L’interview riche et complète de Trapp dans Kicker : « J’ai toutes les cartes en main »
Kevin Trapp est arrivé au PSG le jour de son anniversaire, le 8 juillet 2015. Intronisé titulaire dès son arrivée, les choses ont désormais changé pour l’Allemand, soumis à une compétition plus rude puisque sans hiérarchie officielle. Dans un long entretien accordé à Kicker, Kevin Trapp est revenu sur son actualité à savoir son retour de blessure, la confrontation avec Barcelone, la Ligue 1 et la concurrence avec Alphonse Areola. Interview intégralement traduite par Canal Supporters.
Sa forme actuelle avant le
match face au FC Barcelone après sa blessure
« J’ai énormément travaillé tous les jours pour revenir le plus
vite possible. Depuis une semaine, je m’entraîne avec le reste du
groupe et je ne ressens plus aucune douleur. Titulaire contre
Barcelone ? C’est clair désormais, c’est le coach qui décide.
J’ai très bien joué avant que je ne me blesse. Désormais je vais
bien. »
L’incertitude de la
hiérarchie
« Est-ce vraiment une incertitude ? Avec ses équipes
précédentes il a toujours laissé joué ses deux gardiens.
Alors je savais déjà ce que le coach voulait et je dois
donc montrer que je suis apte à jouer et à être
performant. J’ai toutes les cartes en
main. »
La saison la plus
compliquée de sa carrière ? (Seulement 14 matches à son
actif)
« Je ne pense pas. Il y a toujours des périodes compliquées
dans la carrière d’un joueur. Dans ces moments-là, tu dois
t’améliorer et savoir ce que l’on attend de toi. Je suis un
gardien de haut niveau et j’ai toujours su ce que je devais
faire. Je n’étais pas désespéré, à aucun moment. Au
contraire. Je me suis entraîné et battu encore plus qu’avant.
»
Clean-sheet avant sa
blessure, un avantage face à Areola contre Barcelone
?
« Honnêtement, le seul avantage c’est la performance.
Ca fait du bien de ne pas encaisser de but et d’apporter de
la sécurité et de la stabilité à l’équipe. L’entraîneur
m’a fait confiance pour cette nouvelle année, mais seule la
performance prime. »
Mis sur le banc à
l’arrivée d‘Unai Emery
« Le coach décide. J’ai dû accepter sa décision et je l’ai
fait. Bien sûr je n’étais pas content. Je n’ai pas pour
objectif de m’asseoir sur le banc. J’ai alors décidé de
tirer le positif de tout ça. »
Un décalage entre
Francfort et le PSG ?
« Assurément. Ce fut une situation difficile, sans aucun doute.
Je vais vous dire pourquoi. J’ai réalisé une première
saison solide à Paris. Tout était nouveau pour moi. Une
équipe de classe mondiale, des joueurs de classe mondiale, et une
magnifique ville. Tout cela a influencé ma performance. Je n’étais
pas à mon maximum car je devais m’habituer à toutes ces nouvelles
choses. Mais je savais que cette saison j’allais être prêt
pour être un joueur important pour l’équipe et le club. La
décision du coach a un peu freiné tout ça. Mais je savais aussi que
je n’allais rien lâcher. Même quand tu ne joues pas, tu as
des responsabilités. Tu peux aider l’équipe même quand tu
ne joue pas. C’est comme cela que je vois les choses.
Sur le banc face à
Arsenal, le pire moment de cette saison ?
« Bien sûr. Je suis venu à Paris pour évoluer au sein de
l’élite européenne. Beaucoup de matches sont importants. Mais je
respecte cette décision du coach. Et je lui ai prouvé qu’il pouvait
compter sur moi. »
Quel a été alors le
discours du coach ?
« Après les quatre premiers matches, on a parlé ouvertement et
calmement. Il a dit qu’il vouait une confiance totale à
l’égard de ses deux gardiens, qu’il n’y avait ni numéro 1
ni numéro 2 et qu’il était satisfait de mes performances en match
et à l’entrainement. Mais il souhaitait laisser jouer Alphonse à ce
moment-là. »
Le discours de Barthez qui
évoque une nécessité de ne pas changer les gardiens pour jouer en
confiance, d’accord avec cela ?
