroactif sur la saison 2011-2012 ainsi que la levée des sanctions liées au FPF prouve que ce contrat est maintenant admis et approuvé par toutes les instances dirigeantes nationales et européennes. Mais alors que cherche M. Aulas avec ces déclarations, sachant très bien qu’il ne pourra remettre en cause ce contrat ?

Nous savons que M. Aulas souhaite positionner sur le long terme son OL comme le rival (petit poucet) du PSG. Je vous propose alors de nous diriger un peu plus au sud, vers un club qui se cherche de nouveaux dirigeants. Des repreneurs potentiels se sont manifestés avec pour chacun d’entres-eux un business model (ou Business Case – BC) afin de permettre à ce club de retrouver les sommets. Parmi ces repreneurs potentiels, certains ont présentés un BC assez similaire à celui que les Qataris ont mis en œuvre à Paris pour reprendre notre très cher PSG (investissement d’Etat au travers d’une structure juridique). En visant le modèle économique du PSG, M. Aulas cherche avant tout à mettre en avant une forme d’hostilité en France à ce type de modèle car il sait que si un repreneur arrive avec ce type de BC il ne pourra pas lutter et se retrouvera non pas comme l’adversaire désigné du PSG mais comme le sparring partner de deux poids lourds de la L1. L’objectif recherché est avant tout de mettre le doute dans la tête du futur investisseur afin qu’il renonce à ce type de BC en se positionnant comme un opposant puissant (président du deuxième club de L1, membre de l’ECA : association des clubs européens) et pouvant mettre des bâtons dans les roues. Ayant travaillé dans le milieu de la fusion/acquisition, je peux vous dire que les repreneurs/investisseurs sont très attentifs à ce genre de « détails » qui peuvent prendre une ampleur mediatico-politique et présenter un risque de non négligeable de non retour sur investissement. M. Aulas a clairement en tête que le futur repreneur doit venir avec un BC plus classique, basé sur des entreprises privées ou des fonds d’investissements qui regarderont avant tout la rentabilité et le retour sur investissement (cf. Colony Capital). Il sait qu’avec son projet et son stade il pourra lutter à court, moyen et long terme contre ce type de projet.

Deuxième objectif de M. Aulas, empêcher la renégociation à la hausse de ce fameux contrat. Initialement, ce contrat devait être de l’ordre de 200M€ par an. Suite au FPF, il a commencé à 100M€ par an les deux premières années pour atterrir aux alentours de 200M€ par an 2016. Avec la conjoncture économique actuelle et notamment les nouveaux droits TV signés par la Premier League, Aulas sait aussi que l’UEFA portera un regard moins défavorable à ce contrat même si il est réévalué à la hausse (fin du premier bail en 2016), car l’argument principal pour rejeter initialement ce contrat : « un montant dépassant la valeur du marché au regard notamment du contrat de 65M€ de MU avec Chevrolet » est désormais devenu caduc avec la jurisprudence des droits TV anglais. Aulas agite donc les médias et l’opinion publique pour faire pression sur le Qatar (qu’il sait très attentifs à l’opinion publique française). Il espère au mieux un contrat reconduit avec le montant actuel c’est-à-dire 200M€.

Dernier objectif de ce très cher M. Aulas c’est tout simplement le positionnement de l’action OL Groupe. Depuis l’introduction en Bourse de OL Groupe l’action a perdu environ 90% de sa valeur se situant actuellement aux alentours de 2,8€. Ce n’est pas illogique au regard des résultats de Lyon ces dernières années après avoir régné sans partage sur la Ligue 1 pendant 7 ans. Toutefois, M. Aulas, comme tout bon dirigeant, souhaite que l’action soit le reflet des résultats de son équipe. Avec la construction du grand stade et le retour à Lyon d’une équipe « compétitive » au moins pour la Ligue 1, il souhaite que l’action puisse se reprendre à la hausse et contribuer à porter économiquement l’OL. Malheureusement, le PSG avec ses 500M€ de budget contrarie un peu ses plans car, même en faisant une saison exceptionnelle, il est quasiment certain de finir derrière le PSG. Aulas veut alors faire passer la deuxième place du championnat au premier plan pour qu’à la fin de la saison, il puisse dire qu’il a atteint voir dépassé ses objectifs malgré le fait qu’il soit deuxième du championnat. Il avait vaguement tenté de faire passer le match contre Monaco en fin d’année dernière comme une finale du championnat ainsi le vainqueur serait champion de France (hors équipe du PSG). La manœuvre était un peu trop tardive et n’a pas eu l’effet escompté l’action vivotant aux alentours de 2,5€. L’objectif pour cette année est donc de convaincre les investisseurs que cette deuxième place est un véritable succès.

Pour toutes ces raisons, je pense que nous allons entendre toute la saison ce refrain de la concurrence déloyale du PSG.

Alors mes chers supporters du PSG, ne nous emportons plus et ne répondons plus à ce Aulas qui ne cherche que la polémique et la visibilité médiatique. Le modèle du PSG n’est pas mis en danger par les gesticulations d’Aulas et ne le sera pas à court ou moyen terme car l’UEFA et la commission européenne ne se déjugeront par sur une période aussi courte. Prenez-le en souriant. D’ailleurs Nasser a bien rigolé quand on lui a posé la question. Rien ne sert de répondre, même avec des arguments bien choisis car le but ultime n’est pas là. A Paris, la réponse elle vient du terrain et en tant que supporter je trouve que c’est tant mieux. Continuons à tout gagner sur le plan national, c’est notre meilleure réponse. Nous gagnerons bientôt sur le plan continental, j’en suis persuadé.

Blacklegolas

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