[ITW CS] Spécialiste des coups de pied arrêtés, Pascal Grosbois nous explique sa méthode

Ancien milieu de terrain du SCO d’Angers et de Istres, Pascal Grosbois est devenu le spécialiste made in France des coups de pied arrêtés. Passé entraîneur (notamment au Qatar), puis dirigeant et enfin recruteur, Pascal Grosbois, nommé en juin entraîneur de l’ES Connerré, est devenu un fin connaisseur de plusieurs facettes du football. Fondateur de GPS+, il intervient ponctuellement lors des entraînements afin d’améliorer le rendement sur coups de pied arrêtés. Vu lors d’un entraînement des Parisiennes, Pascal Grosbois a répondu à nos questions. Une approche des coups francs et corners spécifique, une méthodologie qu’il nous explique. Lui qui a fait des étincelles avec le SCO Angers.

Canal Supporters: Vous intervenez ponctuellement auprès des joueurs de football, pouvez-vous nous expliquer vos actions au sein des équipes ?

Pascal Grosbois: J’effectue des interventions terrain essentiellement. Je travaille avec les tireurs afin d’optimiser leurs tirs et leurs potentiels. J’interviens également auprès des receveurs afin d’établir un travail stratégique. Ensuite, nous étudions les chiffres et les statistiques établis. C’est un accompagnement individualisé pour les tireurs.

CS: Qu’est-ce qui vous a amené dans ce domaine?

PG: C’est un domaine que j’ai étudié car j’ai remarqué qu’il y avait beaucoup de déchet en France, autant chez les professionnels que chez les amateurs. C’est un domaine très peu travaillé en club. Les entraîneurs n’aiment pas trop travailler cela. En tant qu’ancien joueur et ancien tireur, j’ai souhaité développer une méthodologie pour améliorer cela, mais aussi pour apporter du spectacle.

CS: Qu’en est-il des résultats? Angers, lors de sa saison de Ligue 2, avait inscrit 20% de ses buts sur coups de pied arrêtés. Vous êtes intervenu lors de leur montée en Ligue 1 et, par la suite, le club a inscrit 70% de ses buts sur phase arrêtée. Est-ce un résultat récurrent au sein des clubs dans lesquels vous intervenez?

PG: Les progrès sont rapides. Avec le SCO d’Angers, c’est devenu une force. Avec Niort, en Ligue 2, le pourcentage de buts inscrits sur coups de pied arrêtés est de 50%.

CS: On vous a aperçu intervenir auprès des féminines du PSG. Quel était le but de votre intervention? Sur la demande de Patrice Lair ?

PG: C’est effectivement Patrice Lair qui a fait appel à mes services. J’ai entraîné des filles durant 4 ans au FCF Condéen, je connais bien le milieu. L’objectif au PSG était d’améliorer les coups de pied arrêtés afin de répondre aux ambitions du club, d’améliorer les statistiques à la demande du staff demandeur. L’effet est immédiat à condition d’un suivi. 

CS: Comment cela s’est passé ?

PG: Très bien. Ce ne fut qu’une journée, c’était donc ponctuel. Comme je l’ai dit avant, cela demande un suivi. On a fait quelques essais, les effets sont immédiats mais ne durent pas dans le temps. Il faut une régularité dans le travail. J’ai beaucoup apprécié intervenir auprès des féminines. Elles m’ont beaucoup questionné.

CS: Vous êtes vous inspiré d’autres sports pour établir votre méthodologie?

PG: Oui, le tennis entre autres. J’ai vu Roger Federer s’entraîner au Qatar, il répétait ses gammes. Idem au rugby avec Wilkinson, mais également au basket et au golf où la concentration est intense et est suivie d’un relâchement. Il faut créer une routine et être détaché. J’ai rencontré des préparateurs mentaux avec qui j’ai appris la combinaison gestuelle ainsi que l’approche mentale.

CS: Une intervention auprès de l’effectif professionnel masculin du PSG est-il prévu ?

PG: Non, ce n’est pas prévu. Je suis actuellement en contact avec un autre grand club français afin d’intégrer le staff. Pour bien travailler ces phases de jeu, il faut être en exclusivité avec un club. Par contre, la section féminine et moi-même sommes toujours en contact en vue d’une éventuelle collaboration.

CS: Le FC Nantes? On a évoqué votre venue la saison dernière au sein de leur staff.

PG: Non, ce n’est pas le FC Nantes. Il y a effectivement eu des contacts mais ce n’est pas allé plus loin.

CS: Vos séances sont-elles généralisées ou adaptées à l’adversaire?

PG: Elles sont surtout adaptées au profil de l’équipe, au jeu de tête, aux joueurs mais également aux tireurs. Il y a une réelle spécialisation des tireurs. On peut également l’adapter en fonction de l’adversaire, à l’analyse que le tireur doit avoir par rapport au profil du gardien, des défenseurs. Il faut trouver les meilleures combinaisons possibles, il y en a plusieurs. Le tireur doit choisir consciemment par rapport au contexte du match. Certaines trajectoires sont efficaces, d’autres non.

CS: Quels conseils donnez vous aux joueurs?

PG: Il faut prendre son temps, faire le meilleur choix possible. Trouver les informations ainsi que la pertinence qui fera que ce sera décisif. Le joueur doit croire en sa frappe.

CS: Cela peut-il être utile, selon vous, en Ligue des Champions?

PG: Bien sûr, le point fort c’est la force mentale, la gestion de l’émotion et de l’environnement. Il faut gérer le stress et l’enjeu, rester calme. Se maîtriser soi-même mais aussi son environnement, ce qui est très important dans les matches décisifs. Souvent, les joueurs perdent leurs moyens.

CS: Entre le début de vos interventions et l’application efficiente de vos apprentissages, il y a t-il un laps de temps moyen?

PG: C’est assez rapide. Tout dépend du profil du joueur, du temps d’apprentissage. En moyenne, pour que cela devienne efficace, il faut une moyenne de 3 séances hebdomadaires durant 3 mois.

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