Chaudel : « Le Fair-Play Financier a atteint ses objectifs, on pourrait se demander pourquoi l’UEFA souhaite intégrer une version 2.0 »

Vincent Chaudel, expert en marketing sportif au sein du cabinet de conseil Wavestone, est un intervenant régulier dans les affaires de business footballistique. Alors que l’UEFA va mettre en place une nouvelle version du Fair-Play-Financier, l’expert évoque la mise en place de ce système dans une interview accordée à ÉcoFoot.

« Le Fair-Play Financier a atteint ses objectifs. Les déficits au sein du football européen ont diminué drastiquement. Aujourd’hui, il n’y a quasiment plus de dépôt de bilan de club. On pourrait alors se demander pourquoi l’UEFA souhaite intégrer une version 2.0 du Fair-Play Financier. En même temps que l’assainissement de ses finances, un autre mouvement a pris de l’ampleur au sein du football européen : de gros investisseurs ont été attirés par le ballon rond. Parmi les exemples, on peut notamment citer QSI au PSG, ADUG à Manchester City, Dmitri Rybolovlev à Monaco, Red Bull à Salzbourg et Leipzig… Et ces nouveaux investisseurs rebattent les cartes du football européen et fragilisent, d’une certaine manière, les grands clubs déjà installés»

Dans cet entretien, Chaudel prend comme exemple les contrats de sponsoring du PSG qui font débat : « Dans l’examen de certains cas, dont notamment celui du PSG, on a pu constater qu’il y a d’un côté les règles de comptabilité générale et les éléments retenus par l’UEFA de l’autre. Je pense notamment au retraitement comptable entrepris par la fédération européenne concernant les contrats conclus par le PSG avec les entités qataries (QTA, Ooredoo, QNB, Aspire…). En partant de ce constat, l’UEFA pourra édicter les règles qu’elle souhaite concernant le calcul du ratio entre niveau d’endettement et EBITDA (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement). En revanche, ce qui est intéressant, c’est que l’UEFA s’est rapprochée des institutions européennes pour faire valider les nouveaux dispositifs. Cela me semble très important. Car, en cas de non approbation, un club sanctionné pourrait bien saisir les tribunaux sportifs puis civils pour faire valoir ses droits. Et il y aurait alors un risque de faire exploser le fair-play financier. »

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page