Rabiot : « Pour s’imposer, il faut du caractère et encore plus dans un grand club européen »
Adrien Rabiot a pris une toute nouvelle dimension cette saison. S’il n’est pas encore titulaire, le jeune international français semble disposer d’une très grande marge de progression, lui qui a déjà participé à 155 matches à seulement 21 ans. Extraits de l’interview accordée au Figaro.
La confrontation face
à Barcelone ?
« Chaque année on espère que ce sera la bonne. On entend
beaucoup de choses : le Barça est en difficulté, il a plus de
mal. Je pense qu’un rendez-vous de Coupe d’Europe comme
celui-là n’a rien à voir avec le championnat. C’est totalement
différent. Personnellement, je suis confiant. On sait que
c’est possible de le faire. On a vraiment les armes pour
rivaliser. Notamment à domicile. Si on peut prendre
l’avantage chez nous et aller au Camp Nou plus sereinement et avec
plus de confiance, ça sera une bonne chose. On n’est pas très loin
de Barcelone. »
L’enseignement des
précédentes oppositions ?
« On doit essayer de ne pas prendre de but chez nous pour avoir
le maximum de chance là-bas. C’est ce qui nous a fait défaut les
années précédentes. Sinon, ce sera presque impossible. Après, ça
reste une très grande équipe, avec un talent offensif incroyable.
Mais depuis le début d’année, on n’encaisse plus de but. On a un
bon bloc. Le coach travaille beaucoup là-dessus. Cela va nous
servir face à Barcelone. »
Sa
propre progression
« Je suis content car ça n’a pas toujours été facile.
Il y a eu des hauts et des bas mais dans l’ensemble ma
progression a été linéaire. J’espère que ça va continuer.
Ce que j’ai fait en quatre ans, je suis fier de l’avoir accompli au
PSG. »
A-t-il pensé à
quitter le PSG ?
« Oui. Je voulais vraiment jouer et on m’offrait cette
opportunité ailleurs. Pour ma progression, je sentais que c’était
la chose à faire. Après les circonstances ont fait que je
suis resté ici. J’ai prolongé. Et petit à petit, je me suis
imposé. J’ai vu que j’avais fait le bon choix. Je
ne regrette pas du tout. De toute façon, je ne regrette
jamais un choix. Quand on est jeune, on a vraiment envie de jouer.
On ne voit que le terrain. On aimerait avoir plus. Surtout dans un
club comme le PSG. On a alors dit que j’étais capricieux,
mais je suis juste quelqu’un d’ambitieux. Quand je ne joue
pas, il y a de la déception. Je pense que c’est normal pour un
footballeur de réagir comme ça. Sinon, on n’est pas vraiment un
compétiteur. Je n’avais pas de problèmes avec le club.
C’était juste un souci de temps de jeu. Depuis, je me suis
battu pour gagner ma place. »
Un caractère bien
trempé
« Je suis comme ça. Je ne me force pas. C’est ma
personnalité. Il y a peut-être des choses à éviter, dont je ne suis
pas forcément fier. Ça arrive dans tous les clubs, à
beaucoup de footballeurs de se prendre la tête mais ce n’est pas
méchant. Pour s’imposer, il faut du caractère et encore
plus dans un grand club européen, avec beaucoup de grands
joueurs. »
Une nouvelle
dimension
« Depuis le début de saison, ça se passe vraiment bien. J’ai
fait une bonne préparation. J’ai la confiance du coach. Je
me suis mis dans la tête que le moment était venu pour moi de
m’imposer et non pas de rester un espoir ou le jeune prometteur du
club. J’ai envie d’être un pilier. Et je m’en suis donné
les moyens. Je me suis vraiment investi. Je suis plus sérieux, plus
assidu. J’ai compris qu’il fallait travailler, que ça ne venait pas
comme ça. Quand on est jeune – même si je suis encore très jeune –
on ne comprend pas tout tout de suite. Il y avait aussi des
joueurs qui prenaient beaucoup de place, comme Ibra. Les
projecteurs étaient braqués sur lui. Du coup, on voyait
moins les autres. Depuis son départ, il y a beaucoup de joueurs qui
s’expriment. »