« Ce serait trahir l’appel d’offres de revenir sur le prix que Mediapro doit payer »

Sans revenus de billetterie ou presque à cause de la crise sanitaire, avec moins de partenaires, le football français tremble alors que Jaume Roures, patron de Mediapro, a exigé de renégocier les droits télé pour la Ligue 1 exploités par la chaîne Téléfoot (780M€ annuels pour la L1 et 34M€ par an pour la L2). En outre l’homme d’affaires catalan a expliqué que le versement de la deuxième traite (17% de la somme globale à verser le 5 octobre soit 172 M€) sur six n’interviendrait pas d’ici le 17 octobre, date à laquelle l’argent doit être reversé aux clubs. par la Ligue de football professionnel. La LFP est coincée. Car « si elle s’engage sur la voie de la discussion, elle s’expose à de sérieux problèmes juridiques, explique L’Equipe. Les droits acquis par Mediapro l’ont été par le biais d’un appel d’offres très encadré. Si la LFP accepte de revoir à la baisse les montants, les perdants de la consultation ne manqueront sans doute pas de contester devant les tribunaux un petit arrangement qui serait conclu dans leur dos. » Une situation complexe, comme le constate l’Élysée.

« L’État n’a pas à intervenir auprès d’un acteur privé, Mediapro, qui a pris son risque et est en relation contractuelle avec la Ligue », explique l’Élysée au média sportif. « On veut bien essayer de rapprocher les points de vue. Mais l’attitude de Mediapro est franchement déplorable. Ce que l’on demande à Mediapro, ce n’est pas de la charité, c’est d’assumer des engagements contractuels. Il est évident que cela prend un peu de temps d’atteindre leur objectif final d’abonnés. Par définition, il doit y avoir pour eux un recours à la dette et l’investissement. C’était prévu et il n’y a donc aucune surprise. La Ligue et les clubs ne peuvent pas se permettre d’autoriser des rééchelonnements qui les priveraient de leur trésorerie. Ils ont besoin de ces traites des diffuseurs pour ne pas avoir recours à l’emprunt. D’autant qu’ils ont déjà souscrit des emprunts pour faire face à la crise du Covid. Ce serait trahir l’appel d’offres de revenir sur le prix que Mediapro doit payer. »

En dernière extrémité, faute de garanties bancaires, la LFP pourrait dénoncer le contrat. Mais l’impact serait terrible sur les clubs français. Et la Ligue n’a aujourd’hui pas d’alternatives. La situation est critique, des faillites n’étant pas inenvisageables.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page