IDS de PSG-ASSE : un supporter témoigne

Arnaud sera bientôt IDS. Supporter exemplaire, il fait partie des 247 interpellés avant PSG-ASSE au terme de ce que l’on pourrait trivialement appeler une « couillonnade ». Son récit.

Arnaud*, fidèle supporter du PSG et membre d’une assoc’ apolitique et festive dont on appréciait le comportement exemplaire en tribune, fait partie, bien malgré lui, des 247 supporters parisiens serrés samedi dernier avant PSG-Saint-Etienne, dans ce qu’il appelle la « raffle » du Parc des Princes. Résultat, pris par la patrouille, ces 247 supporters sont sous le coup d’une IDS de 6 mois.
Mais, à y regarder de plus prêt, il semblerait que les forces de l’ordre aient vraiment ratissé large, et sans réel motif sérieux. Comme un chalutier traînerait derrière lui 10 km de filet en emprisonnant tout et n’importe quoi, les policiers ont refermé la nasse sur ce regroupement pacifique et remonté dans les camions un bel aréopage de supporters ou de badauds qui se sont retrouvés-là bien malgré eux. Du type qui faisait ses courses aux provinciaux sans billet égarés dans ce beau bordel qu’est devenue aujourd’hui la circulation autour du Parc, tout le monde en fut quitte pour une virée au poste. Témoignage.
« Ce regroupement n’était même pas une manifestation, nous raconte Arnaud. Il y avait là des supporters de Boulogne mais aussi d’autres tribunes et des supporters lambda tous venus sans billets devant le Parc pour montrer de manière pacifique que nous ne sommes pas d’accord avec le plan Leproux qui vide le stade de tous ses abonnés sans discernement. Ce rassemblement était pacifique, je le dis bien. Le message a été clairement passé à tout le monde et quand deux fumigènes ont été craqués, les plus anciens de Boulogne ont immédiatement repris les fautifs de volée. On s’est même assis pour bien montrer que tout se passerait bien, et puis les flics ne donnaient pas l’impression de vouloir nous déloger, mais finalement ils sont intervenus. Avec mes amis nous avons levé les mains pour montrer qu’on était non violents, mais on a quand même pris des coups de matraque. A côté de moi il y avait un type en Tongs et bermuda avec ses sacs à provisions qui sortait du Monop’ en face et qui s’est retrouvé là parce que ça s’est refermé derrière nous et on s’est retrouvés serrés. J’ai aussi croisé des gens qui venaient de Saône-et-Loire pour voir le match, mais sans billet comme nous ils ont été embarqués. Ils se demandaient vraiment ce qu’ils foutaient là ! ».
Presque drôle, si ne se jouait pas en toile de fond un nouveau drame autour du PSG, celui des fidèles parmi les fidèles considérés aujourd’hui comme des pestiférés.
Oui, on le répète à nouveau, il fallait faire quelque chose pour faire cesser la violence autour du club, mais devant l’arbitraire et la stigmatisation on ne peut rester indifférent.
Entre la violence insupportable et le stade vidé de ses plus sympathiques représentants, il y avait sans doute une étape intermédiaire que le plan sécuritaire semble avoir négligée.
Alors, Arnaud et ses semblables sont-ils perdus pour la cause ? Il semble bien qu’aujourd’hui même les plus mordus sombrent dans l’écoeurement. On ne souhaite qu’une chose, que la période transitoire ne dure qu’un temps, et que le Parc aujourd’hui bien triste, puisse à nouveau accueillir ses plus fervents supporters qui n’auraient jusque-là pas franchi la ligne blanche. Car ses dernières années, il faut bien le reconnaître, faute de résultats, on venait surtout au Parc pour le spectacle en tribune.
* Le prénom de notre supporter, qui n’a rien à se reprocher et bientôt IDS, a été modifié pour ne pas nuire à sa (très bonne) réputation (ndr).

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