Bus Liberté-Abonnés : dérouté et dégoûté
Le rendez-vous était
donné à 13h Porte Maillot avec Ben des Brigade Paris. Devant le
Palais des Congrès trône un magnifique bus à impériale blanc
habillé de drapeaux en tout genre aux couleurs du PSG Une
cinquantaine de supporters discutent et débattent. Le sujet est
redondant et traîne dans toutes les bouches : le plan Leproux.
13h15, l’autorisation de départ est donnée par les agents des
Renseignements Généraux. Les ultras parisiens prennent alors place
au deuxième étage découvert, sous une pluie qui n’efface en rien la
bonne ambiance générale. Indépendants, Kobistes, Virage Auteuil,
tout le monde se mélange dans un même but : le retour des
abonnements au Parc des Princes de manière non-aléatoire. Chants à
la gloire du PSG, anti-Marseillais, anti-Leproux et anti-Colony
Capital animent les rues parisiennes sur un trajet annoncé à la
Préfecture de Paris qui est censé passer par les Champs Elysées,
Bastille, République, Opéra et le Trocadéro. Doucement mais
sûrement, le bus Liberté Abonnés traverse la Place de l’Etoile
entouré par des motards de la Police Nationale et par deux voitures
des RG. Pour l’instant, tout se passe comme prévu.
Les Champs-Elysées sont dans notre ligne de mire. Direction la boutique du PSG. Le bus entame sa longue descente de la plus belle avenue du monde. Les touristes mitraillent notre transport de photos. Soudainement, on tourne Avenue George V. Les deux motards devant nous barre la route vers notre premier objectif et nous ordonne de nous ranger un peu plus loin dans la rue. Les responsables de l’évènement descendent et demandent à nos accompagnateurs de l’état français des explications. La réponse ne se fait pas attendre, la Préfecture de police a ordonné l’arrêt de ce convoi pacifique. Des riverains auraient joué de leurs contacts pour se plaindre de nuisances sonores. Premier coup dur. L’attente est longue, les négociations avec les représentants policiers n’avancent pas : la situation est figée. Que faire ? Devant les nombreux medias présents pour l’occasion, les porte-paroles des supporters prennent… la parole..! Dégoûtés, écœurés, énervés pour certains, une nouvelle fois on prive les supporters parisiens d’une certaine liberté.
C’est alors qu’après
vingt minutes d’attente, une bonne dizaine de fourgons de CRS
apparaissent au coin de la rue. Tonfa à la main et parfaite
panoplie de protection sur le corps, les différentes escouades
descendent de leurs véhicules respectifs et encerclent en un rien
de temps notre bus. A l’intérieur, tout le monde craint une garde a
vue prolongée, voire même une interdiction de stade. Mais il n’en
sera rien, trop de journalistes sont sur place. Dos au mur, le
commissaire de police responsable de ce capharnaüm se présente et
dicte la nouvelle ligne de conduite à suivre aux organisateurs. Le
tour dans Paris est annulé, direction Porte de la Muette et tout le
monde descend. Motif invoqué : trouble de l’ordre public.
C’est donc escorté par des motards, des fourgons de police, des fourgons de CRS et les Renseignements Généraux que le bus reprend son petit bonhomme de chemin. On souhaite clairement nous chasser de Paris intra-muros. Nous arrivons à notre nouvelle destination, toujours très bien entouré. Les supporters ne cèdent pas au chantage policier et demande à parler au commissaire. Ils veulent absolument continuer leur périple, ici ou ailleurs. Demande est faite d’aller soutenir l’équipe féminine du PSG au Camp des Loges. Après quelques coups de téléphone, annonçant la démarche pacifique du cortège à l’état major, le feu vert est donné. Et c’est donc toujours escorté par les motards que le bus redémarre en direction de Saint-Germain-en-Laye. Un bien maigre lot de consolation pour ces véritables amoureux du club.