#BP « Essayons de donner à Emery un environnement favorable » par Daniel alias Juampi

Les fidèles de Canal supporters s’en souviennent, Daniel alias Juampi nous proposait chaque midi un nouveau billet. Exceptionnellement, voici une nouvelle prise de position dans le cadre des #BP.

« Il existe paraît il des terres brûlées donnant plus de blés qu’un meilleur avril… »

Le printemps qui me laissait tant d’espoir est enfin arrivé… mais loin des triomphes que j’attendais, il m’apporte une blessure de supporter telle que je n’en avais que rarement vécue. Cet ascenseur émotionnel de huitième de finale de Ligue des champions me faisant passer en l’espace de 3 semaines de l’euphorie la plus absolue à la plus grande des tristesses me marquera à vie. De par son caractère historique, de par son scénario, de par l’arbitrage plus que douteux qui l’accompagna, de par le traitement journalistique domestique nauséabond qui accompagna l’équipe en avant et après match, cette journée sera à jamais à marquer d’une pierre noir.

L’abattement fit place à l’incompréhension puis petit à petit à la haine avant de bifurquer vers un sournois sentiment de défiance face à des personnes et une institution que j’ai tant aimé… mais je compris très vite que j’étais dans le faux: ce n’est pas contre le PSG que j’étais en colère mais les gens ayant sali son image. Le PSG n’appartient pas à QSI pas plus qu’il n’a appartenu à Canal ou Colony. Le PSG n’est pas non plus ce que certains journalistes se plaisent à décrire de façon ironique. Non, les joueurs, les dirigeants, les entraîneurs passent mais les supporters eux resteront toujours. Nous sommes le PSG et nul agent jamais ne pourra me faire frémir en brandissant la menace du départ de son poulain. Car n’en déplaise à certains, aucun joueur ne fait une faveur au PSG en évoluant sous nos couleurs, ce sera toujours le PSG qui sera une récompense pour quiconque portera un jour nos couleurs. Je pense que le CUP, en affichant dernièrement son soutien indéfectible lors des matchs de Lorient puis Lyon, a ainsi donné le plus bel exemple d’un supporteurisme vrai et sans contrepartie. Car ne nous voilons pas la face, être supporter est souvent une relation à sens unique tant l’immense majorité des joueurs peuvent se montrer ingrate face à l’amour qu’on peut lui porter. Les exemples plus ou moins lointain ne manquent pas.

J’ai longuement réfléchi lors de mes nuits d’insomnie suivant cette cruelle désillusion sur les meilleurs décisions à prendre pour sortir de ce cauchemar. Comme si en tant que supporter, j’avais une part de responsabilité dans ce désastre, comme si la solution devait venir de moi, de vous, de nous vrais amoureux du PSG. Bien entendu, ce sentiment est utopiste pour ne pas dire hors de propos. Aussi, j’ai opté pour ce que je savais faire de mieux : continuer à supporter et à croire en mon équipe. Pas pour ses joueurs, pas pour son staff, pas pour ses dirigeants mais pour l’honneur et l’amour de notre club avec lequel j’aurais à vie une relation fusionnel.

Cependant, quel que soit le bilan final de cette saison qui quoi qu’il arrive sera entachée de ce drame footbalistique, il faudra que nos dirigeants en tirent les conséquences et prennent les décisions nous protégeant de telles déconvenues dans le futur.

