[Portrait-Interview Titi] Alexis Giacomini : « C’est le PSG, on a forcément de grandes ambitions »

Alexis Giacomini, un bout des Landes à Paris. Ou comment un jeune milieu de terrain s’est imposé au fil des rencontres au point de devenir vice-capitaine des U19 du PSG. Né le 9 août 1998, quelques jours après la Coupe du Monde gagnée par les Bleus, Alexis Giacomini voit le jour à Dax, ville thermale bien connue d’Arjen Robben qui passait tous ses été a égrener son ballon le long des berges dacquoises. Le milieu de terrain découvre la vie à Gaas mais c’est dans cette belle ville de Dax qu’Alexis découvre le football puisqu’il sera formé neuf ans à la JA Dax, célèbre club local (le Racing Club de Dax étant le deuxième club de la ville), avant de rejoindre quelques mois le club de Pau puis l’Aviron Bayonnais, club formateur de Didier Deschamps.

« J’ai commencé le foot à six ans à Dax, jusqu’en U14 en DH. Tout se passait très bien. En U13 j’ai eu mes premiers contacts avec des clubs professionnels, Auxerre et Toulouse. Après, en U15 à Dax c’était les phases de qualifications pour la Ligue DH. On n’a malheureusement pas réussi à se qualifier donc je suis parti à Pau pour jouer au plus haut niveau. Il s’est avéré que l’année d’après, les U17 nationaux de Pau sont descendus en DH tandis que Bayonne était monté. Ils m’ont contacté pour savoir si je pouvais aller dans un lycée bayonnais pour que je puisse jouer avec l’Aviron Bayonnais. »

Les mois, les années passent, et l’amour du ballon rond s’intensifie. Malgré d’excellentes prestations en club, Alexis Giacomini n’est pourtant pas sélectionné pour les rassemblements régionaux des U15, U16 et U17. Un crève-cœur pour le Dacquois.

« Je l’ai vécu comme un échec et une déception. Forcément, c’était le meilleur moyen de se montrer. C’était mon objectif de signer dans un club pro. Mais il ne fallait pas abandonner et continuer à bosser. Au final, ça m’a rendu plus fort. Face à Pau, le recruteur est venu mais j’avais l’habitude d’être supervisé donc je ne me suis pas mis la pression. Au contraire, je me suis dit que je n’avais rien à perdre. Ce match à été un déclic et j’ai fait une très bonne saison ensuite. Si je signe au PSG, ce n’est pas forcément suite à ce match, mais sur l’ensemble de ma saison. »

 

Sa dernière saison à Bayonne sera le tournant de son début de carrière. L’Aviron Bayonnais produit un jeu plaisant et offensif et finit la saison avec la meilleure attaque. Plusieurs clubs professionnels s’intéressent au jeune joueur et c’est face à Pau que tout s’accélérera. Buteur, Alexis Giacomini verra les contacts avec les clubs s’intensifier, notamment avec le PSG. Suivi par neuf clubs dont Bilbao, Guingamp, Troyes, Nantes, Bastia et Toulouse, le milieu relayeur filera finalement au PSG, et pour une raison très simple.

« C’est la seule proposition que j’ai eu. De plus c’est le plus grand club, ça peut servir de tremplin pour réussir. Le projet était le meilleur et je pouvais participer à la Youth League tout en ayant la possibilité de gagner des titres avec eux. On a d’ailleurs gagné le Championnat de France la saison dernière. Ils ont été les plus convaincants dans leur proposition. »

Alexis Giacomini arrive donc à Paris. Un environnement tout à fait différent. Chaque jour, dans chaque rue, défilent autant de passants que d’estivants festifs lors des Ferias de Dax. Le stress, la précipitation, le bruit, presque symboles inhérents de la capitale, bien loin des mœurs landaises. Pourtant, la jeunesse et l’envie de découvrir aidant, Alexis s’adapte. Très bien même.

« Les gens sont plus nerveux ici (rires). Tout va beaucoup plus vite. Les premières semaines j’ai un peu été dépassé par les événements. Je vivais seul pour la première fois de ma vie, il y avait beaucoup de papiers administratifs à faire. J’étais débordé. En plus je me mettais la pression, j’étais à Paris il fallait que je sois bon. Mais je me suis vite mis dans le bain. Dès le premier tournoi, aux Pays-Bas, j’ai montré au coach que j’avais le niveau. Et en un mois je me suis adapté à la vie parisienne, j’ai compris comment cela se passait. Et au moins quand je reviens à la maison, à Dax, je me ressource. C’est calme. »

Alexis Giacomini débute donc au PSG. Il a un an pour prouver, un an pour se montrer. Un an pour s’imposer. Et sous les ordres de François Rodrigues, c’est ce qu’il fait. Le Dacquois s’impose et même l’arrivée du nouvel entraîneur Hervé Guégan n’y changera rien. Au contraire, Alexis devient vice-capitaine derrière l’inébranlable Mahamadou Dembélé. Une confiance gagnée au fil des prestations convaincantes du milieu relayeur.

