Kluivert, montants, profils : ce qu’il faut retenir du mercato du PSG

Après être passé à côté de son mercato estival, le Paris Saint-Germain comptait sur la fenêtre hivernale pour réajuster son effectif, se relancer, et faire taire les critiques jusqu’au terme de la saison. Canal Supporters dresse un premier bilan.

Entre Krychowiak acheté 30 millions d’euros, Jesé négocié à plus de 25 millions d’euros et la venue très discutée de Ben Arfa, le moins que l’on puisse dire, c’est que le PSG n’avait pas vraiment brillé sur le marché des transferts cet été. Et ce, même si la venue de Thomas Meunier, surprenant depuis le début de la saison, atténue déjà grandement ce bilan mitigé. Le club, habitué à un recrutement XXL et un effectif de grand standing, a clairement échoué à panser les blessures encore vives du départ d’Ibrahimovic.
À peine débarqué au PSG avec la casquette de directeur du football, Patrick Kluivert avait de son côté dû affronter une première salve de critiques, remettant directement en cause son implication dans ce fiasco.

Alors six mois après, le nouveau patron du recrutement francilien, contraint de constater que les recrues n’ont pas eu l’apport escompté, n’avait d’autres choix que de frapper fort pour faire oublier les premières errances.

Un mercato très actif

Frapper fort pour le PSG, c’est aussi souvent synonyme de dépenses gargantuesques, et sur ce point, le Néerlandais a tout compris. En dépensant pas moins de 70 millions d’euros cet hiver, le champion de France a été le club le plus dépensier de ce mercato, pourtant considéré comme une période d’ajustements.

Avec trois nouvelles recrues, deux départs en prêts, et quelques négociations entamées pour ses pépites (à l’instar de Callegari ou Augustin, finalement restés à Paris), le PSG s’est activé pendant un mois, comme il ne l’avait plus fait depuis la saison 2012-2013 et l’arrivée remarquée du trio Motta – Alex-Maxwell, alors opérée par Leonardo.

Une manière de mettre en lumière le travail de Patrick Kluivert, mais aussi ses connexions en Bundesliga et en Primeira Liga. Avec un objectif clair et assumé : renforcer le secteur offensif, doubler les postes sur les ailes, et profiter de la polyvalence de jeunes joueurs prêts à être taillés sur mesure par un Emery très exigeant.

Des recrutements convaincants

Après avoir été confronté à de multiples portes fermées cet été pour suppléer Cavani ou épauler les ailiers, le PSG avait en effet concentré toute son attention sur quelques joueurs. Pari visiblement réussi puisque Kluivert a su attirer dans ses filets deux joueurs très talentueux : Gonçalo Guedes et Julian Draxler. Deux joueurs qui ont confirmé d’une voix l’importance de Kluivert dans les discussions.

Le Lusitanien, après avoir brillé à Benfica, où il était titulaire indiscutable, n’a eu besoin que de deux minutes (lors de PSG – Monaco, son premier match sous le maillot rouge et bleu), pour dévoiler ses caractéristiques : la technique, le dribble, et la capacité à se projeter très vite, que ce soit sur un côté ou dans l’axe. Un choix percutant donc, pour venir concurrencer un Lucas parfois essoufflé. Et qui prouve le travail de fond réalisé par Kluivert, qui a doublé Manchester United sur le dossier, pourtant mené à la baguette par Jorge Mendes, très proche des Red Devils. Une chose est sûre, en recrutant l’international de 20 ans, le PSG a misé sur l’un des joueurs les plus prometteurs du Portugal.

L’Allemand, de son côté, a fait l’unanimité dès son arrivée, malgré un début de saison franchement contrasté du côté de Wolfsburg. Intégration réussie sur et en dehors du terrain, mentalité irréprochable et surtout, talent indiscutable. À peine arrivé, le champion du monde a enterré les quelques inquiétudes autour de sa forme, repoussant Lucas à droite et Di Maria sur le banc de touche. « C’est un diamant qui brille aux côtés d’étoiles », a d’ailleurs prévenu son agent.
Déjà décisif, celui qui avait été élu « joueur le plus décevant de Bundesliga » par ses confrères du championnat allemand, pourrait bien devenir l’une des plus belles révélations de notre Ligue 1 nationale. Avec la venue de Draxler, nul doute en tout cas que Paris a déjà conclu l’un des plus beaux coups de ce mercato hivernal, d’autant plus que l’international allemand est fraichement disponible pour disputer la Ligue des champions avec l’effectif parisien (n’ayant pas disputé la compétition avec Wolfsburg).