« J’aimerais être d’accord avec lui car notre poste est
spécial. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons un coach
spécialisé. »
Lorsqu’il était titulaire,
s’est-il senti en confiance ou en sursis ?
« Je ne joue pas sous le couperet du sursis. En aucun cas.
Ce n’est pas comme si je voyais continuellement l’épée de
Damoclès suspendue au-dessus de moi, je me dis :
maintenant, tu dois bien jouer, autrement cela peut mal finir pour
toi. »
Un silence lié à une
crainte de voir ses propos déformés ?
« Non, c’est juste que je n’avais rien à dire. Il n’y
avait aucun problème. Je voulais attendre de parler sur le
terrain. »
Les rumeurs de
départ
« Des rumeurs sans fondements. Je ne pensais pas à un
autre club. Je me sens très à l’aise
ici, le PSG est un club de classe mondiale, nous avons une super
équipe. Je n’ai jamais pensé à
changer de club. »
La relation avec
Areola
« Alphonse Areola, Rémy Descamps et moi-même avons d’excellents
rapports. Nous nous respectons et travaillons ensemble tous
les jours. Bien évidemment qu’il y a une compétition, mais
cela n’affecte pas notre relation, elle nous tire vers le haut.
»
Un PSG moins bon
cette saison ?
« La saison précédente était une exception. On a battu
tous les records possibles. Ce n’est pas juste de
comparer. Les années précédentes étaient plus similaires à
la saison actuelle. Ce n’est pas parce que nous sommes le
PSG que l’on doit tout remporter facilement. Il y a
d’autres équipes qui jouent au foot en France. »
Le vide laissé par le
départ de Zlatan
« Il n’y a pas de doute que Zlatan avait un fort caractère sur
le terrain et dans les vestiaires. C’était notre leader. Ce
n’est pas possible de le remplacer comme ça. Mais je ne crois pas
que son départ ait laissé un gouffre impossible à combler.
On a une grande équipe avec des joueurs d’expérience comme Thiago
Motta, Thiago Silva ou Maxwell. Chaque poste est doublé et Edinson
Cavani a inscrit 25 buts en 23 matches. C’est un ratio plus
que respectable. »
Une année sans titre
serait-elle une année ratée ?
« Je ne vis que pour la réussite en club. On se concentre sur
le championnat. On le clame, on veut finir
champions. Et je suis confiant pour cette seconde partie
de saison. »
L’arrivée de Draxler au
PSG
« Il a inscrit un but dès son premier test-match ainsi que le
but de la victoire face à Rennes. Il y a pire comme début.
Julian, c’est un bon mec, il nous apporte
beaucoup. On joue un football ambitieux, il sera donc apte
à nous aider.
La sélection
allemande
« Bien sûr, ça n’a pas aidé de ne
pas jouer. Je ne pense pas trop à la sélection car je me
concentre sur mon club. C’est la seule chose qui peut
influencer la décision du sélectionneur national. »
La confrontation face au
FC Barcelone
« Tout le monde en parle, que nous avons peu de chances
dans ce huitième de finale. Je vois cela tout à fait différemment.
Le FC Barcelone a gagné à quelques reprises la Ligue des Champions
et avec Messi, Neymar et Suarez. Les Catalans disposent d’un trio
offensif qui fait constamment les gros
titres. Mais je vois tous les jours les
qualités de notre équipe. Il ne faut pas se
cacher du FC Barcelone. »
Gagner la Ligue des
Champions ?
« Je crois fermement que nous allons jouer un rôle
majeur dans la Ligue des Champions. Notre équipe peut
battre n’importe qui. Absolument n’importe qui. »
Kevin Trapp joue dans une
équipe européenne mais dans un championnat non relevé (selon
Kicker). Le mal du pays ?
J’ai récemment lu un papier où des personnes livraient leurs
cotes et pronostics. La plupart d’entre eux plaçait la Ligue 1 en
4ème place devant la Serie A. Il n’y a pas de championnat très
faible, ça joue bien ici. Il n’y a pas que le PSG, il y a
d’autres grandes équipes comme Marseille, Lyon et Monaco.
Dortmund a signé Ousmane Dembele, Wolfsburg Paul-Georges Ntep. Il y
a de grands talents ici.
Merci à A. Romoelt de nous avoir
transmis la version originale de l’interview
>>> Traduction
intégrale de Canal Supporters ©