#BP « Maintenant ou Jamais ? » par Yvan alias Vivabali
Nous vous proposons depuis plusieurs mois d’être un « Blogueur Parisien » (lire ici), Yvan alias Vivabali nous propose un nouveau billet.
[Celui-ci, comme tous les autres, de tous les blogueurs, n’engage que son auteur. Canal Supporters ne relaie pas, ne valide pas, ne censure pas, il propose un point de vue de supporter, son analyse, sa grille de lecture, vous disposez, analysez, jugez. Pour que vive le débat. Bonne lecture.]
Maintenant ou Jamais ?
C’est LA principale interrogation en cet interminable mois de mai. Dans l’attendre de salutaires changements, faisons un rapide tour d’horizon.
Président.
Sa priorité est de bien s’entourer.
Si le prince héritier Tamim ben Hamad Al-Thani semblait faire
sienne l’épitaphe d’Andrew Carnegie (JC Blanc, Leonardo et
Ancelotti), la suite laisse penser que Nasser Al-Khelaïfi ignore
l’histoire de cet industriel de l’acier. En revanche, il craint,
semble-t-il, l’ombre que pourraient lui faire de brillants
collaborateurs.
Il est difficile d’évaluer la
performance d’un dirigeant sans connaître les détails de
sa mission (objectifs, moyens, autonomie). En revanche, il est
relativement facile de commenter les faits.
Institution chancelante, politique sportive illisible, coachs
court-circuités, effectif en constante régression (qualité,
complémentarité), câlinothérapie des joueurs contre-productive et
plusieurs «affaires» mal gérées.
Seul aux commandes depuis
quatre ans, son bilan est contrasté. Homme respectable
mais gouvernance ambiguë, décisions incompréhensibles, ressources
mal employées. Conséquence fâcheuse, la progression est stoppée et
l’horizon s’assombrit.
Je reconnais la complexité de la
fonction «Président délégué», très dépendante de l’actionnaire.
Supporter du club depuis le début, je n’ai rien oublié, notamment
Canal et Colony. Alors, responsabilité totale ou
partagée ?
Directeur
Sportif.
Cruyff disait «le niveau
d’une équipe est celui de son maillon le plus faible». A
bon entendeur … Cela vaut également pour le management. Pendant la
phase de lancement du projet qatari, le PSG a plus que jamais
besoin d’une direction sportive étoffée, pilotée par une forte
personnalité. Ce fut Leonardo pendant deux courtes années puis une
case blanche pendant trois longues saisons, enfin Kluivert sorti
comme un lapin d’un chapeau de magicien.
La belle moisson de trophées doit
beaucoup à l’ensemencement (inachevé) de Leo. Le problème
est qu’un capital humain se déprécie rapidement et qu’il faut en
permanence le renouveler, le renforcer. Depuis 2013, il
est patent que le PSG envoie des messages incompréhensibles voire
négatifs à la planète foot et, plus grave, à ses joueurs pros ou en
formation.
Depuis trop longtemps, nous sommes
dans la réaction et l’urgence (stress garanti)
alors que nous avons besoin de vision et d’anticipation (sérénité
souhaitée). Mercatos ratés, crédibilité atteinte, attractivité
déclinante, effectif incohérent, joueurs déboussolés, le doute
s’installe à l’intérieur et à l’extérieur du club. Maillon
faible identifié, un profond changement s’impose.
Quand ?
Coach.
En 2016, Jardim était un «maçon
portugais», Ranieri une idole. Tout va très vite dans le foot …
«The right man in the right place at the right moment». Carlo
répondait aux trois critères. Les qataris l’ont compris trop tard.
Laurent, choix par défaut, est arrivé à un moment favorable. Bilan
très respectable, diplomatie de circonstance, contribution à la
progression du projet discutable mais quels étaient ses véritables
pouvoirs ?
Les départs prématurés de Carlo et
Laurent ont fragilisé le club et compliqué la suite des
opérations.
Nouveau choix par défaut, Unai est
arrivé dans l’urgence, en pleine période mouvementée.
