Avec l’absence de Motta, quelles solutions pour Unai Emery ?

C’est une mauvaise nouvelle pour le Paris Saint-Germain. En conférence de presse, ce jeudi, Unai Emery a confirmé que Thiago Motta serait indisponible un moment. Le club a même communiqué officiellement et a indiqué que le joueur allait être opéré (nettoyage arthroscopique du genou). Absent depuis le déplacement à Marseille, l’Italien avait repris l’entraînement pendant la trêve internationale et entretenait l’espoir d’un retour contre le FC Nantes (samedi, 17h). Il n’en sera rien, Motta pourrait même être forfait jusqu’en janvier. Un coup dur pour le PSG alors que 10 matches en 33 jours se profilent.

C’est un maillon essentiel qui va manquer dans le système d’Unai Emery. On le sait, Marco Verratti et Adrien Rabiot (les titulaires habituels) sont plus à l’aise avec Thiago Motta en sentinelle. Mais les deux jeunes milieux de terrain vont devoir apprendre à vivre sans l’ancien intériste et assumer leur statut de patron de l’entre-jeu. La défection de Motta va aussi permettre d’ouvrir certaine perpective au jeu parisien. Déjà, cette blessure longue durée est un mal pour un bien pour Julian Draxler. L’Allemand va pouvoir prendre un peu plus ses marques en tant que milieu relayeur et s’imposer comme LA solution. Le milieu de terrain du PSG est un secteur plutôt fourni sauf au poste spécifique de sentinelle alors avec la série de matches qui attend le club de la capitale, certains devraient avoir l’occasion de se montrer ou prendre un peu plus d’épaisseur dans cet effectif de stars.

Rabiot va devoir prendre son mal en patience

Il est le successeur naturel de Thiago Motta au poste de sentinelle. Adrien Rabiot va devoir s’y faire, l’absence prolongée de l’Italien va le faire reculer d’un cran. Lui qui aime se porter vers l’avant et casser des lignes va devoir varier son jeu. Certes, le forfait de Motta est handicapant mais cela va permettre au titi de se responsabiliser. On l’a vu, depuis quelques temps, Rabiot est aligné à la place de son ainé en numéro 6. Même s’il n’affectionne pas particulièrement le poste, l’international français réalise des prestations convaincantes et l’entente avec Marco Verratti est bonne. Quand l’un monte, l’autre assure la couverture devant la défense. Dans cette configuration, Rabiot ne rechignera pas à faire le boulot car il ne sera pas bridé offensivement. Cependant, il va devoir trouver des automatismes et être plus régulier notamment dans la première relance. Joueur le plus utilisé par Unai Emery depuis le début de la saison, le milieu formé au club ne doit pas voir cet intérim comme une contrainte mais plutôt comme une expérience qui apportera un plus dans son jeu. Rabiot est jeune, son principal objectif doit être de jouer, peu importe le poste, avec en ligne de mire la Coupe du Monde en juin prochain.

Crédits AFP

Verratti, un statut à confirmer

Marco Verratti voudra certainement oublier la terrible désillusion vécue avec l’Italie contre la Suède (1-0,0-0) en barrage pour la Coupe du Monde et des bonnes performances en club peuvent l’aider à passer à autre chose rapidement. Verratti est un peu à l’image d’Adrien Rabiot. Cette saison sonne pour le milieu de terrain comme l’heure de la confirmation. Après avoir connu une saison compliquée l’année dernière avec une pubalgie qui le gênait, l’Italien doit revenir au meilleur de sa forme, il est attendu au tournant après son été agité et son flirt avec le FC Barcelone. Avec Rabiot, Verratti fait figure d’incontournable dans le système de jeu de l’entraîneur espagnol. Comme le Français, Verratti va devoir adapter son jeu en l’absence de Motta. Moins de longues phases de transition, où les deux transalpins redoublent de passes au milieu de terrain. L’ancien de Pescara doit profiter de l’absence de son maître pour le dépasser et enfin montrer qu’il est l’un des tous meilleurs à son poste.

Draxler peut se rendre indispensable

Malgré la blessure du métronome Motta, la seule réjouissance est peut-être le positionnement de Julian Draxler en milieu relayeur. Depuis qu’il a été replacé-là, contre Bordeaux (6-2), l’Allemand est éblouissant. Il donne de la consistance au jeu parisien et il offre une variété qui permet au PSG d’être encore plus efficace en attaque. Buteur, passeur, il n’hésite pas à respecter les exigences tactiques que demandent son positionnement en redescendant très bas ou en allant au contact physique. Surtout, Draxler est celui a qui la blessure de Motta doit servir le plus. Il peut devenir le détonateur de ce milieu de terrain, offrir un visage plus conquérant à ce PSG et ainsi faire oublier l’Italien.

