[ITV CS] Laurent Robert : « Pour un match de Champions League, il aurait fallu que ce soit le feu au Parc »
Il aura marqué 34 buts en seulement deux ans au Paris Saint-Germain. Ce joueur à la formidable patte gauche, c’est Laurent Robert. Une semaine après la défaite face à City, l’ancien Parisien a accepté de revenir sur son parcours dans la capitale mais également sur le projet du PSG. Entretien…
Canal Supporters : Laurent
Robert, dans quel état d’esprit êtes-vous arrivé au PSG
?
Laurent Robert : En arrivant, je voulais
montrer à tout le monde que mon transfert était justifié.
Je voulais prouver que j’avais ma place dans cette
équipe. Il a fallu que je travaille encore plus pour
démontrer que le PSG avait eu raison de me faire
confiance.
Passer du MHSC au Paris
Saint-Germain n’a pas dû être simple à gérer…
Oui, mais nous sommes préparés à tout ça. J’ai eu la chance
d’être sélectionné en Equipe de France, d’avoir affronté de belles
équipes avec Montpellier. Mentalement, j’étais prêt à vivre
ça. Quand on a la chance de vous appeler pour venir jouer
au Paris Saint-Germain, on doit se donner à 200% à chaque
match.
Avec votre patte gauche,
vous êtes rapidement devenu incontournable au
PSG…
Tout à fait, c’est un petit peu ce
qu’il manquait avant mon arrivée. J’ai pu apporter ma qualité sur
les centres et les coups de pied arrêtés. J’ai
immédiatement été très bien accueilli, j’ai tout de suite été
épanoui en arrivant à Paris.
L’un des grands matchs de
l’histoire européenne du PSG restera la victoire sept à deux face à
Rosenborg. Ce soir là, vous avez été impliqué sur six des sept
buts. Cela restera comme l’un de vos plus grands souvenirs
?
J’ai de très bons souvenirs dans ma
carrière. J’en ai par exemple beaucoup au Montpellier Hérault, qui
est le club formateur où j’ai pu commencer à m’exprimer. En
arrivant au PSG, je voulais connaître la Coupe d’Europe. Pour moi,
c’était une grande première. Face à Rosenborg, on savait
que si on gagnait avec trois buts d’écart, on pouvait se qualifier
pour le prochain tour. Personnellement, je m’étais
préparé pour être à 2000% dans ce match. Que ce soit dans
la semaine ou le jour même, j’étais dans un état de concentration
énorme. Je me souviens que je n’avais pas réussi à dormir la veille
et l’après-midi du match. Au coup d’envoi, toute la tension
s’est relâchée. Je me suis régalé, tout me
réussissait.
Vous n’avez donc pas pu
dormir la veille du match. Et la nuit suivante
?
Non, je n’ai pas réussi. C’est comme ça
pour tous les footballeurs. Après un match, on a du mal à
s’endormir. Il faut attendre que l’adrénaline
redescende.
Vous quittez donc le PSG
en 2001. Avec le sentiment du devoir accompli ou avec des regrets
?
Avec un peu de regrets.
J’avais signé pour quatre ans avec Philippe Bergeroo. Quand il y a
eu le changement d’entraîneur, Luis Fernandez m’a mis un
peu à l’écart du groupe. Je ne comprenais pas pourquoi.
Surtout que quand il est arrivé, j’étais le meilleur buteur
du championnat. Quand tout se passe bien pour toi et que
tu es performant mais que tu ne joues pas, tu ne comprends pas la
situation. J’ai eu la chance de bien terminer le championnat quand
le coach m’a refait jouer. En faisant la Coupe des Confédérations
avec la France, j’ai pu être suivi par plusieurs clubs. J’ai fait
le choix d’aller à Newcastle car il y avait un grand entraîneur,
Bobby Robson, qui me voulait vraiment.
Continuez-vous à suivre
les résultats du PSG ?
Oui, bien sûr. Il y
a eu beaucoup de nettoyage dans le club depuis des années.
Je suis allé voir le match contre City au Parc des Princes,
ce n’est pas du tout la même ambiance. Pour un
match de Champions League, il aurait fallu que ce soit le
feu. Le Parc des Princes manque de
flamme. Même si les deux kops essayent de faire quelque
chose, le reste du stade ne suit pas. En Angleterre, tout le monde
connait les chansons, sait quand il doit encourager pour mettre la
pression. Je n’ai pas senti ça au Parc.
Et d’un point de vue
sportif ?
Comme tout le monde, ça
fait chier (sic) que le PSG soit éliminé. Surtout que je
pense que City était prenable, mais c’est comme
ça, c’est le football. On pensait tous que ça allait passer mais il
ne faut pas jouer le match avant. Je suis très déçu. Mais il y a un
grand entraîneur et je pense qu’il va y avoir quelques recrues
intéressantes.
Vous avez connu le
championnat français, anglais, portugais, espagnol, etc. Au niveau
de la culture football, quel pays vous a le plus marqué
?
Je suis catégorique, c’est l’Angleterre.
Il y a une histoire, une passion, un public de folie. C’est
exceptionnel. J’en garde des souvenirs merveilleux.
> Propos recueillis par Bérenger Tournier