Luis Enrique : « Je suis très optimiste par rapport à ce que je vois »

À la veille du déplacement sur la pelouse de l’Olympique de Marseille, l’entraîneur du PSG, Luis Enrique, a répondu aux questions des médias.

J-1 avant le Classique du championnat de France entre l’Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain, en conclusion de la 9e journée de Ligue 1 (dimanche à 20h45 sur DAZN). Et à la veille de cette rencontre, l’entraîneur parisien, Luis Enrique, s’est présenté en conférence de presse d’avant-match pour évoquer cette affiche entre le leader et le troisième de L1.

Comment analyse-t-il cet Olympique de Marseille ? (PSG TV)

« On le voit de manière différente. On ne se concentre pas sur les matches de la saison passée face à l’OM parce qu’il y a un entraîneur différent. C’est un entraîneur reconnu avec un style de jeu très clair. On analyse les matches sous l’ère De Zerbi et pas ceux de la saison passée. Il a une manière de jouer qui me plaît beaucoup. »

Quel bilan fait-il de ses attaquants depuis la blessure de Gonçalo Ramos ?

« Tout au long de la saison, les entraîneurs doivent s’adapter aux situations ponctuelles que l’équipe rencontre comme les blessures, les joueurs qui partent en sélection et qui reviennent parfois avec des blessures, des joueurs qui se sentent mieux et d’autres moins bien. En sachant cela, je reste sur ma ligne de conduite. Je suis très content des performances de mon équipe depuis le début de saison et dans toutes les compétitions. J’ai différentes solutions pour jouer à ce poste de numéro 9 et je vais continuer à les utiliser en fonction de ce que je considère plus opportun. Mais oui, je suis satisfait. »

Deux clubs avec des dynamiques différentes. Sur le papier, ce choc a-t-il déjà été aussi équilibré ?

« On peut réfléchir de différente manière, mais par expérience, dans ce type de matchs, tout ce que tu as fait avant a finalement peu d’importance parce que c’est un match avec une tension maximale et une rivalité incroyable. Peu importe ce qui s’est passé avant. Chacun peut avoir son opinion, mais après avoir analysé notre match (face au PSV), je suis très satisfait. J’ai vu la conférence de presse du PSV qui a dit qu’on méritait de gagner, cela veut dire qu’on a fait un très bon match et qu’on a créé beaucoup d’occasions de but. Qu’on a généré plus de danger que l’adversaire et pour différentes raisons on a seulement obtenu le match nul. Mais, je suis très optimiste par rapport à ce que je vois. Je suis sûr que nous allons continuer à nous améliorer. Bien sûr qu’il y aura des défaites, mais je suis quelqu’un de très optimiste. »

Les propos élogieux de De Zerbi à son égard

« Je me sens extrêmement mis en valeur par les professionnels du football, les directeurs sportifs, les joueurs et entraîneurs. Les clubs en général accordent de la valeur à mon travail. Pour moi, De Zerbi est un entraîneur passionnant. Je l’ai suivi lorsqu’il était à Brighton parce que c’était une équipe qui jouait le mieux avec ses positions, ce qu’il recherche avec le ballon et la manière dont il veut dominer les matchs de la première à la dernière minute, de ne rien calculer et d’avoir un pressing de haut niveau. Sa capacité comme entraîneur à embarquer les joueurs, ils les convainc et ils finissent par jouer comme il le souhaite. C’est un entraîneur passionnant que j’ai suivi de près. Je me suis beaucoup amusé en voyant son équipe de Brighton jouer et j’espère que je ne m’amuserais pas autant avec son équipe demain. »

Comprend-il les réactions disproportionnées après le transfert de Rabiot à l’OM ?

« Je pourrais bien sûr comparer avec mon cas (il avait rejoint le FC Barcelone en provenance du Real Madrid, ndlr) mais c’était il y a 25 ans donc je pense que ça n’intéresse personne. Je n’ai rien à dire si ce n’est que le football est fait de passion, c’est un sentiment de joie et tristesse. Tout cela rentre dans un contexte. On comprend que ce soit une réaction logique mais je crois que vous avez plus d’informations que moi sur cette affaire-là. Moi, je n’ai pas de commentaire à faire. Chacun fait ce qu’il veut avec sa vie, il ne manquerait plus que ça, qu’on juge. Bien sûr quand on est une personnalité publique, on sait qu’on est sujet à ce genre d’opinions sur vous. Tout cela, dans le cadre de la normalité et sans violence, c’est quelque chose qu’on recherche mais c’est habituel dans le football et également dans d’autres sports. »

Pourquoi Vitinha a-t-il été placé sur le banc face au PSV et comment expliquer son début de saison poussif ?

« Tu sais ce qu’il se passe quand un entraîneur décide d’une chose ou d’une autre, ça ne s’appuie jamais sur un caprice ou sur mon envie du moment au hasard. Il y a un plan que tu dessines, que tu choisis petit à petit et que tu travailles avec l’équipe technique. Parfois, il y a un match qui s’achève et tu te dis que tu vas donner un peu de repos à Fabian Ruiz, Kang-In Lee, João Neves ou Vitinha. Tout cela dépend de ce que tu as vu à l’entraînement. Il y a beaucoup de choses que vous ne voyez pas forcément, et les supporters non plus, mais que moi je vois au cours des entraînements. En fonction de tout cela, je prends des décisions. Par exemple, au milieu de terrain, ce sera une norme constante. Je changerai les joueurs en fonction de ce que je considère mieux pour l’équipe à long terme et surtout à l’approche des matchs importants. Les joueurs veulent jouer les matchs qui sont cruciaux, mais moi, au milieu de terrain j’ai cinq joueurs de très haut niveau, en incluant Senny Mayulu. Je crois que tous peuvent être titulaires. Celui qui va jouer sera le meilleur en compétitions et en entraînements, et qui sera le mieux en fonction du match prévu. C’est pareil pour les défenseurs et les attaquants. C’est toujours comme cela que j’ai fonctionné. »

Comment prépare-t-il mentalement son groupe avant un match important comme le Classique ?

