#BP « Héros ou zéros » par Yvan alias Vivabali
Nous vous proposons depuis plusieurs mois d’être un « Blogueur Parisien », Yvan alias Vivabali nous propose un nouveau billet.
[Celui-ci, comme tous les autres, de tous les blogueurs, n’engage que son auteur. Canal Supporters ne relaie pas, ne valide pas, ne censure pas, il propose un point de vue de supporter, son analyse, sa grille de lecture, vous disposez, analysez, jugez. Pour que vive le débat. Bonne lecture.]
Héros ou zéros
Après un 14 février exceptionnel, le 0-0 contre Toulouse était davantage une déception qu’une surprise. Il est surtout une parfaite illustration des handicaps du PSG et des carences de la L1.
Les handicaps de notre club
Structurels. De tout temps,
l’arrivée des Qataris n’ayant semble-t-il rien changé, notre club a
éprouvé de réelles difficultés à se faire respecter. Sur le terrain
et au sein du microcosme. Etre le Bayern local semble
incompatible avec une mentalité hexagonale estampillée «nivellement
par le bas». Au paradis des jivaros de pacotille, on
vénère Guillotin, on freine les locomotives, on pousse les wagons.
Cela mériterait un BP spécial.
Conjoncturels. Notre
nouveau coach découvre la L1, son calendrier et ses barbelés,
pièges auxquels il faudra bien trouver des réponses appropriées. Un
coach, étranger de surcroît, à qui l’on réserve un
traitement ancelottesque, preuve superfétatoire que
France 98 est toujours influent. Ajoutons le
non-alignement des planètes : effectif surévalué, banc
insuffisant, blessures à répétition, anticipation invisible,
gestion controversée des ressources depuis 3 ans. On peut vivre de
ses rentes à condition d’être conscient que tout capital humain se
déprécie chaque année. Le 4-0 face au Barça nous laisse entrevoir
ce que pourrait devenir notre club avec un effectif amélioré
régulièrement et intelligemment.
Les carences de la L1
Rien
de nouveau mais il est opportun d’en reparler car certaines
mémoires sont courtes. Trois sujets majeurs et
indissociables : le spectacle, l’argent et
l’arbitrage.
Le spectacle. Après OM-PSG, des amis
installés hors de France m’avaient une nouvelle fois alerté.
Notre L1 est insipide, les matchs trop souvent soporifiques
et les horaires inadaptés. Le repas proposé est
désespérément frugal : pitance plutôt que brillance,
transpiration plutôt qu’inspiration. Des muscles à profusion, des
cerveaux au compte-gouttes. Face aux artistes, doigts crochus et
pieds carrés se mobilisent. Tout est fait pour que les fans
de foot choisissent d’autres championnats. Quand on sait
que le boss de la Liga projette de récompenser/pénaliser les clubs
en fonction de leur audience TV ou leur nombre de spectateurs, je
me dis que, décidément, nous ne vivons pas sur la même
planète.
L’argent. Plusieurs
stades ont été construits, agrandis, rénovés mais l’audience est
globalement en baisse. Les droits TV sont à leur plafond
localement, à leur plancher mondialement. Pour longtemps. Quant aux
revenus commerciaux, PSG excepté, ils sont au niveau d’une
L2 européenne. Piètre spectacle signifie moins d’argent.
Conséquence, l’écart se creuse à l’échelon européen. Nettement,
inexorablement. Certes, Monaco séduit mais tout emballement
serait hasardeux. Le carrosse princier, délesté au
prochain mercato de quelques pépites couronnées, peut redevenir
rapidement une citrouille provençale. Question ouverte : à
quel moment nos fossoyeurs voudront-ils poser leurs pelles et
réfléchir ?
L’arbitrage.
Quelques exemples. Hors-jeu ? Avantages trop fréquents à la
défense. Penaltys ? Réservés en priorité au président qui
croasse. Cartons ? Distribués aux «fêlés», épargnés aux
félons. Oui, chacun lutte avec ses armes mais l’intérêt collectif
doit prévaloir. La fin ne peut justifier n’importe quel moyen,
surtout dans le sport, surtout en environnement concurrentiel.
L’arbitrage doit instaurer une neutralité bienveillante pour les
équipes qui font le spectacle et appliquer une sévérité sans faille
à celles qui bafouent l’esprit. Il faut encourager les bonnes
intentions et décourager les mauvaises. Autrement dit,
pénalisons le vice et récompensons la vertu.
Vacuité du message ? Un ange passe.
Conclusion
Faute
d’un véritable changement, la L1 poursuivra sa route sur un
toboggan dangereux. Les Dupraz, Collot, Girard poursuivront
leurs basses œuvres. Récidivistes du hold-up, Robins des
bois-inviolés, Lupins d’un microcosme cadenassé mais désargenté.
D-C-G, le bon vaccin ? Certainement pas.
Face à cet avenir un poil anxiogène,
la prise de conscience est impérative. Tous les acteurs sont
concernés, y compris les Favre et McCourt de passage. Allemands,
anglais, espagnols sont habités par un objectif
obsessionnel : l’attractivité de leurs championnats.
Il faut s’en inspirer en y ajoutant l’audace, toujours
mobilisatrice, souvent contagieuse.
Si l’immobilisme perdure,
notre football périclitera. Malheureusement. Alors, le
fossé grandira et nos gaulois sans potion magique hérisseront des
palissades toujours plus hautes. Quant à nos «héros», ils
continueront de plastronner sur des terrains où flottent un parfum
douteux, incapables de réaliser que, s’ils sont parfois
héros ici, ils sont «zéros» ailleurs.
Yvan alias Vivabali