#BP « Bienvenido Unaï Emery » par Loïc alias PSGRocks
Nous vous proposons depuis plusieurs mois d’être un « Blogueur Parisien » (lire ici), Loïc alias PSGRocks nous propose un nouveau billet.
C’est
tentant et pourtant, je ne ferai pas cet article en espagnol.
Pourtant cette langue si romantique, si caliente, décrirait bien
l’émotion qui est en moi au moment où le nouveau fantasque des
supporters parisiens s’apprête à débarquer d’une Seine se baissant
lentement. Unaï Emery, bienvenu !
J’avouerai d’abord ne pas regarder
suffisamment la Liga pour pouvoir juger entièrement même s’il
m’arrive de regarder Séville, notamment sur ses confrontations
contre les gros ou dans les différentes coupes d’Europe. Et
globalement, Emery, c’est plutôt séduisant. De
toute façon, on ne me fera pas croire qu’un entraineur qui
te gagne trois coupes d’Europe – soit plus que l’ensemble du
football français réuni- avec des joueurs comme Mariano ou
Trémoulinas est un bidon. Mercredi soir, Molina, qui l’a
longuement rencontré l’an dernier, disait de lui dans l’After
Foot que c’était un romantique du football. Aussi un homme qui
pense son sport, qui y réfléchit, propose des idées, des tactiques.
Emery est donc présenté comme une sorte de mix entre
Bielsa, Simeone et Guardiola. L’alliage est on ne peut plus
alléchant ! Un entraineur capable de parler systèmes
et tactique pendant des heures mais aussi de lire des poèmes à ses
joueurs (véridique !).
L’arrivée d’Emery au PSG,
c’est l’assurance de parler de nouveau football en conférence de
presse, d’éventuellement voir le Parc se réveiller, de
sentir la ferveur monter, de voir les jeunes progresser et de rêver
plus grand. Quoi ? Je m’enflamme ?! Oui et alors,
aurais-je envie de dire… Ceux qui nous reprochaient de n’être
jamais contents nous reprochent aujourd’hui notre euphorie.
Emery suscite une sorte de passion généralisée parmi les
supporters rouge et bleu. Et il suffit de voir certaines
réactions des supporters sévillans pour voir le souvenir qu’il a
laissé. A coup de « merci » et de smileys en
larmes, les andalous vont regretter leur coach. Et
globalement tous le remercient pour son travail. Reste à remarquer
aussi les au-revoir de ses joueurs et ce qu’ils peuvent dire de
lui. Non, Unaï n’est pas un
bidon !
Emery va apporter un vent frais, qui
comme l’a si bien dit Gavroche dans un papier récent, permettra au
club de se renouveler. Hormis Arsenal, aucun grand club ne fait de
longs cycles avec leurs entraineurs, et quand on voit le succès des
Gunners, on se dit que prudence n’est pas toujours mère de succès.
El profesor a également tendance à accorder une grande confiance
aux jeunes. Les progrès de Verratti, Pastore, Marquinhos ou
autres Lucas sont donc quasi certains ! L’arrivée
d’Emery devrait réjouir la Ligue 1, qui va gagner en compétence, en
émotion et en talent.
Et pourtant… Je ne veux pas trop
commenter ces premières (grosses) hésitations venant d’un pays qui
se veut footballistique. On encense Blanc et on crache sur
Emery. Comme on encensait Girard pour cracher sur
Ancelotti. L’un a fini à Lille, l’autre a remporté une
troisième Ligue des Champions deux ans plus tard. Outre ce décalage
incroyable du corporatisme, il convient d’écouter leurs arguments.
Une argumentation si fine, si intelligente, si rodée, n’oubliant
jamais de mentionner le contexte ! Fantastique je vous
dis…
Que ça soit Marchand, Le Guen, Praud,
Ménès, Larqué, Briley, Degorre, Sévérac (je m’arrête sinon, on en a
pour trois ans), tous se demandent de la plus-value que peut
apporter Emery. L’argument de base : il a rien fait en Ligue
des Champions et il a juste gagné l’Europa League. Le nouvel
objectif du PSG est donc de remporter l’Europa League. Vous suivez
la logique ? C’est pas grave, nous non plus. On en
reviendrait à dire que quand on prend Verratti de Pescara en Serie
B, c’est pour gagner la Ligue 2… En ce qui concerne la
Ligue des Champions, oui, Séville s’est fait sortir cette année.
Mais prenons en compte le contexte : ils étaient dans le
groupe de la mort avec entre autres la Juventus et City-équipe qui
faut-il le rappeler nous a éliminé sans jouer. En ce qui concerne
son parcours en Liga, Séville a fini 7è avec le 5è budget, tout en
s’étant concentré à fond sur l’Europa League (avec brio donc) en
fin de saison. Bref, pensez au contexte avant d’affirmer
n’importe quoi et surtout arrêtez avec ce violent corporatisme, le
propre d’un journaliste étant d’être objectif-ce qui n’est pas le
cas d’un supporter 😉
Finissons-en quand même sur une note
bien plus optimiste parce que j’ai vraiment l’impression qu’Emery
au PSG, cela va fonctionner et bien même ! Parce qu’il connait
déjà la L1, et a travaillé son sujet, parce qu’il est intelligent
et parce que les supporters ne peuvent que l’aimer et je voudrais
finir par ces mots qui viennent des supporters de Séville
eux-mêmes et que j’ai un peu modifié : Es que yo sin ti
Emery, no podria ser feliz, venga en Paris eso si me gusta !
Es que yo sin ti Emery, vale, llevame en Cardiiiif, llevame en
Cardiiiff !
J’en profite pour remercier Bob et
TLB Quatre Quart made in Blanc pour leur contribution à ce
papier.