Enfin, la venue de Giovani Lo Celso, arrivé tout droit de Rosario Central après six mois sous forme de prêt dans son club formateur, conclut un mercato bien riche. Le jeune argentin, doublure idéale de son compatriote Javier Pastore dans l’entrejeu francilien, devrait toutefois avoir besoin de plus de temps pour s’acclimater à l’équipe et monter en puissance.

Un mercato pour l’avenir

Si Unai Emery profite déjà des jeunes talents dans tous les secteurs de jeu du PSG – Marquinhos, Kimpembe, Verratti, Rabiot et Lucas, entre autres – ce mercato prouve aussi et surtout la volonté du Basque de se projet sur l’avenir. Avec les arrivées de Lo Celso, Guedes et Draxler, le champion de France a surtout misé sur des recrues très jeunes (moins de 22 ans en moyenne), pour construire une équipe pour le long terme, avec de potentiels titulaires. D’autant plus que les trois recrues se sont engagées jusqu’en 2021 avec les Parisiens (tout comme Kimpembe et Verratti). Dans le cas de l’Argentin, Emery a été clair : « Lo Celso est un joueur d’avenir, et je me concentre sur le présent ».

Pour le Portugais et l’Allemand, plus aguerris aux terrains européens, le challenge sera surtout d’intégrer au plus vite le onze de départ du PSG, ou en tout cas de bousculer la hiérarchie actuelle en s’offrant un maximum de temps de jeu. Interrogé par Canal Supporters en conférence de presse à ce sujet, Patrick Kluivert a d’ailleurs confirmé la tendance : « C’est important? Je pense qu’on ne doit pas voir seulement maintenant mais aussi pour notre futur. Quand nous avons des joueurs avec beaucoup de talent très jeunes, on peut les garder chez nous et on peut construire une équipe très forte qui connaît la vision du Paris Saint-Germain et qui connaît le style de jeu que nous voulons apporter ».

Une chose est sûre, des joueurs comme Lucas, Di Maria, Pastore ou même Matuidi, devront désormais redoubler d’efforts pour conserver la confiance de leur entraîneur.

Les bémols du mercato

Il faut noter, toutefois, que le PSG version Emery-Kluivert n’a pas vraiment rempli toutes ses missions. Car si le duo a bien trouvé chaussure à son pied sur les ailes, la tentative de trouver (enfin) une doublure de taille à Edinson Cavani a encore échoué, même si Guedes ou Ben Arfa combleront les manques, d’autant plus que Jesé, peu convainquant, a même fini par filer en prêt à Las Palmas le dernier jour du mercato.

Au poste d’arrière gauche, le recrutement tant attendu de Ricardo Rodriguez (et visiblement désiré par Emery) ne s’est finalement pas conclu. Pourtant, le club n’avait pas caché son intention de concurrencer Kurzawa (sujet à des blessures cette saison), et se projeter sur le long terme puisqu’il s’agit de la dernière saison de Maxwell dans la capitale française. Kluivert, qui penserait davantage à Ghoulam, ne devrait pas manquer le coche cet été.

Enfin, dernier point noir : le PSG souhaitait recruter un quatrième défenseur central, car aucun défenseur n’était venu remplacer numériquement David Luiz dans l’effectif, après son départ cet été en direction de Chelsea. Emery devra donc se contenter de son habituel duo Marquinhos – Silva, avec Kimpembe en seule doublure.

Alors non, tout n’a pas été parfait sur ce mercato hivernal. Néanmoins, même si l’équipe doit encore être ajustée, le PSG semble avoir cette fois visé juste en dépensant beaucoup, mais bien. Reste désormais à savoir qui fera les frais de ce très jeune recrutement, et surtout quels sont les noms qui figurent désormais dans les petits papiers de Kluivert. Car le mercato de l’été prochain sera crucial…

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