Roger-Petit : « Au PSG, ce sont les joueurs qui disposent »

Bruno Roger-Petit n’est pas un adepte d’Unai Emery. Et pour donner des raisons de croire en ses critiques, il évoque sur son blog les réactions d’après-match de Thiago Silva et tente de faire ressortir de ces dernières des critiques à l’égard du coach basque.

« Thiago Silva, héritier de Talleyrand. On y songe. Qui a entendu le soutien sans faille apporté par le capitaine du PSG à son entraîneur, en mode team fayot, ne peut pas penser au célèbre mot du Diable boiteux appliqué aux gouvernements en difficulté : « On ne soutient que ce qui tombe ». Et il est permis, ici, de s’interroger sur le bruyant soutien de Thiago Silva à Emery. Reprenons. Ce mercredi, en Coupe de la Ligue, le PSG bat Metz 2-0. Avec deux buts de Thiago Silva. Victoire logique. Normale. Évidente. […] Si Paris n’élimine pas Metz, relégable, en Coupe de la Ligue, le monde serait près de sa fin. Là-dessus, voici que sort de sa boîte Thiago Silva en zone mixte. Et qui d’un coup se met à tresser les louanges d’Emery. Sauf que sa plaidoirie signifie le contraire de ce qu’il dit, et finit par se retourner contre lui, donc contre Emery. Ainsi : « Je suis très content du comportement de l’équipe car on comprend désormais très bien ce que demande l’entraîneur. On a mis un peu de temps, mais maintenant c’est assimilé et c’est très encourageant pour la suite. » Allons bon. Les joueurs du PSG auraient besoin de temps pour digérer des consignes ? Que voilà un aveu que les consignes sont floues. Et si elles sont floues, c’est qu’il y a un loup. […] « Cette saison, Emery a apporté beaucoup de choses positives, surtout cette volonté de marquer des buts, C’est le respect qu’on doit à l’adversaire et qu’on n’a pas bien compris au début. Maintenant, on fait tout ce qu’il demande. » Allons bon. Les joueurs du PSG ont mis six mois avant de se conformer à un principe simple en matière de football professionnel, c’est l’entraîneur qui est le chef d’orchestre ? Mais à la fin quelle est l’autorité d’un tel entraîneur ? Nous y sommes. N’en déplaise au fan club de l’entraîneur de Séville, la vérité apparaît. A trop vouloir soutenir Emery, Thiago Silva a révélé, en creux toutes les faiblesses du PSG observées ces six derniers mois. Oui, il y a eu des problèmes d’adaptation entre le successeur de Laurent Blanc et les cadres du PSG. Oui, Emery a peiné à se faire accepter. Oui, Emery a éprouvé mille difficultés à communiquer. Oui, il n’est pas doté de l’autorité qu’il prétend incarner. En vérité, en creux, Thiago Silva a dit mercredi une certaine forme de vérité. Au PSG, ce sont les joueurs qui disposent. Un jour, ils écoutent. Un autre, ils n’écoutent pas. Aujourd’hui, il est clair que la situation du club impose de la jouer union sacrée. Dont acte. De ce point de vue, même au risque de la maladresse, Thiago Silva est loyal. Et c’est déjà ça. »

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