Répond-il aux attentes ? Le doute est permis.
Leadership, communication, philosophie de jeu (transpiration versus
inspiration) interpellent. Progressions collectives et
individuelles, coaching, contenu des matchs déçoivent. Last but not
least, de gros rendez-vous ratés. Est-il placé dans les
meilleures conditions ? Probablement pas. On ne peut
ignorer un effectif affaibli, l’infirmerie remplie, une marge de
manœuvre limitée.
Unai réclamait un ARG en Janvier et
souhaitait une mise au vert avant le retour au Nou Camp. Deux faits
qui, s’ils sont avérés, illustrent la difficulté d’être coach au
PSG. Ni Carlo ni Laurent ne démentiront.
Le club se retrouve dans la pire des
situations. Emery peut-il et/ou veut-il continuer ? Que
veulent les qataris ? Quelles sont les options ?
Bilan.
Hier, dominer nettement de faibles
concurrents hexagonaux était trompeur. «Dis-moi qui est
deuxième, je te dirais quel champion tu es». Cette
question n’intéressait personne. Aujourd’hui, elle fait mal.
89 pts possibles mais seulement deuxième.
Champion, nous sommes jalousés. Battus, nous sommes
moqués.
TdC et CdL, Vélodrome (5-1), Barça
(4-0). Quelques belles victoires ne peuvent occulter les revers
dans les confrontations majeures (Arsenal, Ludogorets, Barça,
Monaco, Nice). Point d’orgue, le cataclysmique 1-6. Les
désillusions s’enchaînent, les clignotants s’affolent, le
dysfonctionnement devient flagrant. Résultat, la coupe est pleine …
avant même d’être gagnée.
On apprend de ses échecs
paraît-il. Pas au PSG. Les secousses se
répètent, Chelsea, City, Camp Nou. Chaque réplique augmente en
intensité. Doit-on attendre The Big One sans rien
faire ?
Présidence dispersée, direction
sportive défaillante, un 4ème coach en 6 ans qui pourrait imiter
ses prédécesseurs en n’allant pas au terme de son contrat, qui plus
est sans avoir imposé ses idées.
Constat : notre trio managérial
est loin d’être le meilleur au monde. Pourquoi ?
No decision is a bad
decision.
«Le désordre est le délice de
l’imagination». Hum … 2017-2018, rectification ou implosion ? Le
temps presse et la solution ne peut être que globale. Se
contenter de changer un cadre équivaudrait à remplacer un fusible
et attendre le prochain court-circuit.
Compétence, Expérience,
Professionnalisme, Homogénéité, Complémentarité. Si ce sont les
cinq doigts d’une main managériale, autant dire que notre club
ressemble à un manchot. Il n’y a pas d’excellence sans exigence.
Priorités : Organigramme clair, répartition des rôles
précise, gouvernance rigoureuse.
Autres impératifs : managers
incontestés, effectif cohérent, mentalité exemplaire.
J’imagine le mécontentement – doux
euphémisme – de l’émir. Ce projet stratégique est avant tout le
sien. C’est à lui ou son entourage d’agir. Sinon …
Saison
VII.
La C1 hante les esprits. Je suggère
une nouvelle fois d’y penser toujours, n’en parler
jamais.
La L1 est LA
priorité. 4 titres de champion en 6 ans, le compte n’y est
pas. Monaco, 4 saisons, 1v, 5n, 2d. Historique inacceptable au
regard de notre budget et des ambitions affichées. Avant d’être
respectables, soyons respectés. Inspirons-nous des fortes
institutions, exemples Bayern et Juve. Dominer leurs championnats
ne les gêne pas. Recruter les meilleurs localement non plus.
Châtier leurs rivaux encore moins. Avant d’être respectés, soyons
respectables.
Microcosme égalitariste, hégémonie
proscrite, ambition frileuse ? Sans moi. Oscar Wilde disait :
«il faut rester médiocre pour être populaire». Laissons cela aux
autres.
Yvan alias Vivabali