L’entraîneur espagnol a eu le nez fin en décidant de reculer l’Allemand au milieu. Celui-ci glane du temps de jeu en étant performant et le coach s’évite des gestions d’ego difficiles puisqu’en attaque Ángel Di María fait figure de quatrième hommes derrière les trois intouchables de la MCN. Draxler offre une solution non négligeable à son entraîneur et celui-ci l’a bien compris : « La différence, c’est peut-être une meilleure mobilité. Draxler est un joueur qui cherche davantage à entrer dans la surface, qui donne plus de profondeur, expliquait Emery en conférence de presse, ce jeudi. Motta c’est plus une sentinelle. Avec lui, Rabiot et Verratti aident dans l’élaboration dans le jeu. Draxler s’est très bien adapté à ce poste. Avec le processus des joueurs qui jouent ensemble, ils se comprennent mieux (avec Rabiot et Verratti). » Les matches contre Monaco (26 novembre, 21h) et le Bayern (5 décembre, 20h45) devraient montrer si Draxler et ce milieu de terrain peuvent s’affirmer au plus haut niveau.

L’heure de Lo Celso ?

Les deux matches qu’a disputé Giovani Lo Celso avec l’Argentine (Russie 0-1, Nigeria 4-2) durant la trêve internationale ont dû être chargés en émotion pour le jeune milieu de terrain. Couvé par Unai Emery qui ne lui accorde que des bouts de matches (13 minutes en moyenne), lui aussi a peut-être une carte à jouer durant l’indisponibilité de Thiago Motta. « Lo Celso aussi a fait de bonnes choses. Il peut grandir dans ce milieu. Daniel Alves aussi est capable de faire ça. On va attendre de voir comment se passe la saison, mais je suis content de Draxler », expliquait le coach en conférence de presse. Plutôt intéressant lorsqu’il entre en jeu, le gaucher devrait avoir sa chance avec l’enchaînement des matches, il ne faudra pas la rater. L’ancien de Rosario a l’occasion de montrer à son entraîneur qu’il peut être plus qu’un joker et qu’il peut jouer un rôle dans cette équipe.

Pastore, l’éternelle interrogation

C’est une question qui revient sans cesse lorsque Javier Pastore revient de blessure. Cette fois, son corps va-t-il le laisser tranquille ? Rien n’est jamais sûr. Mais lui aussi pourrait glaner du temps de jeu dans les prochaines semaines. De nouveau revenu à un niveau compétitif, Unai Emery va-t-il pouvoir compter sur l’Argentin ? En tous cas, Pastore peut offrir des solutions à son entraîneur. L’ancien de Palerme peut jouer au milieu ou un peu plus haut sur un côté. Titulaire en début de saison, « El Flaco » subit la concurrence acharnée en attaque et ses pépins physiques à répétition n’arrangent pas son cas mais il pourrait profiter de l’absence de Motta, et possiblement dès demain contre Nantes si Julian Draxler n’est pas à 100%.

Les autres alternatives

Le repositionnement de Draxler au milieu de terrain montre qu’Unai Emery n’est pas figé dans ses choix et qu’il sait s’adapter. Souvenez-vous, le Basque avait innové en alignant Blaise Matuidi ailier gauche au début de saison dernière, ou encore récemment en mettant Daniel Alves en milieu relayeur contre Dijon (1-2).  Cette idée de replacer le Brésilien au milieu n’est pas si farfelue. Alves offre un volume de course intéressant, sa grinta et sa qualité de passe peuvent être des atouts si le tacticien espagnol décide de faire appel à lui. Le latéral peut être une solution de secours si le contexte l’oblige.

Unai Emery peut aussi prendre un risque et replacer un défenseur central en sentinelle, Marquinhos par exemple. Mais cette option parait inenvisageable, l’entraîneur parisien ne prendrait pas le risque d’aligner ses trois défenseurs centraux et ainsi les exposer et perdre une solution de rechange derrière en cas de blessure. Enfin, il reste le cas de Cristopher Nkunku. Avec seulement deux matches disputés pour 20 minutes de jeu, le milieu formé au club semble encore trop tendre dans l’esprit de son coach. Avec l’enchainement des rencontres peut-il espérer mieux ? Pas sûr. Emery veut sans doute le protéger et le laisser poursuivre sa progression, le Basque a déjà montré qu’il pouvait lui faire confiance alors si le capitaine de l’équipe de France U20 est appelé en renfort, il devra répondre présent. 

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