#BP « Au PSG, on gouverne selon Peter » par Olivier M.

Nous vous proposons depuis plusieurs mois d’être un « Blogueur Parisien » (lire ici), Olivier M. nous propose un nouveau billet.

[Celui-ci, comme tous les autres, de tous les blogueurs, n’engage que son auteur. Canal Supporters ne relaie pas, ne valide pas, ne censure pas, il propose un point de vue de supporter, son analyse, sa grille de lecture, vous disposez, analysez, jugez. Pour que vive le débat. Bonne lecture.]

Comme le rappelle « Wikipédia », le principe de Peter est une loi empirique qui propose de décrire les évolutions de carrière dans les hiérarchies :
– un employé ne restera dans aucun des postes où il est compétent puisqu’il sera promu ;
– par suite des promotions, l’employé finira par atteindre un poste auquel il sera incompétent ;
– par son incompétence à ce poste, l’employé ne recevra plus de promotion, il restera donc à un poste pour lequel il est incompétent.
– à long terme, tous les postes finiront par être occupés par des employés incompétents.

Disons le tout de suite en préambule : Unaï Emery n’est pas « le pire entraîneur de l’histoire du PSG » comme s’était ridiculisé à l’affirmer pour Laurent Blanc, avec l’aplomb auto satisfait qui le caractérise, un des ces gourous médiatiques appointés, contempteur institutionnel aussi excessif que dérisoire, mais que certains ont érigé en docteur de la pensée footballistique. Non ! Emery est un technicien compétent, passionné, travailleur, au parcours professionnel jusque là plutôt réussi et couronné par 3 Ligue Europa consécutives … même si les débuts sévillans de Sampaoli (3è en Liga devant l’Atletico et qualifié en 8è de la LDC) invitent à nuancer son bilan. Il a démontré en outre cette efficience dans des clubs aux moyens limités et aux effectifs peu starisés. Mais le « roi » de Séville pouvait-il continuer à l’être au PSG ? C’est toute l’interrogation qui est la mienne depuis sa nomination. Et l’évolution des premiers mois me fait de plus en plus craindre que ce ne soit pas le cas. Alors, qu’en application du principe de Peter, sa promotion, du niveau où il réussissait, vers le sommet d’un top club, semble se heurter à son plafond de compétence.

Ainsi, au lieu de rassurer sur ses capacités à franchir le fossé qui sépare son petit monde d’avant du « Dream Bigger » d’aujourd’hui, il semble au contraire subir les événements plutôt que les dominer. Être incapable de faire comprendre et appliquer ses principes de jeu. Respecter plus des joueurs trop grands pour lui que parvenir à se faire respecter d’eux. Se réclamer d’une concurrence indispensable et ne pas la faire jouer lui-même. Pour, au final, brouiller une image pourtant savamment construite et entretenue et qui éclate sous la loupe omniprésente des médias, dont il avait jusque là été protégé, bien à l’abri derrière l’hyper exposition des 3 grands d’Espagne. Fébrile, incohérent et illisible dans ses compos et son coaching, son manque flagrant de sérénité rejaillit sur celle de joueurs qu’on ne reconnaît plus. Et qui semblent avoir perdu l’ingrédient indispensable à la performance d’équipe : l’envie. Recruté selon Peter, il risque toutefois, contrairement au même principe et si les résultats et l’absence de révolte persistent, de ne pas être maintenu à un poste où il se sera révélé insuffisant.

Serait-il vraiment le seul responsable en cas d’échec ? Il serait assurément désigné comme tel, et sacrifié sans le moindre état d’âme comme le fusible consacré par l’usage qu’il est. Mais le Principe de Peter ne concerne-t-il pas d’autres maillons de la hiérarchie du club ? Comme si être efficace dans le tennis qatarien garantissait la réussite d’une Présidence du PSG pour « Peter » Al Khelaïfi, une carrière de top buteur préjugeait d’une compétence de Directeur du Football pour « Peter » Kluivert et une efficacité de Directeur Sportif Adjoint devait se prolonger en étant promu DS en titre pour « Peter » Létang ? Ajouter à cela un mercato géré selon Peter : départs non remplacés de Zlatan et David Luiz et promotion/ paris des « réussites » de l’étage en dessous : Ben Harfa à Nice, Krychowiak à Séville, Meunier à Bruges ou Jesé à Madrid. Qu’Emery parvienne, ou non, à atteindre les objectifs qui lui ont été fixés, cette année de transition doit provoquer une vraie remise en question. Débouchant sur l’abandon du Principe de Peter comme modèle de gouvernance. Et le retour aux valeurs sûres, tels les Leonardo-Ancellotti des débuts réussis.

Olivier M.

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