#BP « Ainsi il suffit de virer Blanc pour gagner la Ligue des Champions ! » par Olivier
Nous vous proposons depuis plusieurs mois d’être un « Blogueur Parisien » (lire ici), Olivier nous propose un billet.
Et le
café du commerce, comme les « experts » de la chose, les
Riolo et autres BRP, de se réjouir à grand bruit de ce
sacrifice rituel du bouc émissaire consacré et
institutionnel qui évite de se poser les bonnes questions et de
trouver les réponses idoines.
En effet si, à l’évidence, le PSG
d’aujourd’hui manque vraiment de quelque chose pour relancer la
machine européenne, c’est moins d’un autre coach que
surtout d’un responsable sportif à la hauteur. Qu’on
l’appelle Directeur Sportif ou Manager à l’anglaise, il doit être
seul en charge à long terme du projet sportif. Chaînon
indispensable sur la durée entre les patrons financiers du club et
le staff technique, mais chaînon manquant aujourd’hui, il doit être
celui qui définit les orientations, choisit les hommes (entraîneur
et joueurs) chargés de les mettre en œuvre sur le terrain et assure
le suivi.
Car ce qu’illustre, dans un ridicule
achevé, la sortie hystérique du Président Nasser,
c’est la méconnaissance profonde du football de ce sympathique
garçon. Certes propre sur lui, enthousiaste, consensuel, plein de
bonnes volontés, mais complètement ignare dans ce
sport qu’ils ne connaissait probablement pas avant que le
Qatar ne décide de s’en payer une tranche. Et qui se
conduit comme un supporter de base, baillant d’admiration
pour Ibra et consorts, leur passant tout et mettant de ce fait en
porte à faux vis-à-vis d’eux leur entraîneur, avant de faire sauter
le fusible qui masquait surtout (attention pour lui à l’avenir) son
incompétence.
Et comment qualifier autrement que de
faute professionnelle la démarche qui consiste à
prolonger sans nécessité urgente un entraîneur en fin de
contrat avant que l’objectif prioritaire n’ait été
atteint, semblant démontrer ainsi que cet objectif n’est pas le
critère principal de jugement de sa valeur, pour ensuite le limoger
a posteriori sous prétexte qu’il a failli dans l’obtention de ce
même objectif ? N’était-il pas plus cohérent, plus responsable
pour dire les choses comme elles sont, d’attendre le
résultat du quart de finale pour trancher ? Et
préparer ainsi, sans précipitation, avec le temps devant soi, les
conditions du lancement d’un nouveau cycle ?
Non, faute du recrutement d’un vrai
chef de projet sportif, introniser Pierre, Paul, Diego ou Unaï,
négligeant les vraies causes, produira les mêmes effets. Et
je souhaite bien du plaisir à « l’heureux
élu » condamné par l’argumentaire de son Président
apprenti sorcier à faire mieux que son prédécesseur. C’est-à-dire
un sans-faute national avec en 3 ans : 3 titres de Champion, 3
Coupes de la Ligue, 2 Coupes de France et, en Europe : 3
qualifications de rang en quart de finale de la LDC. Ce qui, même
s’il ne remplit pas totalement l’objectif visé, dénote à
tout le moins une constance certaine, un savoir-faire indéniable et
une capacité à tirer le meilleur d’un groupe arrivé à ses limites
et qui, lui, demande à être renouvelé pour passer l’étape
suivante.
Sinon, le sort du nouveau Mister
risque fort de ressembler à celui d’un glorieux prédécesseur,
l’excellent Carletto Ancelotti, succédant à un autre français jugé
incapable de porter le projet et débarqué champion d’automne … pour
voir le maestro italien incapable d’assurer le tire en fin
d’exercice. Avant d’être lui aussi remercié pour cause de
« contrariété présidentielle ».
Mais le PSG ne s’inscrit-il pas là
dans le sillage de ces clubs jouets des fantasmes amateurs
de leur président mécène, à l’image du dictatorial
Abramovitch de Chelsea, qui gère le sportif plus en supporteur
qu’en technicien. En émotif plus qu’en rationnel. Avec les hauts,
et surtout les bas, qui en découlent.
Oui ! Le Président Nasser a
raison : il faut changer pour rebondir et aller plus
haut.
Mais non ! Le Président Nasser a
tort : c’est moins son entraîneur que son management à lui
qu’il doit changer. En restant à sa place et en laissant celle de
la gestion sportive à un professionnel de la chose qu’il est urgent
de recruter.
Sinon ?
On risque vite de
s’apercevoir que ce n’est pas le bon qui a été
viré !