#BP « Transpiration plutôt qu’inspiration ? » par Olivier M.

Nous vous proposons depuis plusieurs mois d’être un « Blogueur Parisien » (lire ici), Olivier M. nous propose un nouveau billet.

Transpiration plutôt qu’inspiration ?

Voilà un débat vieux comme le foot que vient de relancer Didier Roustan à l’occasion d’une chronique récente (ici). Il faut dire que les choix d’Emery, tant contre Arsenal que face à Caen, privilégient clairement la première option plus que de la seconde, d’où le questionnement du plus indécrottable « romantique » des consultants, détonnant au sein du troupeau inodore et sans saveur de ses collègues. Pas seul sur le mode interrogatif pour le coup. Et je ne voudrais pas me montrer mauvais camarade en dénonçant les nombreux CSiens qui après le match à Caen saluaient la composition d’Unaï alors qu’ils l’avaient vigoureusement déplorée avant. Il faut dire qu’il était difficile de parier sur un triomphe à 6 buts alors que la majorité des créatifs du groupe, hormis Di Maria, étaient, soit écartés comme Ben Arfa, ou sur le banc comme Pastore, Verratti et Thiago Motta.

On peut donc gagner et être « offensifs » avec 3 milieux défensifs ? La preuve ! Même si cela demande confirmation devant d’autres adversaires, des organisations plus fermées ou des oppositions plus huppées. Pas de vérité en football. Sinon tout le monde jouerait de la même façon et nous priverait de ces interminables débats sur la supériorité d’une philosophie par rapport à une autre. Débats toutefois autrement plus passionnants que les banalités ineptes et « pipolisées » que nous débitent la presse de caniveau d’aujourd’hui. Débats qui me ramènent à un temps  « que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ». Celui, béni, où L’Equipe n’était pas le seul quotidien sportif. Mais devait faire face « idéologiquement » à un concurrent pugnace. Le Miroir du Football. Proche du Parti Communiste de l’époque et qui défendait le foot « de gauche » : talents individuels, jeu d’attaque, défense en ligne et influence sud américaine contre le foot « de droite » : Europe, catenaccio, collectif, physique et organisation tactico-tactique. Quel régal que ces joutes portées par des plumes d’exception et, il faut bien le dire, une roborative mauvaise foi.

Autant en début d’exercice, Emery, illisible dans ses options ou son coaching, semblait subir les évènements plus qu’il ne leur imprimait sa marque. Autant, depuis le nul face aux Verts, et devant la nécessité de réagir devant Arsenal, la personnalité de l’homme et du coach se révèle. Terminé le numéro de charme de jongleur de bouteille. Conférence de presse en espagnol pour bien se faire comprendre. Et composition d’équipe marquée par des choix forts. HBA en tribune. Areola dans les buts plutôt que Trapp. T. Motta alternant avec Krychkowiak. Lucas, Matuidi, même en milieu « offensif » côté gauche face aux Gunners. Verratti et Pastore sur le banc à Caen. Des équipes où il n’y a pas que des « bourrins » mais où tous les « bourrins » sont là. La mise à l’écart, savamment instrumentalisée de HBA, dont tout le monde, Emery le premier, ne pouvait ignorer le mode de fonctionnement, étant là pour marteler, face aux observateurs mais surtout au Groupe et même à NAK que le patron technique c’est lui et qu’il ne transigera pas sur ses fondamentaux : Travail, sérieux, engagement à l’entraînement comme en match. Transpiration plus qu’inspiration, quoi !

Et bien vous me permettrez de préférer l’inverse. Car il est plus facile d’apprendre à défendre à un créatif qu’apprendre à créer à un coureur à pied. Au foot c’est le ballon qui doit aller vite pas l’homme. Surtout s’il a le sens du jeu et du placement. Et je choisirai toujours la lenteur inspirée de T. Motta plutôt que l’impact mais la passe à 3 mètres de Krychowiak. Emery est en train de nous faire du Bielsa bis. Qui se terminera par l’élimination de HBA et la mise en concurrence de Pastore et Verratti. Le problème, outre l’usure physique que génère une telle animation, est que l’efficacité offensive repose sur un seul homme. Cavani. Oscillant entre le tragique contre Arsenal et le magique face à Caen. Plus de créateurs pour le servir mais aussi être les buteurs de complément pour pallier ses inévitables ratés, semble pourtant la solution. Alors plutôt que de qualifier de suicidaire le compo rêvée par Roustan, ne pensez-vous qu’elle a plus de chance de battre les top team en LDC que celles des « travailleurs » d’Emery ? Car pour atteindre l’objectif des demies il faudra faire mieux qu’un nul à la maison contre les Gunners. Transpiration ou inspiration ? Faites votre choix. Le mien est fait depuis longtemps.

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