#BP « Mais qu’est ce qui m’arrive ? » par Olivier M.

Nous vous proposons depuis plusieurs mois d’être un « Blogueur Parisien » (lire ici), Olivier M. nous propose un premier billet.

[Celui-ci, comme tous les autres, de tous les blogueurs, n’engage que son auteur. Canal Supporters ne relaie pas, ne valide pas, ne censure pas, il propose un point de vue de supporter, son analyse, sa grille de lecture, vous disposez, analysez, jugez. Pour que vive le débat. Bonne lecture.]

Mais qu’est ce qui m’arrive ?

Il y a à peine quelques semaines, je regardais nos matchs, impassible, une touillette à la bouche. Aujourd’hui je suis comme possédé. Jaillissant de mon canapé pour invectiver tout ce qui passe à ma portée. Hier encore je ne jurais que par jeu de possession et maîtrise. Je ne rêve plus que pressing et projection rapide. Je portais toute la journée une casquette rouge du club vissée sur la tête. Maintenant je colle les rares cheveux qui me restent à la brillantine. Je m’exprimais jusque-là avec parcimonie et un léger accent cévenol. Mais désormais il faut à ma famille un interprète pour décrypter mon sabir logorrhéique franco basque. Mon labrador ne s’appelle plus Lolo mais Unaï. Au-dessus de mon lit les posters du Matador ont remplacé ceux du Z. Sur mon plateau télé la bière a été supplantée par plusieurs bouteilles d’eau que j’intervertis à chaque changement de joueurs. Mais qu’est-ce qui m’arrive ????

Est-ce cela que certains obsessionnels de l’évolution des opinions sur ce site appellent « retourner sa veste » ? Car c’est peu dire que j’ai douté de la capacité d’Emery à franchir le fossé qui sépare Séville du PSG. De changer de braquet. De n’être plus celui qui vous fait seulement gagner la Ligue 2 européenne mais celui qui doit vous faire toucher le Graal de la LDC. Ce dont son DS « ami » Monchi lui-même semble douter aussi quand il déclare dans une interview récente à beIN Sport Espagne : « Lorsque Emery a décidé de nous quitter, on a choisi de prendre Sampaoli. Nous avions besoin d’un changement. Nous ne voulons plus être l’équipe capable de gagner la Ligue Europa mais nous voulons nous battre pour des objectifs plus élevés. Nous voulons plus. Alors le changement était approprié. » Avec des amis comme lui tu n’as plus besoin d’ennemis !

Bon, OK, à mi championnat, Séville est 3è de Liga à égalité de points avec … Barcelone et qualifiée pour les 8è de LDC mais, avec Unaï, le PSG ne fait-il pas aussi bien ? Et après une première moitié de saison laborieuse, la machine à gagner ne recommence-t-elle pas à écraser le tout venant sur son passage avec 6 victoires, dont 4 à l’extérieur, et 16 buts marqués contre 2 encaissés ? Enfin, l’objectif de ne pas perdre face à l’épouvantail Monaco au Parc n’a-t-il pas été atteint ? Plus important, après avoir longtemps bafouillé, le coach basque a enfin trouvé sa bonne formule. Un 433, solide et besogneux comme il l’aime, animé par le trio magique des succès passés. Où Motta continue à donner le tempo, juste un peu ralenti par l’âge. Où Verratti redevient ce qu’il était en talent comme en facéties. Et où Matuidi, l’indispensable coachs après coachs, reste l’âme du groupe et le chouchou des supporteurs.

Cela suffira-t-il pour égaler la référence absolue en année paire : le titre, 3 Coupes et un quart de finale de LDC ? Aujourd’hui tout reste encore possible. Et Emery en est sûrement persuadé, lui qui a préféré l’avenir, avec Guedes, plutôt que le présent, en recyclant HBA en N°9 pour doubler Cavani. Son Président aussi qui, tout de suite après la délivrance du triomphe contre l’ogre lorientais, affirmait au « Parisien » : « Nos grandes chances d’éliminer le Barça ». Abattant son atout maître : Emery « connaît très très bien » l’adversaire. C’est sur qu’avec une victoire en 23 rencontres, il ne l’a sûrement pas oublié. Quant à la L1, notre guide, décidément sur un nuage et en proie à une vision extatique, en avait lu la conservation du titre « dans les yeux des joueurs après la victoire sur Lorient ». Mais, renseignement pris, c’est juste que Lucas s’est fait tatouer sur la rétine « Champion mon Frèèèèère ». Mais qu’est-ce qui m’arrive encore ? Je ne vais quand même pas me remettre à douter ?

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