« C’est une fierté de voir que le coach a confiance en moi. Etant vice-capitaine je suis un peu le relais entre lui et le capitaine, entre lui et l’équipe. C’est vraiment une fierté, je ne me mets pas plus de pression. Au contraire ça me force à bien jouer, à montrer l’exemple. Ce n’est que du positif. Si j’ai la chance de devenir professionnel et que cette situation se représente, je saurai la gérer sans me mettre plus de pression. »

Sa première saison est marquée par ses débuts sur les terrains européens. Et si l’année précédente il parcourait les terrains du Sud-Ouest, il affronte désormais le Real Madrid mi-avril 2016 en Youth League. Alexis Giacomini se remémore tout ça.

« La veille je n’en dormais pas. Peu de temps avant je jouais contre Pau, et là j’affronte le Real Madrid. En rentrant dans les vestiaires j’ai mis la musique à fond dans les oreilles pour rester concentré, même si je débutais sur le banc. Je ne me suis pas mis la pression plus que ça durant la rencontre, je ne l’ai d’ailleurs jamais fait. Ce n’était que du bonheur, surtout que j’ai fait une bonne entrée. Je me suis bien exprimé sur le terrain et à la fin du match j’ai reçu pleins de SMS de mes potes et de la famille. C’était franchement cool. »

Alexis Giacomini, un an et demi après son arrivée à Paris, est désormais un élément important du PSG. Contacté par nos soins, le site Lestitisdupsg nous parle d’un joueur généreux dans l’effort, bon démarrage balle au pied sur les cinq premiers mètres. Très polyvalent, il peut dépanner à beaucoup de postes. Alexis ne convainc pas que sur les terrains mais étonne également par sa mentalité irréprochable. « Un super môme » entend-t-on, « une excellente mentalité ». Et s’il évolue au quotidien aux côtés de Lorenzo Callegari, Alec Georgen, Timothy Weah et autres Christopher Nkunku, il a parfois la chance de découvrir un peu plus le monde professionnel en s’entraînant avec les pros durant les diverses trêves internationales. Sous les conseils de Thiago Motta, Javier Pastore et consorts, il apprend.

« Il n’y a rien de mieux. On peut les observer, voir comment ils font. Au début on tremble un peu, on perd les premiers ballons. Mais ils te mettent en confiance. Ce n’est que de la joie. Ce n’est que du bonheur les entraînements avec eux. Ils nous ont bien accueillis, ils sont passés par là eux aussi. Ils ont été jeunes comme nous, ils ont eu les jambes qui tremblaient eux-aussi. Ils savent comment cela se passe. »

Après un laborieux début de saison, les U19 parisiens ont repris du poil de la bête et, après huit matches sans défaite, pointent à la première place du classement. Qualifiés en Youth League et toujours en lice en Gambardella, les Parisiens se sont fixés des objectifs qu’ils comptent bien respecter.

«  On avait sûrement un peu de mal au début avec la philosophie du nouveau coach et cela s’est ressenti sur les résultats mais au final la mayonnaise a pris. On se retrouve premier et il y a une super entente entre le groupe et le coach. C’était juste une question de temps. On devrait tenir notre objectif qui est de se qualifier pour les play-offs. On essaiera aussi d’aller le plus loin possible en Gambardella et d’accéder aux phases finales de Youth League, jouer les demi-finales et si possible la finale comme l’an dernier, voire la gagner cette fois-ci. On s’est fixé de grands objectifs, ce qui nous permet de progresser. Il n’y a rien de plus excitant. C’est le PSG, on a forcément de grandes ambitions. »

Alexis Giacomini a donc réussi son pari à Paris. Mais il est jeune et sa carrière professionnelle n’est pas encore lancée. En cette nouvelle année 2017, les résolutions sont donc toujours bonnes à prendre, mais bénéfiques à respecter. Et à moyen terme, l’ambition pour Alexis est de rejoindre la CFA, et s’y imposer.

« J’aimerais à moyen terme rejoindre la CFA, et puis pourquoi pas les pros. Mais ça doit passer par des bons matches, les prendre les uns après les autres. Je dois être bon sans me poser de questions. Mais j’aimerais vraiment d’abord m’imposer en CFA. »

L’année 2017 débute à peine. Et si l’on souhaite bien évidemment le meilleur pour le PSG, même si l’on espère rêver au gré des performances de notre club, on espère aussi voir le plus de Titis possible percer au plus haut niveau. Espérons, souhaitons, devinons qu’Alexis Giacomini en fasse partie.

 

Merci à la famille Giacomini et à Iban A. pour leur disponibilité.

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