Franchir un cap en Europe fut le leitmotiv coûtant la place à Laurent Blanc et faisant arriver Unai Emery au PSG. Le constat le plus élémentaire fera conclure au vue de l’élimination en huitième de C1 que cela a été un échec. Mais est ce raisonnable finalement d’être si simpliste et direct dans notre analyse ? Est ce vraiment dans l’intérêt du PSG (et de nul autre) que de penser que la variable entraîneur et la seule responsable du naufrage catalan ? Chacun est libre d’avoir son avis mais, pour ma part, ce constat serait injuste et au contraire totalement contre productif. Pourquoi ? Car depuis le début je suis convaincu qu’Emery a le potentiel pour nous mener haut. Mais suffit il d’avoir un potentiel pour réussir ? Emery a eu ses torts durant la saison. Les mêmes torts qu’Ancelotti en son temps à savoir de s’adapter à un championnat français avec ses caractéristiques propres. Savoir gérer une telle compétition n’est pas anodin car si la C1 est l’objectif, le championnat est lui le quotidien. Une saison ne se conjuguera jamais seulement à l’accent européen, elle devra toujours s’acquitter de son fil conducteur que représentent les 38 journées d’un championnat.

Tout connaisseur de football vous dira qu’une saison réussie commence dès la précédente avec un travail collégial avec un entraîneur et son DS sur la philosophie à donner à l’équipe et en identifiant les profils à additionner mais aussi à soustraire (ce qu’on a tendance à oublier ces derniers temps au PSG) pour trouver un équilibre et un projet de jeu optimal. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’entre un nouvel entraîneur, une création d’un poste inédit de directeur de football cohabitant avec un DS devenu pour l’occasion « titulaire » et un président participant de manière active et parfois isolée au choix sportif de l’équipe, tout était réuni pour compliquer la tâche du nouveau venu. Le PSG a donc aujourd’hui les allures d’une « terre brûlée » même si ses acteurs ont l’obligation professionnelle d’éteindre l’incendie qu’ils ont provoqué en sauvant encore ce qui peut l’être. Malgré tout, il faut essayer de profiter de cette cruelle réalité pour pouvoir repartir sur un terreau plus propice au succès. Plutôt que de tout bâcler une nouvelle fois à la va vite, faisons confiance au coach en place et donnons lui la chance de travailler avec une hiérarchie claire et ayant une pensée unique. Que cette hiérarchie soit déjà présente au club ou qu’elle soit un apport externe, essayons de donner à Emery un environnement favorable où les égos individuels laisseraient la place à une entente cordiale. Monaco que tout le monde place au firmament aujourd’hui et Jardim que tout le monde félicite ont eu cette intelligence et cette opportunité . Remémorons nous la défaite d’il y a moins d’un an de cette équipe au Parc OL sur un score qui nous est familier de 6 buts à 1 dans un match capital pour une qualification directe en C1… Vasilyev a maintenu contre l’avis populaire et surtout l’avis de la presse, un entraîneur qui récolte aujourd’hui les lauriers de son travail et de la confiance de ses dirigeants…
J’espère que Nasser s’inspirera de cet exemple, que le club réfléchira à sa stratégie sur le marché des transferts que ce soit dans le sens des arrivées mais aussi des départs. Car ne nous voilons pas la face, la politique actuelle et surtout les attentes des supporters en terme de recrutement est incompatible aujourd’hui avec l’éclosion d’un talent jeune comme Mbappe au sein de notre effectif. Nous, supporters, devons aussi réfléchir au bien fondé de nos attentes et de nos envies. Le PSG n’est pas encore le Bayern ou le Real. L’institution PSG n’a pas encore la maturité pour faire comprendre aux joueurs qu’elle sera toujours au dessus de ses derniers et que quasiment aucun d’eux n’est indispensable au succès du club.
Pour finir, j’aimerais à ma modeste échelle me solidariser complètement avec l’élan de boycott d’une certaine presse qui jour après jour nous a démontré que son traitement du PSG a très souvent été injuste et à 1000 lieux d’une neutralité journalistique.
Nous sommes le PSG, nous sommes fiers, solitaires et orgueilleux mais nous ne laisserons plus jamais je l’espère des « journalistes » cracher injustement sur notre club au moindre prétexte !
Et qui sait peut être qu’en avril prochain nous retrouverons le sourire pour des lendemains plus fleurissant.

Daniel alias Juampi

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