Stats, profil, tactique : Aubameyang au PSG, vraie ou fausse bonne idée ?

Déjà évoquée l’été dernier, la piste menant vers Pierre-Emerick Aubameyang semble s’être renforcée ces derniers jours. A tel point que désormais, on parle d’un accord potentiel entre le Paris Saint-Germain et l’attaquant du Borussia Dortmund, pour un montant avoisinant les 70 millions d’euros.

Encore sous contrat jusqu’en 2020 au BVB, l’international gabonais songerait de son côté à rejoindre la capitale et un championnat qu’il connaît mieux que personne, pour avoir déjà évolué à Dijon, à Lille, à Monaco, avant d’éclore du côté de Saint-Etienne.

Mais le PSG doit-il vraiment casser sa tirelire et signer un transfert record dans l’histoire de la Ligue 1 pour un attaquant alors que Cavani excelle déjà ? Car si Aubameyang travaille de belles statistiques outre-Rhin, difficile de s’approcher des standards désormais imposés par Edinson Cavani en pointe de l’attaque parisienne.

Dans un contexte tendu – le PSG ne va certainement pas conserver son titre de champion de France après 4 ans d’hégémonie – le recrutement francilien est plus que jamais montré du doigt, et la direction du club semble avoir à cœur de recruter de potentiels titulaires à chaque poste. Et laisser filer, par la même occasion, des joueurs qui ne semblent plus vraiment correspondre à ses ambitions, tels que Ben Arfa ou Lucas.

Alors moins d’un an après avoir recruté Jesé, un flop monumental aussitôt reparti en prêt à Las Palmas, le PSG sait que désormais, il faudrait viser un joueur d’un calibre supérieur et dont les performances ne sont pas discutables. C’est le cas de « PEA ». Néanmoins, la question de la gestion du joueur se pose. L’ancien stéphanois est-il prêt à faire une croix sur un statut de titulaire indiscutable à Dortmund, pour un statut moins acquis à Paris ? S’il a toujours clamé son amour du Real Madrid et son envie d’y jouer qu’importe son statut, serait-il prêt aux mêmes concessions pour le PSG ? Est-il prêt à partager son temps de jeu avec Cavani ? Quant à l’envie que pourrait avoir Emery de le faire évoluer à côté de lui, cela nécessiterait qu’il renie ses qualités premières, comme a su le faire l’Uruguayen pendant plusieurs années aux côtés d’Ibrahimovic. Chose qu’il avait déclaré ne plus être prêt à faire, après avoir déjà formé un tandem du même type avec Lewandowski, alors avant-centre de Dortmund.

Voilà la vraie différence – outre le profil – avec la place que pourrait occuper un joueur plus polyvalent comme Alexis Sanchez. Car le Chilien présente l’avantage de pouvoir évoluer aux côtés de Cavani et de concurrencer ses partenaires en attaque, comme se proposer en alternative pour le remplacer. En effet, si le PSG dispose aujourd’hui de deux ailiers ultra performants, avec Draxler et Di Maria, ces derniers ont besoin d’être boostés pour maintenir leurs performances. Lucas ne semble plus à la hauteur de ce rôle, et en plus le Brésilien devrait quitter le navire…

Sanchez semble donc vraiment avoir le CV idéal. Moins altruiste dans la construction du jeu et les efforts défensifs, Aubameyang est un joueur qui se sert davantage de sa vitesse pour faire la différence. Et même s’il a déjà évolué sur l’aile, c’est bien dans ses appels en profondeur qu’il est valorisé, et c’est pour sa qualité de finition qu’il est désormais considéré comme l’un des attaquants les plus efficaces de la planète foot.

Intéressant donc, même si ce n’est pas forcément le profil initialement recherché par Paris, dont toute la force offensive était concentrée autour d’un Cavani rarement indisponible (comme Aubameyang d’ailleurs, puisque son dernier forfait remonte à 2012).

Quelle disposition pour le PSG avec Aubameyang ?

Après, si on sait qu’Emery est un adepte du 4-2-3-1, il n’est pas à exclure que le coach basque change son système pour un joueur tel que lui, et pourquoi pas, envisage de faire évoluer ce PSG en 4-4-2, avec une attaque composée de deux pointures. Une question déjà soulevée par l’intérêt du PSG envers Mbappé : s’il venait à Paris, il aurait été difficile pour lui de déloger un Cavani indiscutable, mais inimaginable non plus de se passer de ses qualités purement offensives non plus. Au risque, toutefois, de composer un duo avec deux profils similaires, et pas forcément complémentaires.

Une chose est sûre, à 27 ans, avec une envie de poursuivre son ascension et un profil assez spécifique, Aubameyang devra certainement obtenir des garanties s’il rejoint la capitale, et il est difficile d’imaginer qu’il accepterait de ronger son frein sur le banc et dans l’ombre d’un autre attaquant, comme aurait pu le faire un autre joueur tel que Lacazette.

Interrogé par RMC au sujet de l’intérêt du PSG lors du dernier mercato estival, l’avant-centre n’avait en tout cas pas balayé l’idée de rejoindre les champions de France, tout en évoquant un léger couac dans les négociations : « Ça s’est vite coupé en fait. Pas parce que je n’avais pas envie de rejoindre Paris, mais parce que je pense qu’ils s’y sont mal pris. En tout cas, c’est ce que m’a dit mon père. Ça fait déjà plusieurs années que Paris s’y prend mal avec moi. La première fois, par exemple, on avait dit de passer par mon père pour pouvoir parler avec le club et au final, ils étaient passés par derrière en voulant parler avec le club directement. Et forcément, Dortmund a fermé la porte. Chaque fois, ça se passe un peu comme ça. Là, c’était différent. C’était par rapport aux chiffres, ce que Dortmund voulait et Paris pensait que ça allait être beaucoup moins, donc ça s’est vite arrêté. Quand il y a un directeur sportif, c’est sûr que ça joue et fait la différence. Peut-être que sur ce coup-là, ça aurait été mieux s’ils avaient eu un directeur sportif.»

Et ça tombe bien puisque comme lors du dossier Julian Draxler, c’est désormais Patrick Kluivert qui aurait pris les choses en main pour accélérer les négociations du côté de l’Allemagne.

Crédit : B/R Football

Une chose est sûre, il est aujourd’hui le plan B le plus fiable pour les recruteurs français, si les Gunners ne laissent pas filer Alexis. Et non, s’offrir un joueur qui enfile plus de 30 buts par saison (et une bonne dizaine en Europe) et qui a déjà été élu ballon d’Or africain, c’est loin d’être négligeable et toujours appréciable dans un effectif qui se veut XXL. Après tout, un grand attaquant c’est bien, mais deux, c’est encore mieux ?

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