« Normalement, les matchs à haute tension et les plus importants, au niveau mental ce sont presque les plus simples. En aucun cas, tu n’auras pas de manque de motivation, aucun joueur ne va pas courir. Bien sûr, tout le monde sera excité mais il faut faire attention à un excès d’excitation et de motivation parce que ça peut générer une sorte de blocage. Depuis des années, j’en tiens compte en tant qu’entraîneur. Il faut arriver à 100% de motivation au moment du match mais pas à 105%. Il faut s’en tenir à la motivation nécessaire au niveau mental pour ne pas être dirigé par les émotions. Il faut que la tête parvienne toujours à contrôler les émotions, c’est idéal pour ce genre de matchs. »

Avec le championnat resserré, est-ce que cela change l’approche de cette rencontre face à l’OM ?

« Sincèrement, non. Nous avons déjà cinq points de plus que l’année dernière à ce niveau du championnat. La saison passée a déjà été très bonne mais cette fois-ci on a commencé encore mieux. La seule conclusion à laquelle j’arrive c’est que Monaco et Marseille sont à un autre niveau. Si cela se poursuit au fil de la saison, on va voir. C’est positif pour tout le monde d’avoir un ligue avec plus de concurrence. C’est parfait et ça maintient les joueurs très motivés pour tous les matchs. »

A-t-il une date de retour pour Gonçalo Ramos et qu’apporte-t-il au groupe ?

« Il revient le 25 mais je ne sais pas de quel mois (ironie). Comme cela, on est tous calmes et tranquilles. La solution de tous les maux du monde semble désormais être Gonçalo Ramos. On va dire qu’il revient le 25 et qu’il va apporter la même chose qu’avant. C’est un joueur que j’adore mais de la même manière que n’importe quel joueur de mon effectif. La solution ne vient jamais d’un seul joueur. La solution est de s’améliorer comme équipe et comme club. Il faut bien sûr profiter des fenêtres de mercato pour améliorer l’effectif mais la solution a toujours un aspect global, c’est quelque chose qui se joue en commun et en équipe. »

L’importance des joueurs portugais pour le PSG

« J’aime beaucoup tous les joueurs portugais même les joueurs mauvais (sourire). C’est une blague, je n’ai aucun joueur mauvais ici. »

Est-ce voulu de n’avoir jamais aligné le même onze cette saison ?

« Je ne le savais pas. Ce n’est pas mon problème. Je fais mon onze de départ en fonction de ce que je vois. Je choisis en fonction de ce que les joueurs me transmettent lors des compétitions, des entraînements, de l’état d’esprit et des besoins du match. Et comme j’ai de la chance parce que j’ai beaucoup de très bon joueurs, je choisis les choses que je considère meilleures. Est-ce que j’ai raison ou tort ? Beaucoup de personnes pensent que je me trompe mais moi je suis content avec cette manière de faire. »

Le manque d’efficacité offensive du PSG

« Je sens bien que vous avez un souci et que vous (les journalistes) êtes inquiets, mais moi je n’ai aucune inquiétude. Quand on crée autant d’occasions contre Gérone, le PSV, Lille, Strasbourg et la majorité des adversaires, je ne peux pas être inquiet. Jusqu’à maintenant, on a marqué plus de buts que la saison passée. Donc, quel est le problème ? Moi, je ne vois aucun problème. C’est évident que dans les matchs de Ligue des champions, il y a une petite différence entre les équipes et il faut être attentif et être aussi réaliste que possible mais ça ne veut pas dire qu’on sera plus réaliste parce qu’on a vu une vidéo. Moi, j’essaie de générer de la confiance pour créer encore plus d’occasions de but. Le point crucial est de se créer des occasions. Bien sûr qu’on travaille sur le réalisme, comme tous les entraîneurs font avec leurs attaquants. Je suis fier de mes joueurs et de leur capacité à lutter jusqu’à la dernière minute du match. Bien sûr que j’aimerais qu’on marque plus, mais on marque déjà beaucoup. Je ne suis pas du tout inquiet. »

A-t-il un message à faire passer aux supporters ?

« Nous allons essayer d’être à la hauteur de nos supporters quand ils sont au Parc des Princes. Ils sont dans un niveau infini de qualité, et nous, nous essayons aussi d’être à ce niveau-là. Je n’avais jamais vu ça, ils sont présents de la première à la dernière minute. Jusqu’au coup de sifflet final, ils sont toujours disposés à nous aider. C’est ça qu’on essaie de passer comme message aux supporters, c’est-à-dire que nous aussi on va essayer d’être combatif jusqu’au bout. Jusqu’à la fin, on sera présents et on est très conscients de l’importance de ce match pour les supporters. »

Comment mesure-t-il la rivalité OM / PSG par rapport à celle de Barcelone / Real Madrid ?

« J’ai eu la chance de vivre Barcelone-Madrid, Lazio Rome-AS Roma et maintenant je vais vivre un Marseille-PSG. Ce sont des matchs différents, aussi par rapport à ce que transmettent les supporters depuis le premier jour. Depuis le début de cette semaine, tu sens l’obligation de gagner. Il y a une excellente ambiance des deux côtés. C’est une sensation qu’un professionnel de football a toujours envie de vivre. Mais, je ne saurais pas dire lequel est mieux ou moins bien. Chacun d’entre-eux est très important. La chose la plus belle pour un sportif et un entraîneur, c’est de rendre heureux tes supporters. C’est une caractéristique que je considère comme très importante. »

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